L'argus sur le podium des 6 heures de Dijon en Peugeot 208 Racing Cup
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L'argus sur le podium des 6 heures de Dijon en Peugeot 208 Racing Cup

C'est la reprise ! Avec six mois de retard, la saison 2020 des Rencontres Peugeot Sport débutait, le 26 septembre dernier, sur le mythique circuit de Dijon-Prenois. L'argus a pris part à la course d'endurance en 208 Relais, dans des conditions pour le moins humides... Récit.

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45 Peugeot 208 Racing Cup pointaient au départ de la course de 6 heures à Dijon-Prenois. Voilà qui prouve l'intact succès des Rencontres Peugeot Sport...

VIALATTE Aurelien, AURELIEN VIALATTE

Le 26 septembre 2020, Peugeot fêtait ses 210 ans d’existence. L’occasion, pour les passionnés, d’énumérer ses innombrables succès en compétition (24 H du Mans, Dakar, Championnat du monde des rallyes, et même la Formule 1 !), mais aussi cette autre facette de son histoire sportive : la compétition-client. Les Rencontres Peugeot Sport, ça vous dit quelque chose ? Un championnat né voilà 40 ans, où s’opposent des centaines de pilotes amateurs sur les circuits de France et de Navarre au volant des citadines du Lion.

Retardée par ce satané Covid-19, la saison 2020 n’a pas entamé la motivation des participants, revenus nombreux malgré le contexte économique et sanitaire compliqué : plus de 100 pilotes inscrits à la première manche de Dijon-Prenois, théâtre de multiples épreuves :

  • le championnat 208 Racing Cup, et ses 4 courses « sprint » de 25 min
  • le championnat 208 Relais, et sa manche de 6 heures à parcourir à plusieurs (entre 2 et 6 pilotes)
  • le Trophée Endurance Peugeot enfin, ouvert aux propriétaires d’anciennes 206 S16 et 207 LW, toujours admises pour continuer la bagarre sur une épreuve de 3 heures.

Avec mon coéquipier Thierry Blaise, nous tenterons de venir à bout des 6 heures de la course Relais, en se relayant au volant de la 208 Racing Cup noire à bandes oranges de New Team Compétition. Une écurie familiale et très pro, qui couvait déjà notre lionne les saisons précédentes. Faisons d’ailleurs une petite piqûre de rappel sur cette attachante bombinette…

 

La 208 Racing Cup

Commercialisée en janvier 2020, la Peugeot 208 II ne s’est pas encore déclinée en version circuit (seulement en 208 Rally 4, essayée en début d’année). C’est donc la précédente génération de 208 qui bataille encore sous l’appellation Racing Cup et pour l’heure, personne ne s’en plaint : un 1.6 atmo de 140 ch, une « bonne vieille » boîte mécanique à cinq rapports, 960 kg sur la balance. Et un châssis dénué de toute assistance électronique (pas d’ABS, encore moins d’ESP !), abaissé et posé sur quatre Michelin de route en 205/45 R16.

Au-delà de contenir les coûts d’usage, cette simplicité sert la pureté du pilotage… à fortiori sous la pluie, que dis-je, sous la tempête qui s’est abattue, dimanche 27 septembre, sur le circuit de Dijon-Prenois. Malgré ma relative connaissance de la voiture (après avoir participé aux 24 heures de Magny-Cours en 2018, puis aux 12 heures du Castellet en 2019), et une séance d’essais encourageante sur sol sec (5e chrono sur 45, grâce au temps canon de mon coéquipier qui s’est aussi illustré la veille en course Sprint), je devais tout réapprendre, ou presque.

 

La course

Dimanche, 12 H 30. Des trombes d’eau balaient le circuit et le départ est donné sous Safety Car, pour sécuriser le coup d’envoi d’une course comptant 45 voitures. Plus expérimenté, mon coéquipier Thierry débute ce premier relais et se place d’emblée dans le rythme des meilleurs. Depuis les stands glaciaux, je suis l’écran du classement avec le sourire. Pour l’instant…

Une heure et quinze minutes plus tard, nous effectuons le premier des cinq changements de pilotes obligatoires. Saucissonné dans l’unique siège baquet, ventilation à fond et essuie-glace à vitesse maximale, je m’élance pour ce premier relais… qui va s’avérer ardu. Visibilité ? Précaire. Adhérence ? Nulle ! Un manque de grip déroutant qui fait s’imaginer rouler sur du verglas : les roues avant bloquent à la moindre pression sur la pédale de frein, puis s’emballent à la réaccélération malgré le couple faiblard et haut perché du 1.6 atmosphérique.

En virages, la Peugeot 208 passe du sous au survirage à très faible allure, au détriment de mes chronos situés à cinq ou six secondes au tour de ceux de Thierry. Comment faisait-il ? Comme le concurrent qui vient de me doubler pardi… En évitant soigneusement les trajectoires académiques (gorgées de gomme, donc extrêmement glissantes une fois humides), le grip s’améliore et impose de rouler très à l’extérieur des virages (voire deux roues derrière la ligne de course, comme l’autorise le règlement). Au fil des tours, la gymnastique est intégrée et les chronos tombent progressivement.

Reste à éviter les coulées d’eau lorsque la pluie redouble (ah, ces aquaplanings à 140 km/h à quelques centimètres du parechoc du concurrent qui précède), se faufiler entre les voitures sans les accrocher (freinage « suicide » prohibé !) et gérer les écarts de rythme bien plus importants que sur sol sec. Entre les concurrents « waterproof » et les allergiques à l’eau, les chronos peuvent différer de 15 bonnes secondes au tour, faisant s’imaginer aux 24 H du Nürburgring où se mélangent des Clio Cup et des Porsche 911 GT3 !

Effectués sous régime de Safety Car (fréquent, pour sortir des bacs à sable les nombreux concurrents partis en « luge »), nos deux derniers changements de pilotes nous ont permis de gagner un temps précieux et compenser mon premier relais plutôt lent. Nous voilà virtuellement sur la troisième marche du podium à moins d’une heure de la fin ! Mais rien n’est assuré : « notre concurrent direct remonte fort et il reste encore 48 min de course : tu dois le contenir » me lance à la radio Michel, team-manager de New Team Competition, avant de préciser qu’il ne « faut pas céder à la pression ».

Plus facile à dire qu’à faire dans ces conditions ultra-piégeuses, encore altérées par un brouillard s’épaississant à vue d’œil peu avant 18 heures. Un manque supplémentaire de visibilité qui finira par déclencher les drapeaux rouges (et l’arrêt définitif de la course) 45 minutes avant l’horaire prévu. De quoi sécuriser notre place sur le podium… et compenser la déception de quelques instants de plaisir perdus !

 

Bilan

Nous adorions déjà cette petite auto de course qui, avec son petit moteur braillard relié à une boite courte, son freinage puissant dénué d’assistance et son châssis aussi joueur que facile à mener, ravive des sensations de pilotage enfuies. Sous les trombes d’eau bourguignonnes, nous avons découvert une nouvelle facette de sa personnalité, plus piégeuse mais ô combien gratifiante une fois assimilée. Une fois encore, la 208 Racing Cup prouve qu’elle constitue l’un des meilleurs rapports coût/temps de roulage/plaisir de pilotage des compétitions automobiles en France alors, en quatre mots : pourvu que ça dure !

Classement de la course 208 Relais

  • 1 > GPA Racing (Plubel/Pouget/Pretin) : 5H16:55.133
  • 2 > AP Competition by GPA (Finkelstein/Monmaneix) : + 12.205
  • 3 > New Team Competition (Blaise/Sentis) : + 1:52.935
  • 4 > Dan Racing (Rahard/Henry/Praschl) : + 2:41.499
  • 5 > GM Sport (Juif/penot/Paget) : + 1 tour
  • ...

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Le calendrier des Rencontres Peugeot Sport

Ecourté sur 4 manches, le championnat 2020 doit encore visiter les circuits suivants :

  • Val de Vienne les 17 & 18 octobre
  • Nogaro les 31 octobre & 1er novembre
  • Magny-Cours les 21 & 22 novembre, où la course 208 Relais sera prolongée de 6 à 9 heures

Calendrier, résultats, coûts d’engagement, primes d’arrivée, retrouvez toutes les infos sur le nouveau site officiel des Rencontres Peugeot Sport.

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