Permis de conduire. Où les inspecteurs sont-ils le plus cool ?
En moyenne, six candidats sur dix décrochent du premier coup leur permis auto. Mais, d’un département à l’autre, le taux de réussite varie en réalité de 34 à… 81 % ! À méditer en cette traditionnelle période de rush pour les inscriptions à l’auto-école.
Quels sont les départements où le taux de réussite au permis de conduire est le meilleur ? Voici le classement avec les chiffres de 2021.
Cédric Lecocq
Plus de 2 millions de candidats se sont encore présentés à une épreuve pratique du permis de conduire en 2021. Parmi cette foule, 1,5 million de candidats prétendaient au permis B, dont 953 014 pour la première fois. Parmi ces derniers, seuls 564 349 ont décroché leur sésame, soit un taux de réussite de seulement 59,2 %. Une moyenne décevante, dans la mesure où elle reste stable depuis des années alors que de nombreuses réformes ont été engagées pour améliorer ce pourcentage de lauréats. Pis, au fil des ans les écarts entre les départements continuent de se creuser, au point de varier désormais de 34 % à 81,3 % ! Commençons par les bons élèves…
Top 10 des meilleurs taux de réussite 2021
Globalement, pas de grands changements parmi les bons élèves. Saint-Pierre-et-Miquelon affiche à nouveau les meilleurs résultats au permis B avec plus de huit candidats reçus du premier coup sur dix ! Et treize autres départements dépassent le seuil des sept reçus sur dix. Corse, ouest de la France et sud du Massif central sont surreprésentés.
Position | Départements | Taux de réussite |
1 | St-Pierre-et-Miquelon (975) | 81,3 % |
2 | Vendée (85) | 76,1 % |
3 | Corse-du-Sud (2A) | 75,7 % |
4 | Lozère (48) | 75,4 % |
5 | Charente (16) | 72 % |
6 | Ille-et-Vilaine (35) | 71,7 % |
7 | Deux-Sèvres (79) | 71,4 % |
8 | Allier (03) | 71 % |
9 | Haute-Corse (2B) | 71 % |
10 | Gers (32) | 70,7 % |
Top 10 des pires taux de réussite 2021
Là aussi, pas de grands bouleversements parmi les mauvais élèves, avec cinq départements en dessous de la moyenne, dont deux d’outre-mer à moins de 40 % de lauréats ! Si la région parisienne ou le Rhône figurent traditionnellement parmi les mal classés, c’est aussi le cas ici de la Meurthe-et-Moselle, du Tarn-et-Garonne ou du Vaucluse.
Position | Département | Taux de réussite |
10 | Paris (75) | 51,9 % |
9 | Réunion (974) | 51,9 % |
8 | Vaucluse (84) | 51,4 % |
7 | Tarn-et-Garonne (82) | 51,1 % |
6 | Rhône (69) | 49,8 % |
5 | Yvelines (78) | 49,6 % |
4 | Meurthe-et-Moselle (54) | 47,6 % |
3 | Val-de-Marne (94) | 44,6 % |
2 | Guyane (973) | 38,3 % |
1 | Guadeloupe (971) | 34 % |
75 % de réussite avec l’AAC
Comment expliquer que les inspecteurs accordent deux fois plus de sésames dans tel territoire que dans tel autre ? Si certains écarts entre un centre d’examen et son voisin immédiat peuvent surprendre, c’est en réalité une conjonction de facteurs qui est à l'origine de ces différences, mêlant la motivation des candidats aux conditions de passage de l’épreuve pratique. Il va sans dire qu’un jeune rural ayant un besoin essentiel de mobilité se montre bien plus motivé qu’un citadin. Cela le pousse à privilégier la conduite accompagnée dès 16 ans et à accumuler les heures au volant. Or, plus on s'y met jeune, plus l’apprentissage est facile.
Sachant que les 17 % de candidats AAC obtiennent un bien meilleur taux de réussite (75 %, soit 16 points de mieux), rien de surprenant que les départements les mieux classés affichent les plus forts pourcentages de conduite accompagnée. Exemples : 34,4 % d’ACC en Vendée, 29 % en Ille-et-Vilaine, alors que leur part plafonne à 7,4 % en région parisienne ou à 14 % dans le Rhône. Autre paramètre primordial : le lieu de l’examen. Si les zones les plus urbanisées figurent parmi les plus mal classées, c’est aussi en raison de la complexité des conditions de circulation, où les pièges sont permanents.
20 % de réussite en plus en faisant quelques kilomètres
Compte tenu de ces différents paramètres, un candidat a donc évidemment tout intérêt à s’inscrire dans un département figurant parmi les mieux classés, puisqu’il est possible de passer l'examen où on le souhaite. Bien sûr, pour des raisons pratiques, difficile de le faire ailleurs que là où l’on réside. D’où l’intérêt par exemple pour un étudiant de province monté en région parisienne dans le cadre de ses études d’attendre les grandes vacances pour tenter de décrocher le fameux sésame chez lui. Ou, pour quelqu’un habitant tout près d’un département mieux classé que le sien (voir la carte), de passer la « frontière ». Exemples : il y a près de 20 points de différence entre la Charente-Maritime et la Vendée, entre le Tarn-et-Garonne et le Gers ou entre la Meurthe-et-Moselle et la Meuse.
Dans tous les cas, l’idéal est d’essayer de faire son choix en fonction de la difficulté des parcours des centres d’examen. On en trouve notamment via les sites internet des plates-formes de candidats libres tels que Rouleraoule en région parisienne, qui montre et note pas moins des 23 sites autour de la capitale. À propos de candidats libres, inutile de dire que leur score n’est pas fameux : 4,5 % de réussite pour les 68 810 valeureux qui ont choisi cette formule… Bonne chance !