Nissan Qashqai (2021) VS Hyundai Tucson. L'outsider face au pionnier !
Sur le marché très concurrentiel des SUV compacts où officient les Peugeot 3008, Citroën C5 Aircross et Renault Kadjar, Nissan et Hyundai se défendent avec leurs Qashqai et Tucson. Deux modèles qui viennent d'être profondément renouvelés. Quels sont leurs atouts et faiblesses ? Revue de détails.
Le Nissan Qashqai fait partie des précurseurs sur le marché des SUV. Il défie aujourd'hui un outsider : le Hyundai Tucson.
ETIENNE ROVILLE
[Mise à jour du 13 juillet 2021] Après la découverte du nouveau Qashqai en studio et une première confrontation statique face au Hyundai Tucson (lire ci-dessous), nos journalistes-essayeurs ont enfin pu prendre le volant du SUV Nissan. Retrouvez leur avis détaillé dans ces premiers tests :
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Les années passent et les SUV deviennent des incontournables dans le paysage automobile européen ! En 2020, ils ont représenté 40 % des ventes du Vieux Continent, et depuis le début de l’année, ils totalisent 44 % de parts de marché. Un score encore jamais atteint ! C’est dire l’importance de ce segment aux yeux des constructeurs qui investissent à fond pour séduire la clientèle.
Il faut dire aussi que la concurrence est rude, notamment chez les SUV compacts, les plus plébiscités. Derrière les Volkswagen Tiguan et Dacia Duster, pointe le Nissan Qashqai, dont la 3e génération sera commercialisée à l’été 2021. Après un match face au Peugeot 3008, l’heure est venue pour le SUV nippon de se frotter au nouveau Hyundai Tucson, dont l’originalité et les prestations (équipement, motorisations, agrément de conduite) ont de quoi faire trembler la concurrence.
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Deux SUV au design original
Le Nissan Qashqai officie depuis 2007 en France. Face à une concurrence toujours plus affutée, le nouveau venu a musclé son jeu avec un style plus affirmé. À l’avant, la calandre en V est plus grande. Les boucliers intègrent d’inédits feux boomerangs à LED pour se démarquer. Le Tucson a aussi son petit truc pour séduire… Ce sont ces phares à facette qui se fondent parfaitement dans la calandre. Le style de la 3e génération du SUV coréen, commercialisée depuis novembre, apparaît nettement plus futuriste…
On peut même dire bestiale à l’arrière avec ces feux en forme de crocs ! Ils sont reliés entre eux par un bandeau lumineux, un accessoire très en vogue sur beaucoup de modèles. Pour autant, Nissan n’en fait pas usage. Il joue la carte de la discrétion avec une poupe plus passe-partout. Remarquez sur le modèle Hyundai : l’absence de balais d’essuie-glace au milieu de la lunette. Ce disgracieux accessoire a migré sous le becquet ! Dernier avantage au Tucson : cette pièce de plastique grise au niveau de la ligne de toit qui donne au modèle de faux airs de SUV coupé. Dans les deux cas, les rivaux héritent de lignes tendues, d’épaulements bien marqués et des attributs caractéristiques du segment : passage de roues surlignées de plastiques noir et barres de toit, entres autres.
Une habitabilité plus avantageuse pour…
Nissan a fait grandir le Qashqai : + 3,5 cm par rapport à la 2e génération grâce à l’utilisation d'une évolution de la plateforme CMF/C de l'Alliance-Renault Nissan. En revanche, la longueur reste contenue autour des 4,40 m. Le SUV japonais culmine à 1,61 m et mesure 1,84 m de large. Des dimensions bien moins importantes que celles du Tucson dont la longueur atteint les 4,50 m. Plus imposant, le modèle coréen profite d’un empattement un poil plus avantageux : un centimètre les sépare. Quid de l’habitabilité ? Jugeons sur pièce les volumes de chacun, mesures exclusives de L’argus à l’appui.
- Dimensions extérieures Nissan Qashqai 3 et Hyundai Tucson
| Nissan Qashqai 3 | Hyundai Tucson | |
| Longueur (m) | 4,43 | 4,50 |
| Largeur (m) | 1,84 | 1,87 |
| Hauteur (m) | 1,61 | 1,65 |
| Empattement (m) | 2,67 | 2,68 |
Bon point à bord du Qashqai : l’ouverture des portes à 85°. L’angle permet une accessibilité aisée aux places arrière. Les passagers sont bien lotis, même si le Tucson affiche une habitabilité un chouïa plus avantageuse. Le modèle Hyundai soigne davantage les occupants avec des dossiers inclinables, des pare-soleils intégrés aux vitres et la présence d’aérateurs avec réglage de température (sur notre version haut de gamme).
Le SUV nippon profite lui aussi d’aérateurs, c’est inédit… Et c’est tout, même dans sa finition la plus chic. Dans les deux cas, des prises USB intègrent le pied de la console centrale. Le Qashqai propose deux types de branchement (USB + USB-C) quand le Tucson n’offre qu’un modèle recharge (USB). Un toit panoramique est proposé sur les deux modèles. Sa surface est plus importante sur le Qashqai et offre une plus belle vue sur l’extérieur aux occupants ! Dommage qu'il ne soit pas ouvrant, à l'inverse du Tucson.
- Habitabilité intérieure Nissan Qashqai 3 et Hyundai Tucson
| Nissan Qashqai 3 | Hyundai Tucson | |
| Largeur coudes AV/AR (cm) | 149 / 146 | 147 / 144 |
| Largeur épaules AV/AR (cm) | 145 / 142 | - |
| Garde au toit AV/AR (cm) | 102 / 94 | 96 / 95 |
| Espace aux jambes (cm) | 29 | 30 |
| Longueur assises AR (cm) | 47 | 50 |
Un coffre moins volumineux, mais mieux pensé sur le Qashqai
C’est le nerf de la guerre pour les SUV : le volume de coffre ! Sur ce point, et au regard de ses dimensions plus généreuses, le Tucson remporte ce duel. Sa capacité de chargement est plus conséquente avec 546 L minimum (selon la motorisation), soit 40 L de plus que le Qashqai banquette en place. Lorsque l’on abaisse les dossiers, le volume atteint autour de 1 600 litres pour le modèle japonais alors que le coréen peut culminer à près de 1 800 litres. Il profite en outre d’un seuil de chargement plus bas (70 cm VS 77 cm) et de tirettes pour abaisser facilement les banquettes….
Mais, le Qashqai n’a pas dit son dernier mot ! Celui qui a démocratisé le segment des SUV compacts profite d’un coffre qu’il est possible de compartimenter. Comment ? En utilisant un bout du plancher de coffre. D’ailleurs, celui-ci est astucieusement recouvert de moquette d’un côté et d’une surface lisse, facilement nettoyable, de l’autre. En cas de chargement volumineux, la tablette arrière peut facilement se ranger dans le plancher. Qashqai comme Tucson héritent tout deux d’un hayon automatique (de série ou en option selon la finition), une autre nouveauté sur le SUV issu de l’Alliance Renault-Nissan.
Au volant : deux salles, deux ambiances
Les amateurs de modèles Nissan ne seront pas perturbés à bord du Qashqai. On retrouve un mobilier familier avec au centre du tableau de bord, un écran tactile (9’’) posé à la manière d’une tablette. Il est positionné assez haut pour pas que le conducteur ait à baisser les yeux. Remarquez la persistance de deux commandes physiques : l’une pour régler le volume, l’autre pour zoomer sur la cartographie du GPS. Derrière le volant, les compteurs s’affichent sur une dalle numérique de 12,3 pouces. High-tech, le Qashqai profite également, sur cette finition haut de gamme, d’un affichage tête haute dont la grandeur fait partie des références de la catégorie. La finition est ici flatteuse avec des matériaux en plastique moussés.
Dans le Tucson, l’environnement apparaît nettement plus épuré. Rien ne dépasse au-dessus de la ligne d’horizon ! Les compteurs numériques, habilement intégrés dans le tableau de bord, ne sont surmontés d’aucune casquette. L’écran central de 10,25’’ est bien intégré, mais placé plus bas, ce qui oblige le conducteur à baisser le regard. Toutes les commandes (climatisation, radio…) sont intégrées dans un bandeau au finish glossy noir assez peu flatteur. À l’inverse du Qashqai, le coréen fait l’impasse sur un classique levier de vitesses et remplace les commandes de la boîte automatique par des boutons. Une solution qui n’a pas pour effet d’alléger l’ensemble puisqu’ils sont installés dans une console massive. Si imposante qu’elle pourra gêner certains conducteurs habitués à conduire assez bas.
Les deux SUV offrent de nombreux rangements , là encore des prises USB (voire 12V), et pour chacun un chargeur à induction. L’un des accessoires tendance du moment !
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Un Hyundai Tucson plus généreux en motorisations
Au chapitre motorisations… Avantage au Tucson qui possède un plus large éventail que son rival. Le SUV coréen reste proposé, avec des moteurs électrifiés pour optimiser la consommation :
- en diesel : 1.6 CRDi 136 ch (traction ou 4 roues motrices)
- en essence : 1.6 T-GDi 150 ch (boîte manuelle ou auto)
Hyundai agrémente également son catalogue de versions :
- hybride (230 ch)
- hybride rechargeable (265 ch) avec 4 roues motrices
Du côté de chez Nissan, on tente un pari osé : celui de ne proposer que de l’essence. Les deux moteurs de 140 et 158 ch au catalogue sont électrifiés. Seul le plus puissant peut recevoir une boite automatique et/ou la transmission intégrale. En 2022, le Qashqai innovera avec sa motorisation ePower de 190 ch. Il s’agit d’une version hybride pas comme les autres dans laquelle le moteur thermique joue le rôle de générateur pour l’électrique.
Et côté tarifs ?
Du côté des prix, Nissan prend l’avantage avec un ticket d’entrée fixé à 28 990 €. C’est 1 000 € de moins que le Tucson. Mais, le modèle coréen est mieux doté de série. À cela une raison : il ne compte que trois finitions au catalogue quand le Qashqai en totalise jusqu’à six. Ainsi, le Tucson reçoit d’office : climatisation automatique, caméra de recul, essuie-glaces automatiques, Apple Car Play et Android Auto ou encore sièges avant à réglage électrique.
Dans sa finition la plus chic, avec boîte auto, le Qashqai s’affiche à 41 890 €. Chez Hyundai, même avec une récente hausse des prix, il faut compter 41 500 € (essence 150 ch boîte auto). Là encore, le coréen est plus agressif et son équipement plus étoffé. Il en offre même plus que le nippon avec des sièges avant ventilés, des sièges arrière chauffants ou encore un innovant système d’affichage des angles morts par caméra.
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Bilan : un Qashqai malmené...
Le Qashqai fait partie des références sur le segment très disputé des SUV compacts. Pour cette 3e génération de son SUV, Nissan livre une copie séduisante avec un équipement optimisé, des motorisations électrifiées et un design revu sans pour autant dénaturer les lignes qui ont fait son succès.
De son côté, Hyundai joue la carte de l’audace avec une proposition plus alléchante question style, équipements et même motorisations. En outre, le SUV coréen a fait de nets progrès en matière d’agrément de conduite… Un cocktail détonnant qui en vient même à faire trembler la référence, le Peugeot 3008. Alors le Nissan Qashqai saura-t-il de nouveau faire pencher la balance en sa faveur ? Réponse dans quelques semaines avec les premiers essais du SUV nippon.
