Marché automobile français : une hausse de 21,2 % en trompe l'œil

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Malgré un début d’exercice 2021 très compliqué (– 14,2 % à fin février), toujours contrarié par la situation sanitaire, chacun savait qu’il suffisait d’attendre la fin du mois de mars pour que les statistiques basculent dans le positif. C’était inéluctable, et c’est chose faite. Avec un total de 182 765 immatriculations de voitures neuves, le marché automobile français a signé un bond de 191,7 % par rapport au mois de mars 2020 (avec un jour ouvré de plus cette année). Ce dernier, frappé par le confinement, avait enregistré un volume de 62 668 immatriculations (–72,2 %). Cependant, ce mois de mars 2021 reste à un niveau faible, très en deçà par exemple des scores de mars 2019 (225 818 unités) ou de mars 2018 (231 110 unités). Le cabinet C-ways parle de « rebond technique et fragile pour le marché des voitures neuves ». Selon Éric Champarnaud, son président, « la situation sanitaire et les carnets de commandes du premier trimestre n’augurent pas d’un regain de dynamique du marché ces prochains mois.»

Des volumes encore très bas par rapport aux années « normales »

Le constat est identique pour le premier trimestre. À la faveur de ce rebond spectaculaire, le marché des voitures neuves conclut le premier trimestre 2021 sur une croissance de 21,1 %, à 441 792 immatriculations (contre 364 679 unités en 2020). En 2019 et 2018, il s’était immatriculé respectivement 553 335 et 556 849 VN. Comme prévu, il reste donc à un niveau très bas. Les dernières annonces gouvernementales ne risquent pas de favoriser le commerce dans les prochaines semaines, même si la situation était encore bien pire il y a un an.

Sans atteindre des volumes élevés, la plupart des marques automobiles ont connu des croissances spectaculaires, que l’on a peu l’habitude de voir. On notera cependant la surprenante chute de 25,4 % de Mitsubishi, qui attend avec impatience le lancement de l’Eclipse Cross.

Les belles progressions du mois de mars 2021

• Suzuki : + 689,7 %
• Jeep : + 673 %
• Land Rover : + 442 %
• Opel : + 435 %
• Seat : + 422 %

Peugeot creuse l'écart en tête

Au cumul des trois premiers mois de 2021, Peugeot (+ 16,9 %) creuse un peu plus l’écart avec une part de marché de 19,3 %.

« Nous sommes assez satisfaits car nos résultats sont proches des objectifs que nous nous étions fixés en termes de volumes et de part de marché, se félicite Guillaume Couzy, responsable de Stellantis pour la France. Par ailleurs, nous avons creusé l'écart sur notre principal concurrent, un écart qui est conséquent à fin mars sur le marché des voitures particulières. Nous n'allons pas nous enflammer car ce n'est que le premier trimestre, mais cela reste une belle performance. Nous continuons de constater la même tendance depuis six mois : un marché BtoB qui résiste bien et qui prend une part plus importante dans le mix de vente et, à l'inverse, un marché des particuliers très morose. La prise de commandes à particulier n'est pas dynamique. Par ailleurs, nous sommes affectés par la pénurie de semi-conducteurs, qui est une crise mondiale, qui touche tous les constructeurs. Nous sommes un peu plus touchés sur les modèles 208, 308 et 2008 mais, à ce stade, je ne peux pas dire que cela a allongé les délais de livraison aux clients, car nous mettons tout en oeuvre pour qu'il n'y ai pas d'impacts ».

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Renault ne décolle pas

Renault, dont les immatriculations progressent de seulement 0,6 %, affiche une part de 15,3 % (contre 18,4 % à fin mars 2020). En hausse de 14,3 % sur le premier trimestre, Citroën repasse au-dessus des 10 % de pénétration (10,4 %). Jeep signe la hausse la plus impressionnante (+ 169,5 %), suivi par Suzuki (+ 98,5 %), Dacia (+ 85 %) et Smart (+ 72 %). Plusieurs marques restent en retrait à fin mars, à l’image de Mitsubishi (– 49 %), Jaguar (– 26,4 %), DS (– 20,8 %), Porsche (– 20,7 %) ou encore Lexus (– 16,7 %).