Renault célèbre en grande pompe le 50ème anniversaire de la R5 tout au long de cette année 2022. C’est également en 1972 que fut lancée la rivale la plus directe de la Renault 5, française elle aussi : la Peugeot 104. Ne manquant pas de qualités, la petite lionne a rencontré un succès commercial certain au cours de sa longue carrière, pourtant aujourd’hui beaucoup l’ont oubliée. Son cinquantenaire est l’occasion de la remettre en lumière.
Peugeot 104 contre Renault 5, le duel d’une décennie
A son arrivée, la 104 inaugure un nouveau segment d’entrée de gamme pour Peugeot, ainsi qu’une nouvelle nomenclature en étant la première voiture de la marque à s’inscrire dans la série 100 à laquelle seuls des cyclomoteurs appartenaient jusque-là. La 104 est par ailleurs la première Peugeot produite à Mulhouse. Bien plus classique que la R5 en termes de style, la 104 affiche un design anguleux, non sans caractère mais consensuel de par la simplicité de ses lignes. Son allure contraste avec la « bouille » sympathique de sa concurrente au losange aux angles adoucis. Elle est présentée comme « la 4 portes la plus courte d’Europe » avec ses 3,58 m de long et sa silhouette bicorps. Proportionnellement, son empattement généreux de 2,42 m offre un habitacle relativement spacieux.
Contrairement à la R5, une trois-portes de 3,52 m de long, la 104 ne propose pas de hayon à ses débuts mais un coffre à couvercle. En 1974, Peugeot lance la 104 C, comme « Coupé », une trois-portes à hayon longue de seulement 3,36 m. La berline devient une cinq-portes en 1977, de quoi offrir jusqu’à 700 L de volume de chargement.
Une petite lionne sportive pré-GTi
La Peugeot 104 de base offre une puissance de 46 ch, de quoi mouvoir cette citadine de moins de 800 kg en affichant des consommations suffisamment raisonnables alors qu’éclate la crise pétrolière de 1973. Mais dès 1974, une version haut de gamme ZS de 66 ch voit le jour. La ZS Rallye de 80 ch dotée d’un kit carrosserie agressif suit en 1976. En 1978, Peugeot lance sa première série spéciale : la 104 Sundgau nommée d’après une région proche de Sochaux. Celle-ci reprend le moteur de la ZS et reçoit une finition spécifique. Seules 1 200 unités sortent d’usine.
Puis en 1979 arrive la ZS2 de 93 ch encore plus méchante, limitée à 1 000 exemplaires et commercialisée dans le but d’homologuer la 104 pour le rallye en Groupe 2. La Française s’illustre régulièrement en compétition, ce qui aide la ZS à perdurer. Cette devancière de la 205 GTi passe à 72 ch en 1979, puis 80 ch en 1982. Dans un tout autre genre, Peugeot présente en 1979 le prototype VLS (Véhicule Léger de Sécurité) sur base de 104 pour montrer ses avancées en matière de sécurité.
L’histoire confidentielle des 104 cabriolets
Alors que l’on ne parlait pas encore de plateformes modulaires, la Peugeot 104 « prêta » son châssis à la Citroën LN et à la Talbot Samba lancées respectivement en 1976 et 1981. Seule la Samba fut officiellement déclinée en un cabriolet de grande série. Pourtant l’idée d’une 104 à ciel ouvert fut esquissée en 1974 avec le concept Peugette de Pininfarina, un roadster à la fois sportif et économique basé sur la citadine Peugeot. Mais le carrossier n’obtint pas le feu vert du constructeur pour une commercialisation. Une poignée de fans de la 104 inconditionnels des décapotables purent tout de même se tourner, en 1983, vers les 17 Peugeot 104 C transformées en cabriolets par la société Sovra.
Ce qui est rare n’est pas toujours cher
La Peugeot 104 poursuivit sa carrière jusqu’en 1988 et demeura donc quelques temps au catalogue parallèlement à la 205 venue la remplacer indirectement en 1983. Il fallut attendre 1991 pour la saga des Peugeot 100 à quatre roues reprennent, avec la 106 (le Peugeot 105 étant un cyclomoteur). En seize ans de commercialisation, la 104 fut produite à un peu plus de 1,6 million d’exemplaires, un volume plus qu’honorable toutefois bien loin des quelque 5,5 millions de Renault 5 vendues entre 1972 et 1984.
Une Peugeot 104 standard en bon état s’échange aujourd’hui contre moins de 2 000 € dans l’hexagone. Comptez entre 3 000 et 5 000 € pour les voitures les plus soignées. Les versions sportives et séries limitées peuvent demander des sommes plus conséquentes ; encore faut-il les trouver tant elles sont devenues rares. De juin à décembre 2022, le musée de l’Aventure Peugeot, à Sochaux, proposera une exposition consacrée aux 50 ans de la 104.
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Face à la R5, sa ligne faisait bien plus sérieuse voire austère, ce qui explique sans doute sa mévente en comparaison, malgré ses qualités routières meilleures et ses moteurs pas si mal pour une 800kgs. Vu d'aujourd'hui elle fait bien désuète et simpliste, surtout en 3 portes vue de l'arrière. Original la même huile pour le moteur et la boîte, idée jamais reprise ensuite par PSA, et qui certes permettait une vidange fréquente de la boîte mais la faisait tourner la plupart du temps avec une huile polluée/dégradée... son bruit caractéristique de pignonnerie en était-il la cause? A noter le clone Samba avec sa version "80HP" (ça faisait sport à l'époque...) et surtout cabriolet, mais affublés de la même tare de corrosion châssis en plus d'un look rapidement obsolète, qui lui ont valu d'être massivement ferraillés avec les primes Jupé/balladur et autres.
Bloc alu, position transversale du moteur et suspension Mac-Pherson lui conférait une tenue de route supérieure à sa rivale Renault (tout comme la Fiat 147). L'erreur de Peugeot sur ce modèle fut avant tout l'adoption trop tardive du hayon. Quant à la numérotation, le 104 fut aussi adopté pour un cyclo.
Non cher monsieur la 104 était équipée d'un gmv. La courroie dont vous parlez concernait les 204 et 304.