Peugeot 309 GTI. Une sportive qui vaut le détour !
Quelques années après la mythique 205 GTI, Peugeot lance une sportive plus familiale avec la 309 GTI. La berline sage se transforme en petite bombe, avec une puissance grimpant jusqu'à 160 ch. A l'occasion de la fin de la griffe GTI, retour sur le vilain petit canard qui ne mérite pas d'être oublié.
La Peugeot 309 GTI a vécu dans l'ombre de sa petite soeur 205, star des bombinettes "Grand Tourisme Injection". Mais ce modèle mérite aussi toute l'attention des amateurs de sportivité.
Pas facile de vivre dans l'ombre d'une star. La Peugeot 309 GTI l'aura enduré toute sa carrière face à sa sœur 205 GTI, malgré de sacrés atouts et une plus grande polyvalence. Sur le papier, elle était même plus puissante que la citadine adulée. Mais son image quelconque et sa finition bâclée auront eu sa peau…

Un vilain petit canard chez Peugeot ?
Revenons d'abord sur la genèse de la Peugeot 309, nom de code C28. Cette berline compacte a une histoire particulière, comme le trahit son numéro inédit dans la gamme. Il a d'ailleurs longtemps fait croire que la 309 était "le vilain petit canard" de Peugeot. Certains pensent même, à tort, qu'il s'agit d'un ancien projet Talbot baptisé Arizona et rebadgé à la hâte. Le design n'est d'ailleurs pas tout à fait raccord avec le reste de la gamme : la calandre est composée de deux doubles barrettes, et les feux à trois bandes ne correspondent plus aux standards du Lion. Mais si la 309 provient bien d'un projet de remplacement de la Talbot Horizon au départ, il a très vite basculé chez Peugeot.


A l'époque, dans les années 1980, c'est la série des "X05" (205, 305, 505, futures 405 et 605) qui fait référence chez le Lion. Mais au moment d'intégrer le projet C28 à la gamme survient un problème. La familiale 305 a été mal nommée et doit être remplacée dès 1987 par une berline 405. Peugeot n'a pas vraiment le choix, et doit changer de numéro pour sa berline compacte, avant de revenir à la bonne numérotation sur la génération suivante "X06" avec la 306. Après moult discussions, c'est le nom 309 qui est choisi.
Les débuts de la 309 sont en demi-teinte, notamment à cause d'un look jugé fade et sans réelle saveur. Mais à l'image de la 205, quelques années plus tôt, Peugeot offre à sa berline compacte une version plus musclée pour les amateurs de sportivité. En février 1987, la Peugeot 309 se dote d'une première version sportive GTI. Elle reprend les trains roulants et le moteur de la 205 GTI 1.9 apparue trois mois plus tôt, offrant ainsi 130 ch à la berline à coffre. En 1989, elle sera suivie par une version "16 soupapes". Baptisée 309 GTI 16, elle s'équipe du 1.9 revu de la grande sœur 405 Mi16. Ce bloc développe 160 ch, pour un poids-plume de 975 kg. Un cocktail explosif, aujourd'hui à l'honneur sur L'argus.

309 GTI 16. Le tour du propriétaire
Plutôt rare face à la 205, la 309 GTI ne court pas les rues. Et encore moins dans sa version GTI 16 ! L'état de notre exemplaire du jour est proche du neuf. Logique, puisqu'il n'affiche que 441 km ! Ce modèle, issu du Musée de l'Aventure Peugeot, est sorti des chaînes en toute fin de carrière, en 1993. Il s'agit de la version la plus puissante au catalogue dans la teinte "Bleu Miami" de lancement.
La 309 GTI se distingue des versions plus classiques par une présentation légèrement différente. On retrouve par exemple les jantes 15 pouces issues de la 205 GTI 1.9 et des baguettes (noires sur les versions GTI 16, rouges sur les GTI classiques) sur les pare-chocs en plastique. Sur le bouclier avant, quatre projecteurs additionnels carrés sont installés pour les longues portées et les antibrouillards.


Un discret logo "GTI" est placé derrière le numéro 309 sur le coffre, tandis qu'un becquet en plastique noir sur la première phase rappelle celui des Porsche 944 Turbo. Il est remplacé par un véritable aileron couleur carrosserie, dès 1989, lors du restylage. Cette mise à jour fait également évoluer calandre et feux arrière. A noter : le seuil du coffre du hayon est également abaissé lors de ce restylage de mi-carrière, car il était souvent jugé trop haut pour charger les bagages.


A l'intérieur, la différence avec les versions traditionnelles est encore plus ténue. On retrouve un étonnant volant quatre branches (les sportives étant plutôt fidèles aux trois branches) frappé du logo GTI et une planche de bord très classique. Celle-ci était d'ailleurs régulièrement épinglée pour la piètre qualité de ses matériaux. Lors du restylage, ce point sera corrigé en partie. Les compteurs sont néanmoins complets avec pression et température d'huile, ce que n'offrent pas toujours les sportives modernes. La moquette abandonne le rouge flash de la 205 GTI pour une teinte bleue ou noire plus "conventionnelle". La sellerie de notre modèle du jour est également bleue, en accord avec la teinte de la carrosserie. Elle pouvait recevoir du cuir noir en option.


Côté conduite, la 309 GTI reprend en partie le comportement routier de la petite sœur 205. Le châssis est très vif et la direction, ici à assistance hydraulique de série, est précise et communicative. Le train arrière joueur, comme beaucoup de Peugeot sportives, en surprendra plus d'un. Mais les connaisseurs qui sauront dompter cette berline prendront un plaisir fou sur les petites routes de campagne. Attention toutefois sous la pluie, où la 309 est réputée plus dangereuse. Certains exemplaires de 309 GTI 16 ont d'ailleurs très mal fini.
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Les rivales de l'époque
A la fin des années 1980, la 309 GTI vient se frotter aux allemandes… D'abord, la Volkswagen Golf GTI qui a initié le genre et s'est un peu embourgeoisée dès sa deuxième génération. D'une puissance de 139 ch dans sa déclinaison 16V (1986), son 1.8 monte même à 160 ch avec la version G60 à compresseur. De quoi faire jeu égal avec la 306 GTI 16. Même chose pour l'Opel Kadett GSi, qui débute avec un 1.8 de 115 ch en 1984 et s'offre un an plus tard un 2.0 de 130 ch. En 1988, elle atteint les 156 ch avec une version 16 soupapes, juste avant l'arrivée de la Peugeot 309 GTI 16 de 160 ch.
Côté italien, la Fiat Tipo est aussi une bonne alternative à l'époque. La "Voiture de l'année 1989" se pare d'une variante sportive baptisée "i.e". Elle opte pour un 1.8ie 16V de 138 ch au début de sa carrière, avant de le remplacer par un 2.0ie 16V de 142 ch dès 1991. Le châssis est rassurant à l'image de la Golf, mais moins joueur que celui de la 309 qui réclame plus de maîtrise.
Ford oppose à la 309 sa berline compacte Escort, que ce soit pour les versions civilisées ou les sportives. Pour répliquer face aux Golf GTI et 309 GTI, le constructeur à l'ovale bleu propose des versions XR3 et XR3i dans un premier temps. Elles offrent une puissance de 96 puis 105 ch. Une variante RS Turbo arrive en 1985, avec le 1.6 de la XR3 poussé à 130 ch grâce à un turbocompresseur Garrett.
Chez les Françaises, le Losange a tenté l'affrontement mais s'est trouvé en difficulté. Au début de la carrière de la 309, la Renault 11 Turbo était une potentielle rivale. Mais sa puissance n'a pas grimpé de la même façon, se limitant de 95 à 115 ch. Quelques années plus tard, la Renault 19 arrive sur le marché et s'offre une version 16S. Équipée d'un 1.8 de 140 ch, elle arrive toutefois en fin de carrière pour la 309 GTI 16, qui garde l'avantage de la puissance.
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Les grandes dates des 309 GTI et GTI 16
- Février 1987 : Lancement de la 309 GTI de 130 ch en 3 portes uniquement.
- Juillet 1988 : Arrivée de la 309 GTI 130 ch en 5 portes.
- 1989 : Restylage important avec calandre à 3 barrettes, optiques arrière trapézoïdales rouges et fumées façon Peugeot 405, planche de bord revue, hayon avec seuil de coffre abaissé et aileron arrière intégré couleur carrosserie.
- Juillet 1989 : lancement de la 309 GTI 16 en 3-portes uniquement. Elle reprend le moteur de la 405 Mi16, qui est une évolution à 16 soupapes du 1.9 développant ici 160 ch.


- 1991 : Peugeot lance en Angleterre une série limitée Goodwood sur sa 309 GTI, qui rappelle la 205 GTI Griffe.
- 1992 : Généralisation du catalyseur sur les moteurs essence en France. Les 309 GTI et GTI 16 perdent en puissance avec 122 et 148 ch respectivement.
- Juin 1993 : Fin de la production des 309 GTI et GTI 16.

Publicité de Peugeot pour la sortie de la version GTI 16.
Conseils d'achat et points à surveiller
La Peugeot 309 GTI est équipée du même moteur "XU" que beaucoup d'autres Peugeot. A commencer par la petite 205 GTI pour la version classique 1.9 de 130 ch. La GTI 16 opte, elle, pour le même bloc revu avec 16 soupapes. Il était à l'origine destiné à la 405 Mi16. Ces deux quatre-cylindres sont robustes tant que l'entretien est réalisé à temps et convenablement. Ils peuvent aller sans problème jusqu'aux 200 000 ou 300 000 km.

A surveiller toutefois : le témoin d'huile, s'il met du temps à s'éteindre au démarrage, indique des coussinets de bielles fatigués. Les poussoirs hydrauliques peuvent également s'user, tout comme les joints de queue de soupapes. Ces derniers doivent être remplacés vers 200 000 km, notamment lorsqu'une fumée bleue sort de l'échappement. Comme sur la 205 GTI, le train arrière a tendance à s'affaisser suite à l'usure des roulements de bras. Un carrossage négatif et une raideur de l'essieu arrière peuvent vous mettre sur la piste. Côté carrosserie, attention à la rouille, notamment sur les bas de caisse arrière. N'oubliez pas non plus de traquer les éventuelles traces de choc(s) plus ou moins bien réparé : dans sa catégorie, la 309 était réputée pour avoir le comportement le plus joueur, ce qui a parfois pu occasionner quelques mauvaises surprises aux conducteurs les moins expérimentés.
Chiffres clés
- Production : 1987 - 1993
- Usine : Poissy
- Nombre d'exemplaires : 37 260 unités
La cote de la 309 GTI 16 suit les pas de celle de la 205 GTI, qui s'envole littéralement. Plus rare que la citadine sportive, la 309 GTI 16 n'a pas été préservée de la même façon que la 205. Certains modèles ont subi les affres du tuning, et l'offre de modèles dotée d'une base saine est rare. "Les très très bons exemplaires dépassent 15 000 € maintenant" affirme Éric Barthelat, du musée de l'Aventure Peugeot.


En revanche, pour ceux qui ont un budget plus restreint, une 309 GTI de 130 ch a une cote bien plus basse tout en étant déjà très agréable à conduire. On trouve des exemplaires "souvent entre 7 et 10 000 € pour des belles GTI" d'après l'expert de la marque au lion. Éric Barthelat attire toutefois l'attention sur l'historique du véhicule : attention aux "histoires cachées" qui peuvent coûter cher. Il rappelle d'ailleurs que le prix d'une restauration est le même que pour une 205 GTI.

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L'argus.fr remercie chaleureusement L’Aventure Peugeot Citroën DS et le Musée Peugeot de Sochaux (Christian Guillaume & Eric Barthelat).