Les constructeurs les plus « verts » en matière de véhicules électriques
Une étude réalisée par le réseau Lead the Charge fait état d’un classement des constructeurs automobiles les plus propres. L’analyse porte sur leurs chaînes d’approvisionnement pour la fabrication des véhicules électriques. Sur ce point, les chinois sont pointés du doigt.
Quel constructeur est le plus respectueux de l'environnement en matière de véhicules électriques ?
L'argus
Propre d'utilisation, le véhicule électrique l’est beaucoup moins à la conception. Fin 2022, le cabinet français Carbone 4 révélait que la production d’un véhicule électrique était plus bien polluante que celle d’un véhicule thermique. L’extraction des matières nécessaires à la fabrication des batteries ayant des effets néfastes sur l’environnement. A ce propos, une nouvelle étude réalisée par « Lead the Charge » permet de noter les constructeurs automobiles sur leurs pratiques d’approvisionnement. Aucun des 18 constructeurs analysés ne parvient à décrocher la moyenne. Les Chinois se montrent les plus mauvais en matière de respect de l’environnement et des droits de l’Homme, alors qu’ils débarquent en force sur le marché européen et qu’ils détiennent le monopole des batteries. Le revers de la médaille de leur compétitivité dont l'Europe devrait se préoccuper. Surtout que dans le cadre du Green Deal en 2030, elle va imposer aux constructeurs du Vieux continent de fabriquer des batteries "vertes" avec de l'énergie décarbonée. De plus, l'empreinte carbone d'un véhicule sera mesurée sur l'ensemble de son cycle de vie depuis l'extraction des matières premières jusqu'à son recyclage.
Volvo le plus respectueux, les Français loin du compte
Volvo sort du lot parmi les constructeurs évalués, et ceux malgré des résultats passables. Avec un score de 38%, la marque suédoise est celle qui s’illustre « le mieux » concernant la fabrication d’acier et d'aluminium décarbonés. Ces deux matériaux constituent près de 70% des émissions de la chaîne d’approvisionnement des véhicules électriques. Du côté des Français, le constat est décevant. Renault déploie des moyens importants dans le recyclage des batteries avec sa Refactory basée à Flins mais ne performe pas dans la fabrication de matériaux sans énergie fossile. Son score est de 14 %. Chez Stellantis, le retard dans l’allumage des véhicules électriques se fait ressentir. Avec 11 points sur 100, la politique environnementale du Groupe ne semble pas être une priorité. Mais ce sont les marques asiatiques qui se montrent les plus mauvaises dans l’exercice. Nissan, Hyundai, Toyota, Kia ou encore BYD ne dépassent pas la barre des 10%. Si ces résultats sont en partie dus au manque de données divulguées par les marques, elles mettent en lumière des défauts majeurs. La preuve avec Toyota qui fait le moins de progrès sur la transition vers les véhicules électriques. Ces derniers ne représentaient que 1% des ventes en 2022, soit à peine plus de 15 000 unités écoulées. Néanmoins, le nouveau patron du 1er constructeur mondial, Koji Sato, a annoncé un changement de stratégie sur l'électrification.
Le second point, éclairci par cette étude, porte sur l’approvisionnement responsable et les droits de l’Homme. Là encore les chiffres sont inquiétants. Les constructeurs ne se soucient pas des peuples autochtones et entament des projets liés aux chaînes d’approvisionnement sur leurs territoires sans leur consentement. L'extraction de matières premières sur leurs sols pollue leurs ressources, affecte les cultures et met en danger ces populations. En ce qui concerne le droit des travailleurs, la discrimination, le travail forcé, les faibles salaires et les conditions de travail dangereuses sont encore trop présents… Renault et Stellantis recoivent d'ailleurs la note de 0 sur 100. Une face cachée du développement des véhicules électriques qui sera prise en compte par les futures normes européennes sur les batteries.
Score en % | Respect de l'environnement | Respect des Droits de l'Homme | Total |
Mercedes | 27 | 46 | 37 |
Ford | 15 | 51 | 33 |
Volvo | 38 | 24 | 31 |
Stellantis | 11 | 35 | 23 |
Volkswagen | 24 | 28 | 23 |
BMW | 17 | 26 | 22 |
Renault | 14 | 21 | 18 |
General Motors | 5 | 25 | 15 |
Tesla | 7 | 21 | 14 |
Nissan | 9 | 16 | 12 |
Hyundai | 9 | 13 | 11 |
Toyota | 5 | 8 | 6 |
Geely | 13 | 0 | 6 |
Kia | 4 | 7 | 6 |
Mitsubishi | 5 | 6 | 6 |
Guangzhou Automobile Cie | 2 | 0 | 1 |
BYD | 0 | 0 | 0 |
Chery | 0 | 0 | 0 |
Des solutions existent-elles pour pallier à ce problème ?
Plus gros consommateur d’aluminium, d’acier et de batteries au monde, le secteur de l’automobile est directement concerné par le réchauffement climatique. Le réseau Lead the Charge émet des hypothèses pour construire des chaînes d’approvisionnement équitables et durables. Trois points majeurs sont évoqués. Le respect et le progrès des droits des travailleurs, la réduction des demandes de ressources primaires grâce à l'utilisation de ressources provenant de contenu recyclé ainsi que la conception de véhicules électriques à partir de matériaux issue d’une chaîne d'approvisionnement sans combustible fossile. Avec son pacte vert, l'Europe s'est fixé comme objectif d'atteindre la neutralité carbone en 2050.