Peugeot 505 Turbo Injection. Une vraie sportive à ne pas oublier !
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Peugeot 505 Turbo Injection. Une vraie sportive à ne pas oublier !

Les « GTi » c'est fini chez Peugeot ! Cette lignée qui a débuté avec un grand « i » dans les années 80 passera prochainement la main au label PSE qui sera apposé sur une 508 hybride de 360 ch. Tout avait commencé, en 1983, avec la 505 Turbo Injection disposant alors de 150 ch.

Publié le Mis à jour le

Premier épisode de notre saga Peugeot GTI, voici la Peugeot 505 Turbo Injection.

Lorsque l’on associe Peugeot et GTI, on pense immédiatement à la 205 puis souvent, en second lieu, à la 309, mais rarement à leur grande sœur, la Peugeot 505. Plusieurs raisons à cela, primo cette berline routière à l’allure très classique misait sur une grande sobriété esthétique. On l’a davantage vue en version diesel tractant une caravane sur la route des vacances que sur un circuit (et pourtant !). Secundo, s’il y a bien eu une Peugeot 505 GTI, forte de 130 ch, elle n’était pas la plus sportive de la gamme 505. Non, la version de pointe, c’était bien la 505 Turbo Injection dont l’appellation exclusive, et donc plus marginale, a moins retenu l’attention du public. Pourtant, une berline estampillée d’un logo Turbo dans les années 1980, ça voulait dire quelque chose !

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Dotée du moteur 2.2 turbo fort de 150 ch à ses débuts, la Peugeot 505 Turbo Injection passa à 160 puis à 180 ch au fil de sa carrière.

Remettons sous les feux de la rampe l’ultime propulsion de la marque au Lion. La 505 fut commercialisée sur le marché français jusqu’en 1992. Sa déclinaison Turbo Injection avait tout pour séduire les amateurs de sensations. Cette sportive déguisée en routière pouvait filer à 200 km/h et aimait aussi se déhancher et pas uniquement sur le mouillé. Enfin, pour assoir définitivement l’image sportive de la Peugeot 505, elle fut engagée en championnat de production, jusqu’en 1988, avec des puissances dépassant allègrement les 500 ch !
 

Tout au long des années 1980, la Peugeot 505 fit carrière en compétition. Les versions les plus affutées disposaient de plus de 500 ch !

Vous l’avez compris, les bonnes raisons ne manquent pas pour s’intéresser au cas de la Peugeot 505 Turbo Injection. La maxime « un constructeur sort ses griffes » apposé sur l’autocollant au bas de la lunette arrière disait vrai. C'est elle l'ancêtre légitime de la Peugeot 508 PSE.


505 Turbo Injection : le tour du propriétaire

Longue de 4,58 m, la Peugeot 505 prit la relève de la 504 et fut remplacée par la 405.

Cette Peugeot 505 Turbo Injection aujourd’hui propriété du musée de l’Aventure Peugeot à Sochaux fait partie des premiers exemplaires produits. Il s’agit d’une version de 160 ch assemblée en 1984. Elle est entièrement conforme à l’origine. Ce dont témoigne sa livrée bicolore, à savoir une peinture gris winchester en partie basse surmontée d’une teinte gris argent, exclusive aux premiers millésimes (1983 et 1984). La berline repose sur des jantes en alliage de 15 pouces, mais n’a pas eu droit aux  pneumatiques Michelin TRX. Ces derniers ont été réservés aux versions commercialisées entre 1983 et mi-1984. Un mal pour un bien, on reparle plus bas dans les conseils d’achat.

La Peugeot 505 Turbo Injection (phase 1 : de 1983 à 1986) arborait ce bouclier spécifique intégrant un spoiler en partie basse.
Le becquet de coffre était l'apanage des 505 huppées, mais il ne fut pas réservé à la Turbo Injection. Les GTI, GTX ou encore V6 en ont profité.

Le style de la Peugeot 505 Turbo Injection s’encanaille au moyen d’un bouclier avant spécifique intégrant un spoiler en partie basse et d’un  becquet parfaitement intégré à la malle de coffre. Détails typiquement « eighties » les lettrages Turbo dont la police en italique s’inscrit dans l’alignement  des montants de custodes et le double liseré sur le haut des flancs donnent le ton. Avez-vous remarqué également une fine ligne noir mat soulignant le vitrage latéral ? Un artifice qui, à peu de frais, permet de rééquilibrer le profil.
 

La forme du volant n'est pas la plus élégante qui soit. Mais comme l'aurait dit Fernand Reynaud : "c'est étudié pour "...

Depuis sa sortie de l’usine, cette 505 Turbo Injection a parcouru plus de 177 000 km. Mais elle ne fait pas l’âge de ses artères, son état est resté exceptionnel. De quoi vérifier le slogan de l’époque qui disait : « Peugeot la qualité qui ne trompe pas ». Car, malgré ce kilométrage respectable, la sellerie en velours bleuté et les sièges avant caractérisés par des bourrelets - pour le maintien latéral - ne sont aucunement avachis.

A cette époque une Peugeot c’était fait pour durer ! La 505 s’inscrivait dans la droite lignée de sa devancière, la Peugeot 504, qui dans une « réclame » en 1976 proclamait tout bonnement « Symbole de la tradition Peugeot, elle a été construite pour assurer un fidèle service et vous procurer un bonheur durable. Pas pour bluffer ». L'obsolescence programmée n'était pas d'actualité.

 

Les rivales de l’époque

Lorsqu'elle était équipée du kit Peugeot Talbot Sport lui offrant 203 ch, la Peugeot 505 Turbo Injection était capable de rivaliser avec une BMW M535i E28 (photo) forte de 218 ch !

Par son architecture propulsion et son moteur délivrant 180 ch à son apogée, la Peugeot 505 Turbo Injection tenait la dragée haute sans complexe à la BMW 528i E28. Commercialisée de 1981 à 1988, la bavaroise animée par un lourd moteur - à six cylindres en ligne - développait une puissance de 184 ch. Et si vous optiez pour le kit PTS de 203 ch, la 505 Turbo Injection pouvait alors se frotter à la BMW M535i !

Chez Citroën, la riposte n’arrivera qu’en 1985 sous la forme de la CX GTI Turbo disposant de 168 ch. Tandis que chez Renault, il fallut attendre 1986 avec la R25 V6 Turbo. Néanmoins, la rivale au losange était davantage un modèle de standing hautes performances qu’une sportive pure et dure. Sa philosophie est nettement plus proche de celle de la Peugeot 505 V6. La fameuse Peugeot 505 « veston » comme on le disait à l’époque et qui s’opposait à la Turbo Injection qualifiée de 505 « blouson ».


Les grandes dates de la 505 Turbo

Le moteur 2.2 d'origine Simca Chrysler se voit souffler dans les bronches par un turbo Garrett de type T3.

Lancée en 1983, la Peugeot 505 Turbo Injection est animée par un moteur (N9T) 2.2 d’origine Chrysler Simca partagé avec les Talbot Tagora et Talbot-Matra Murena. Une injection électronique Bosch et surtout,  un turbo Garrett T3, ont été ajoutés pour pimenter la recette.

Talbot Tagora
Talbot-Matra Murena

La 505 Turbo injection débute sa carrière avec une puissance de 150 ch qui la place au sommet de la gamme 505. Ce moteur est secondé par une boite manuelle à cinq rapports et par un différentiel à glissement limité.
En 1984, un échangeur air/air a été ajouté dans le but de palier à une consommation très élevée et l’éloigner de la 505 GTI, à moteur atmosphérique forte de 130 ch, tout juste commercialisée. Ainsi équipée, le rendement moteur est amélioré tout en portant la puissance à 160 ch.

Lors du restylage, les Peugeot 505 (phase 2) adoptèrent ce mobilier plus massif.

Lors du restylage en 1986, divers réglages et une pression de suralimentation augmentée portent la puissance à 180 ch. A noter que parallèlement, un kit Peugeot Talbot Sport (PTS pour les intimes et à ne surtout pas confondre avec le Paris Tuning Show) permettait de bénéficier de 203 ch. Conçu uniquement pour la version de 160 ch, ce kit imposait une homologation complémentaire (passage aux mines à titre isolé). Une démarche fastidieuse et seulement 200 kits réalisés par le préparateur Danielson rendent aujourd’hui cette version rarissime pour ne pas dire introuvable.   


Conseils d’achats et points à surveiller

Selon les années, la Peugeot 505 Turbo Injection a pu être chaussée de coûteux pneumatiques Michelin TRX.

Nous l’avons dit plus haut, dans les années 1980, une Peugeot était construite pour durer. Le moteur de la 505 Turbo Injection est très solide. Avec un bon entretien, le turbo tient facilement 100 000 km. C’est un point clé à vérifier. Pensez aussi à « checker » que le moteur soit celui d’origine et qu’il n’a pas été préparé. Il était tellement tentant d’augmenter la pression du turbo… N’oubliez pas non plus de contrôler la durite « accordéon » située entre le débitmètre et le turbo, c’est devenu une pièce introuvable.

Dans l’habitacle, la planche de bord des série 1 (avant 1986) est fragile et peut se craqueler. Il faut aussi s'assurer que la sellerie est en bon état, il n’y a plus de stock disponible aujourd’hui. Enfin, si l’auto que vous convoitez en est équipée, vérifiez les pneumatiques Michelin TRX, ils sont aussi rares que couteux à remplacer.
 

Les chiffres clés

  • Production : de 1983 à 1989
  • Usine : Sochaux
  • Nombre d'exemplaires : 22 580 ex. dont 7 234 en France

Selon les experts de l’Aventure Peugeot, un exemplaire en état correct se négocie entre 5 000 et 7 000 €. Une auto en très bon état (ce qui devient aujourd’hui très rare) peut dépasser les 10 000 €. Enfin, une "rarissime" version PTS (203 ch)  s’échange au-delà de 15 000 €, si toutefois elle est complète et authentique !

 

La saga des GTI

Ne manquez aucun épisode de la Saga des GTI sur L’argus.fr. Retrouvez l’intégralité des sujets en photos et vidéos consacrez aux modèles sportifs iconiques en cliquant sur les liens ci-dessous : 

Largus.fr remercie chaleureusement L’Aventure Peugeot Citroën DS, le Musée Peugeot de Sochaux (Christian Guillaume & Eric Barthelat), et  Laurent, le président du Club Peugeot 505 de France pour leur aide précieuse.

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lbdu78 Le 15/11/2020 - 13:32
De mémoire les 505 turbo injection étaient chaussées en série en 15 pouces pas en millimétriques c’était l’option sur STI qui avait des TRX
VotrePseudo Le 14/11/2020 - 19:50
Le 2L2 "atmo" Talbot-Chrysler était castré à 110ch seulement (un kit permettait de le pousser à 140ch). Le turbo le dopant à 150 puis 180ch était bienvenu... Il y avait un V6 PRV de 165ch sur la Tagora, plus puissant que celui de la 505. Il y a bien eu une descendance: pas la 405 MI16 mais plutôt la 405 turbo 16, une rareté de 200ch, 235km/h, 7s de 0 à 100km/h et 28s sur le 1000m départ arrêté. Plus tard la 406 V6 de 210ch était plutôt "veston" que "blouson" pour reprendre le vocabulaire de la 505. 240km/h tout de même. Jusque la 406 les Peugeot étaient effectivement conçues pour durer. C'est après que ça s'est gâté...
patricepimoulle018 Le 14/11/2020 - 13:19
Il est dommage qu'elle soit restee sans descendance; quoique la 405 MI 16, c'etait bien aussi.
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