Peugeot 308 (2021) vs BMW Série 1. La lionne vise le Premium

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Clément Choulot

[MAJ du 18/10/2021] Six mois après leur première confrontation statique à découvrir ci-dessous, la nouvelle Peugeot 308 et la BMW Série 1 se sont défiées dans un véritable essai comparatif ! Retrouvez leurs différences... puis la meilleure des deux compactes, dans notre match Peugeot 308 vs BMW 118i.

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Après une première opposition face à la Volkswagen Golf, la nouvelle Peugeot 308 se retrouve aujourd’hui confrontée à la BMW Série 1. Certains estimeront que les deux modèles n’appartiennent pas vraiment au même monde. C’est en partie vrai : Peugeot est un constructeur généraliste, et BMW est un acteur majeur du haut de gamme. Pourtant l’écart entre les deux marques tend à se réduire, surtout sur ce genre de marché où le rapport prix / prestations est bien plus serré que sur les segments supérieurs. Par ailleurs, Peugeot ne cache pas ses ambitions de lorgner vers le haut du panier, même si cette tâche est normalement dévolue à la marque DS. Enfin, ce match oppose deux modèles aux destins croisés : pour développer sa nouvelle lionne, Peugeot s’est fortement inspiré des anciennes générations de la Série 1, quand BMW a totalement changé son fusil d’épaule pour sa troisième génération de compacte.

La Peugeot 308 s'inspire des Série 1 anciennes générations

Sur le plan du style, dès les premières ébauches, les proches du programme P51 de Peugeot (code interne pour la 308 berline) n’ont eu de cesse de répéter que l’auto s’inspirait de la BMW Série 1. Plus précisément des première et deuxième générations de la berline compacte allemande. En découvrant l’auto, avec son long capot avant, sa cabine reculée sur l’essieu arrière, le parallèle est indéniable. Le pavillon a également été abaissé et affiche une ligne plus fuyante qu’auparavant, accentuant ainsi le dynamisme de l’auto. A l’inverse, la Série 1, code interne F40, proposée par BMW depuis 2019, tranche radicalement avec ses devancières. Sa silhouette a largement perdu en dynamisme en raison d’un capot moteur bien plus court, d’une cassure moins nette entre la ligne dudit capot et celle du pare-brise, et surtout d’une cabine qui a été repositionnée vers l’avant. La BMW est rentrée ainsi dans le rang en passant à la traction.

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308 et Série 1 se marquent à la culotte 

Ces nouvelles proportions se traduisent surtout en longueur : la 308 affiche désormais 4 cm de plus que l’allemande. La Peugeot apparaît ainsi mieux assise sur la route. En revanche, pour les autres dimensions, y compris pour l’empattement, nos deux modèles du jour se marquent à la culotte.

 Peugeot 308  vs BMW Série 1: le match des dimensions

Elles reflètent l'ADN de leur marque

Dans les détails, il est impossible de ne pas reconnaître l’une ou l’autre des marques, tant les deux modèles transpirent de l’ADN de leur label respectif. Ainsi, la 308 arbore fièrement, les crocs en guise de feux de jour, symbole de l’appétit de Peugeot. La calandre a été agrandie pour intégrer le nouveau logo généreusement dimensionné. Les flancs sont cintrés pour faire ressortir la musculature des ailes. Un gimmick qu’affectionnait Gilles Vidal, parti chez Renault après avoir supervisé le développement de l’auto. Quant à la poupe, la 308 reprend le bandeau entre les feux initié par le 3008 en 2016. Il affiche toutefois une certaine finesse afin d’équilibrer une poupe massifiée par un imposant diffuseur.

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Le bandeau placé entre les feux tente de créer un équilibre avec le diffuseur massif intégrant les fausses sorties d’échappement. De son côté la Série 1 joue une partition plus classique : ses feux de jour sont intégrés dans les blocs d’optiques principales. C’est finalement l’imposante calandre et le bouclier largement ajouré qui donne du dynamisme à l’ensemble… Les flancs de l’allemande sont plus subtilement modelés que ceux de la française. Quant à la poupe, elle ne cède pas aux sirènes du fameux bandeau, mais les feux mordent généreusement sur le hayon et la signature lumineuse étire l’ensemble en largeur.
 

Des intérieurs très marqués

A bord, impossible de se tromper de voiture tant l’ambiance de l’une comme de l’autre respire l'ADN de chaque marque. La 308 reprend le système du i-Cockpit avec le petit volant, les compteurs numériques de 10 pouces pouvant disposer de la fonction 3D, sans oublier le système d’info-divertissement équipée d'une dalle de 10 pouces. Celui-ci reprend l’interface apparue sur la récente DS4 : il est ainsi plus intuitif, plus réactif et s’étale désormais sur la totalité de l’écran tactile. L’autre nouveauté, ce sont les i-Toggle, raccourcis sensitifs placés sous cet écran : ils sont paramétrables et fonctionnent un peu à la manière du pavé tactile de la compacte de DS. Une fois la fonction sélectionnée, il faut passer par l’écran tactile.

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Alors que dans la BMW, il y a toujours la molette de l’iDrive. Un système décrié à sa sortie en 2001, mais qui permet de contrôler l’info-divertissement en quittant le moins souvent possible la route des yeux. Elle est d’autant plus utile que l’écran tactile est placé un peu loin du conducteur. D’ailleurs, sur la 8e génération de l’iDrive, présentée il y a peu, BMW conserve la fameuse molette… Pour le reste, la présentation par strate horizontale est classique d’une BMW, et les compteurs numériques offrent une personnalisation limitée. Toutefois, ils peuvent être complétés par un bel affichage tête haute.
 

Le modèle premium n'est pas au rendez-vous de la qualité

Parler de bond en avant, en termes de qualité, pour la 308 est un doux euphémisme. Peugeot a eu la bonne idée de ne pas multiplier les matériaux, au contraire de BMW. Ainsi, la française minimise les assemblages au profit de la qualité perçue. Par ailleurs, dans leur grande majorité, ces matériaux sont souvent bien plus agréables au toucher et à l'œil que dans la Série 1. De plus, Peugeot a pensé à recouvrir les zones de contact, notamment autour de la console centrale, d’éléments moussés. C’est toujours mieux que sa rivale du jour qui propose beaucoup trop de plastiques durs et si dans l’ensemble les assemblages sont rigoureux, certains éléments ne sont pas dignes du rang d’un Premium. 
 

Les petites attentions de la 308

Au rayon des rangements, la Peugeot marque encore des points. Ils sont nombreux et plutôt volumineux. Elle peut ainsi disposer d’une dépose pour le téléphone portable à la base de la console (avec fonction recharge par induction). De plus, en réduisant le levier de la boîte de vitesses automatique à une simple manette, et en déportant vers le conducteur les commandes nécessaires à la conduite, cela a permis de libérer un vaste espace de rangement. Sans oublier la zone sous l’accoudoir qui est, toutefois, réduite, sur les versions hybride rechargeables. A bord de la BMW, c’est plus classique : tout juste peut-on noter le support incliné pour le téléphone portable qui permet de voir l’écran, sauf quand il doit être rechargé via le système par induction. Dans les deux cas, boîte à gants, porte-gobelets et bacs dans les portières sont au rendez-vous. A noter que pour ces derniers éléments, seule la 308 dispose de feutrine dans le fond des bacs, mais uniquement à l’avant.
 

La Série 1 se rattrape sur l'habitabilité... un comble !

Au regard des côtes (voir tableau), l’habitabilité est moins généreuse à bord de la 308. mais cela se joue souvent à très peu de choses. Les deux modèles affichant le même empattement, les différences se font sur l’installation du mobilier. L’espace offert aux jambes des passagers arrière est fort convenable, tout comme la garde au toit, malgré la ligne de pavillon fuyante, ainsi que les caves à pieds. Toutefois, grâce à sa nouvelle architecture (moteur en position transversale), la BMW fait souvent mieux dans tous ces domaines (hormis pour la garde au toit). Les assises sont même un peu plus longues que sur la 308, mais elles ne soutiennent pas assez sous les cuisses. La Peugeot se rattrape sur la place centrale : elle est moins ferme que sur la Série 1 et surtout, elle n’est pas entravée par un imposant tunnel de transmission. Concernant le coffre, la française fait largement mieux que sa rivale, sauf lorsqu’il s’agit d’une version hybride rechargeable.

Nos mesures d'habitabilité Peugeot 308  vs BMW Série 1

* Volume du coffre de la version hybride rechargeable. Voir toutes les mesures des coffres dans notre tableau plus bas.
 

Mécanique : BMW ratisse très large 

S’il est un domaine dans lequel BMW surclasse sa rivale, c’est celui du catalogue des motorisations. Du moins, en  termes de quantité. Sur sa nouvelle 308, Peugeot a fait le choix d’une offre simple visant le cœur des achats sur le segment. Ainsi, la gamme se compose de deux essence (110 et 130 ch) un diesel (130 ch) et deux hybrides rechargeables (180 et 225 ch). Tout l’inverse de BMW qui couvre une palette bien plus large avec pas moins de cinq essence (109, 140, 178, 265 et 305 ch), trois diesel (116, 150 et 190 ch), mais aucune version hybride rechargeable. Pour jouer dans la cour du Premium, il manque à la lionne une vraie version sportive, pour l’image. Malheureusement aucune offre PSE n’est prévue dans le programme P51. En revanche, une version purement électrique arrivera bel et bien.

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Le constat est le même au rayon des boîtes et des transmissions : BMW se veut pléthorique avec trois offres (une manuelle à 6 rapports, une double embrayage à 7 rapports et une automatique à 8 rapports), et la possibilité d’opter pour une transmission intégrale. Chez Peugeot, vous aurez le choix entre une boîte manuelle à 6 rapports et une automatique à 8 rapports (identique d’ailleurs à celle de la Série 1), mais nulle offre quatre roues motrices n’est prévue.
 

Peugeot fait grimper l'addition

Vouloir lorgner sur le monde du Premium induit forcément une augmentation du tarif. Selon nos informations, ce sera effectivement le cas : la 308 III coûtera, pour l’offre de base, 1 000 € plus cher que sa devancière, à motorisation et finition équivalente. Toujours selon nos informations, Peugeot s’affranchira, en France, d’une offre d’entrée de gamme qui ne se vend pas (Active) pour débuter son catalogue dès le niveau Active Pack. Le ticket d’entrée se positionne ainsi aux alentours de 26 000 €. La gamme de la BMW Série 1 débute à partir de 24 850 €. Toutefois, à ce tarif, elle n’offre que le strict nécessaire (clim auto, projecteurs Full LED, démarrage mains-libres, écran tactile 8,8’’, Bluetooth…). Une fois encore, Peugeot préfère se placer sur une gamme offrant une dotation plus fournie : la 308 restera ainsi dans le sillage de sa concurrente directe qui s’affiche, dès lors, en Lounge à 26 600 €.

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Bilan : La 308 est ce que la Série 1 aurait dû être...

Comme ce fut le cas pour sa 208, Peugeot a choisi un design fort pour sa nouvelle compacte. La 308 III se fera clairement remarquer dans la rue, mais elle ajoute à cela une présentation intérieure soignée et une ergonomie sérieuse. Elle est certes dominée sur le chapitre de l’habitabilité par la Série 1, mais elle n’a pas à rougir. Quant aux motorisations proposées, Peugeot a fait un choix raisonné, mais le Premium réclame aussi une pointe d’irrationnel : une 308 affichant 300 ch aurait assurément eu un impact sur l’image du modèle et de la marque. Mais aurait-elle eu des acheteurs… Au final, la compacte française domine sa rivale allemande qui a perdu, avec cette troisième génération, son petit supplément d’âme qui faisait jusqu’alors sa spécificité sur le segment. La 308 serait la mieux placée pour la remplacer...