La consommation WLTP des voitures proche de la réalité selon le TCS
Les tests du Touring Club Suisse (TCS) montrent que les valeurs de consommations WLTP présentent un écart moyen de 0,3 l/100 km avec la réalité. Ce n'était pas le cas avec l'ancien et absurde protocole NEDC.
L'automobile club suisse TCS a réalisé des tests de consommation sur son site à Emmen (image d'illustration).
T.Antoine/ACE-Team
Le secteur automobile a adopté dans la douleur au 1er mars 2020 le nouveau protocole de mesure de la consommation des véhicules, le fameux WLTP (Worldwide harmonized Light Test Procedures). Ce nouveau dispositif, après une période transitoire avec le barème NEDC corrélé, est destiné à communiquer des chiffres officiels de consommation plus proches de la réalité que ceux de l’ancien système NEDC hérité du siècle dernier.
NEDC - WLTP : quelles différences ?

Pour rappel, la méthode NEDC mesurait la version la plus favorable d’un modèle sur un banc d’essai avec un protocole de test peu crédible. Pour faire simple, accélération d’escargot et vitesse maximale de mobylette sur une durée très courte, sans oublier que les constructeurs avaient adapté leur motorisation pour réussir au mieux ce test en laboratoire plutôt que de favoriser la sobriété sur route. Forcément, la valeur officielle de consommation était toujours très basse et nous soulignions à chaque fois dans nos essais les consommations bien plus élevées constatées sur route et en ville (en moyenne + 1,5 à + 2 l/100 km, parfois plus).
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La nouvelle procédure WLTP se fait toujours sur un banc d’essai en laboratoire, mais le test est durci avec un cycle de mesure deux fois plus long, des accélérations plus franches ainsi qu’une vitesse moyenne et une vitesse maximale plus élevées. Ces paramètres sont plus proches d’une conduite réelle et le WLTP ajoute une autre contrainte, une mesure par version pour tenir compte de l’influence des équipements sur la consommation. Ce dernier point est un sacré bazar à mettre en place mais il a le mérite de l’exhaustivité.
Très proche de la réalité

Pour mesurer la crédibilité de la nouvelle norme WLTP, le TCS (plus grand automobile club de Suisse avec 1,5 million de membres et 1 600 collaborateurs) a mobilisé son centre de tests à Emmen. Il constate que le but recherché par la nouvelle procédure est atteint puisque l’écart entre la valeur WLTP et la valeur en condition réelle est de seulement 0,3 l/100 km. Jamais l’écart n’avait été si faible depuis 20 ans entre les données usine et les consommations réelles selon le TCS (voir graphe ci-dessus). Le TCS souligne qu’avec une éco-conduite on se rapproche même de la valeur WLTP.

Le TCS mesure la consommation de carburant selon la directive EU 80/1268/EWG, mais ne précise pas le nombre de véhicules testés pour arriver à sa conclusion. Il est de toute façon indéniable que le WLTP est plus réaliste et permet une plus grande transparence pour le consommateur. Lors de nos essais sur route, nous constatons aussi cette amélioration. A titre d’exemple, notre dernier test de la Volkswagen Passat SW 2.0 TDI 150 DSG7 Evo R-Line s’est soldé par une consommation proche de 5 l/100 km sur route et 6,1 l sur autoroute avec une conduite normale, contre une valeur WLTP comprise entre 4,7 et 5,8 l aux 100 km selon les versions (suréquipée, la nôtre était dans la fourchette haute). Pour ce même modèle, l’ancienne valeur NEDC indiquait un improbable 4,1 l/100 km.
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