Loi climat. ZFE confirmées pour 2025 et prêts à taux 0 % dès 2023
Les députés entérinent la mise en place des ZFE dans les villes de plus de 150 000 habitants pour 2025, entre autres mesures du projet de loi « climat et résilience ». Des prêts à taux zéro sont annoncés pour les résidents des zones à faibles émissions à compter de 2023.
Chaque ville de plus de 150 000 habitants aura sa ZFE en 2025.
Grenoble Métropole
[Mise à jour du 02/02/2022]. C'est à présent acté, un décret paru au Journal Officiel du 1er février 2022 instaure l'obligation pour toutes les agglomérations de France métropolitaine comptant plus de 150 000 habitants de comporter une ZFE avant le 31 décembre 2024.
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C’est désormais acté au terme des va-et-vient parlementaires du projet de loi « climat et résilience » : toutes les agglomérations métropolitaines françaises de plus de 150 000 habitants devront comprendre une ZFE (zone à faibles émissions) d’ici au 31 décembre 2024. Les sénateurs, qui avaient voté pour un report de cinq ans, ont vu cet aménagement retoqué par la commission mixte paritaire de l'Assemblée nationale et du Sénat chargée du dossier.
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Le calendrier national des ZFE
Le calendrier d’interdiction de circulation des véhicules dans les ZFE a été défini comme suit :
- 1er janvier 2023 : diesel d’avant 2001, essence d’avant 1997
- 1er janvier 2024 : diesel d’avant 2006
- 1er janvier 2025 : diesel d’avant 2011, essence d’avant 2006


Cette liste inclut les hybrides. Autrement dit, en 2025, seuls les véhicules répondant aux normes Euro 5 et 6 et porteurs d’une vignette Crit’Air 1, 2 ou verte pourront être autorisés à rouler dans les ZFE. Les voitures qui seront alors interdites représentent environ un tiers du parc automobile français actuel. Notons qu’il s’agit d’échéances « au plus tard » et que les communes concernées pourront décider d’appliquer ces restrictions plus tôt. La Métropole du Grand Paris, par exemple, prévoit déjà d’interdire les véhicules à vignette Crit’Air 2 dans sa ZFE dès 2024. A contrario, ailleurs, certains élus municipaux mettent en garde sur la complexité et les moyens nécessaires à la mise en place de ces zones à cette échéance. On dénombrera 45 ZFE en France dans trois ans et demi, contre 4 actuellement et 11 prévues pour fin 2021. Le texte officiel stipule que, dans les ZFE, « l’autorité compétente s’assure du déploiement et de l’installation des infrastructures de recharge pour véhicules électriques », mais aucun objectif chiffré n’est imposé.
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Nouvelle aide financière pour changer de véhicule en ZFE

En contrepartie du maintien de l’échéance au 31 décembre 2024 pour la mise en place des ZFE, les sénateurs ont obtenu que des prêts à taux zéro soient proposés aux personnes résidant dans ces zones ou à proximité de celles-ci afin de les aider à troquer leurs « vieux » véhicules contre des nouveaux, moins polluants.
Toutefois, il ne s’agit pour l’heure que d’une mesure expérimentale qui durera deux ans à compter du 1er janvier 2023 alors que le Sénat souhaitait mettre en place ce dispositif dès 2022. Cette aide sera destinée à l’achat de véhicules dont les émissions de CO2 ne dépasseront pas 50 g/km en cycle WLTP, autrement dit électriques ou hybrides rechargeables. Ses modalités, telles que son montant ou la définition de la « proximité » avec les ZFE, restent à définir.
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Coup dur pour le 100 % thermique en 2030
Entre autres articles du projet de loi, les députés ont également entériné la quasi-interdiction de la vente des voitures neuves émettant plus de 123 g/km de CO2 en cycle WLTP d’ici au 1er janvier 2030. « Quasi-interdiction », car ces autos pourront toujours représenter jusqu’à 5 % des immatriculations annuelles. Le coup n’en sera pas moins dur compte tenu du nombre de véhicules concernés. À titre d’exemple, la nouvelle Peugeot 308 cinq-portes émet 125 g/km avec le moteur 1.2 PureTech 130 à boîte manuelle, et ce, dans sa finition (pour l’instant) d’entrée de gamme Active Pack sans la moindre option.

Des obligations pour l’État
Le texte impose à l’État, aux collectivités territoriales et aux entreprises ayant une flotte de plus de 100 unités de nouveaux pourcentages de véhicules dont les rejets de CO2 ne dépassent pas 60 g/km. Là aussi, un calendrier d’étapes a été défini avec à terme 70 % en 2027 pour l’État, et 70 % en 2030 pour les collectivités et entreprises.

Enfin, notons que le Gouvernement devra présenter au Parlement, dans les six mois suivant la promulgation de la loi, un rapport sur les mesures de soutien prévues pour développer la mobilité à faibles émissions dans les zones à faible densité de population. Après cette loi, de nouvelles mesures de restriction concernant les véhicules thermiques devraient être intégrées au droit français au fil de l’avancée des débats sur le « pacte vert » de la Commission européenne, qui vise notamment à interdire les véhicules thermiques neufs en 2035.