La saga de la série Peugeot 300 : de la 304 à la 309 [épisode 2/4]
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La saga de la série Peugeot 300 : de la 304 à la 309 [épisode 2/4]

De la 301 à la 309 en passant par les 308, retour sur le cœur de gamme de Peugeot. Pour poursuivre cette saga, intéressons-nous aux générations 4, 5 et 9, les 304 et 305 à la charnière entre l'insouciance des Trente Glorieuses et la crise de 1979, puis la 309 qui n'aurait pas dû être une Peugeot.

Publié le Mis à jour le

En 1969, la Peugeot 304 incarne le cœur de la gamme du constructeur.

Dans notre deuxième épisode retraçant la saga de la Série 300 chez Peugeot, focalisons-nous sur les années 1970, 1980 et 1990, trois décennies radicalement différentes. Des contextes économiques quasi opposés ayant logiquement enfanté des réponses automobiles adaptées. Découvrons ou redécouvrons la 304 et sa gamme très large, puis la 305 avec une offre plus restreinte. Et terminons par un modèle un peu hors série, la Peugeot 309.

 

Peugeot 304 : l’insouciance des Trente Glorieuses

La Peugeot 304 fut déclinée en version cabriolet.
Pratique, le coupé Peugeot 304 est doté d'un hayon.

La Peugeot 304 incarne pleinement les années 1970, ce dont témoignent ses lignes anguleuses à souhait, ses couleurs vives et son regard biseauté, gimmick alors en vogue dans la gamme. Si celui de la 304 n’est pas aussi prononcé que celui de sa grande sœur la 504, lorgnant quant à elle les yeux de Sofia Loren, l’esprit de famille est bien marqué.

La Peugeot 304 reprend la cellule centrale de la 204 avec des extrémités allongées.

La Peugeot 304 ratisse large. Déclinée en berline, en break, en coupé et en cabriolet, elle n’est pas sectaire et verse même dans l’utilitaire à l’aide d’une variante fourgonnette qui n’est autre qu’un break tôlé. D’une manière générale, la génération 4 couvre le plus large spectre possible sur le marché automobile de l’époque, de la 104 à 604. Un grand écart qui témoigne de la bonne santé de la marque durant les Trente Glorieuses. Dans les faits, la Peugeot 304 reprend la cellule centrale de la Peugeot 204 avec des extrémités étirées, ce qui permet d’offrir une silhouette plus statutaire et un volume de coffre plus important. De quoi combler toutes les attentes.

  • Peugeot 304 : de 1969 à 1980
  • Production : 1 178 425 unités


Peugeot 305 : un modèle de crise

De facture très classique, la Peugeot 305 prend la suite de la 304 en 1977.

La Peugeot 305 connaît une première phase de 1977 à 1982, puis une seconde qui sera au catalogue jusqu’en 1988. Pas de fioritures au programme, la feuille de route est claire, nette et précise. En difficulté, Peugeot qui vient tout juste d’absorber Citroën réduit la voilure avec un cœur de gamme se limitant à l’essentiel. Le sacré numéro qu’est la 205 n’est pas encore né. En attendant cette révolution à venir, la berline compacte creuse toujours son sillon dans la tradition maison.

La Peugeot 305 fut aussi proposée en version break.

Elle sera, en effet, la dernière représentante des silhouettes tricorps à malle, avant l'avènement du hayon. L’offre est complétée par un duo de breaks, le modèle vitré pour les particuliers et celui tôlé pour les artisans. Un catalogue rationnel, sans chichis ni version sportive au programme.

À LIRE. Peugeot. La saga des breaks de 1939 à nos jours

Peugeot avait un temps imaginé une carrière en rallye pour la 305 avec un modèle animé par un moteur V6 et une architecture propulsion.

Pourtant une variante animée par un moteur V6 passant sa puissance aux roues arrière et caractérisée par des ailes larges fut un temps envisagée (photo ci-contre). Visionnaire, Jean Todt, à l’époque directeur de Peugeot Sport, a misé sur une autre lionne qui sera beaucoup plus charismatique, la 205 Turbo 16. Non, pour la 305, la période est davantage tournée vers les économies et la lutte anti-gaspi que vers la performance. Les prototypes Peugeot VERA 01, VERA 02 et VERA Plus présentés aux début des années 1980 en témoignent. Aérodynamisme optimisé, poids réduit et moteur Diesel formaient, à l'époque, un cocktail de choc garant de basses consommations.

À bord, les sièges en tweed sont très cossus.

Peugeot semblait avoir trouvé le remède à la crise pétrolière. Heureusement, en cette période d’austérité, la version GT que nous avons ici avec sa sellerie épaisse et moelleuse en tweed réchauffe un peu l’atmosphère.

  • Peugeot 305 : de 1977 à 1988
  • Production : 1 649 176 unités
     

Peugeot 309 : ne m’appelez pas Talbot Arizona !

Le projet, connu en interne sous le code C27, était initialement une très classique berline à quatre portes.

Délaissant un temps une nomenclature très rigoureuse, la Peugeot 309 (1985-1994) succède à la 305. À l’origine, ce projet connu en interne sous le code C27 devait naître sous la marque Talbot et succéder à l’Horizon. Elle aurait dû être la Talbot Arizona. Le label Talbot ayant entre-temps disparu, il fallut donc au plus vite intégrer l’auto à la gamme Peugeot. Et en 1985 il était bien trop tôt pour l’appeler 306.

La Peugeot 309 devait initialement être… la Talbot Arizona.

Cette berline fut donc baptisée 309, un numéro qui laisse le temps de voir venir et dont le caractère hors-série montre aussi un peu (mais pas trop) qu’elle n’est pas totalement du sérail. La base technique et tout particulièrement la cellule centrale est similaire à celle de la Peugeot 205. Une recette que le constructeur connaît bien.

Les jantes sont chipées à la Peugeot 205 GTI 1.9.

La Peugeot 309, c’est un modèle qui s’inscrit dans la continuité, ce dont témoigne un profil tricorps proche de celui de la 305 avec l’ajout d’un hayon à bulle qui, au mitan des années 1980, était un symbole de modernité et un gage de modularité. Au final, la 309 n’est ni bicorps ni tricorps ; elle joue le compromis avec un profil dit à deux volumes et demi. 

Dans les années 1980, la publicité avait le sens de la mise en scène.

Sous le capot, aux côtés des motorisations essence et diesel atmosphériques, le turbo diesel fait ses débuts. Les collectionneurs et les sportifs retiendront davantage les Peugeot 309 GTI 130 ch et 309 GTI 16 soupapes 160 ch. Au-delà des silhouettes à trois portes et à cinq portes officielles, un break fut imaginé par Heuliez en trois comme en cinq portes, mais Peugeot n’a jamais donné son feu vert pour l’industrialisation. Il eût été trop cher à produire pour finalement proposer des prestations assez proches de celles de la Peugeot 405 Break officiant à l’étage supérieur.

  • Peugeot 309 : de 1985 à 1997
  • Production : 1 638 876 unités

À LIRE. Prototypes Peugeot. Des projets insolites signés Heuliez

 

La saga des Peugeot 300 en quatre épisodes

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VotrePseudo Le 14/12/2021 - 11:24
305: il y a eu tout de même la version essence 1L9 105ch, qui pour une masse d'1 tonne seulement marchait déjà très bien (surtout pour l'époque). La 309 ressemblait plus au successeur de l'Horizon que de la 305 (compacte à hayon) et elle reprenait certains de ses moteurs (pas les meilleurs...) Le TD et les 1L9 essence lui donnaient des perfs d'un tout autre niveau, par contre. A l'époque de la 309, Talbot n'avait pas disparu, les enseignes des concessions affichaient "Peugeot Talbot si je ne m'abuse, par contre Peugeot faisait tout pour assassiner la marque Talbot (pas de remplacement des modèles, pas de mise en avant des modèles en concession, reprises misérables, ...)
gauste17 Le 12/12/2021 - 11:53
A l'époque, la nomenclature donnée au public pour le 9 de 309 était que tous les modèles *à hayon* porteraient désormais le suffixe en 9.
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