PSA réfléchit à l'électrification de ses micro-citadines
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PSA réfléchit à l'électrification de ses micro-citadines

Dans le secteur très concurrentiel et pas toujours rentable des micro-citadines, nombreux sont les constructeurs à abandonner petit à petit les moteurs thermiques pour l'électrique. Le groupe PSA y réfléchit sérieusement pour remplacer ses Peugeot 108 et Citroën C1.

Par Benjamin Defay
Publié le

Si la Peugeot 108 a une remplaçante, elle pourrait devenir une pure électrique.

DR, tibo

Depuis quelques mois, le marché des micro-citadines est en pleine transformation : certains constructeurs abandonnent, à cause des normes antipollution toujours plus sévères qui obligent à des investissements trop conséquents (Ford Ka+, Opel Adam et Karl, Suzuki Alto et Splash…), tandis que d'autres ne vendent plus que des variantes électriques (Smart Fortwo et Forfour, Volkswagen Up!, Seat Mii et Skoda Citigo). Pour le groupe PSA, la question est encore en suspens… Les Citroën C1 et Peugeot 108 pourraient passer à l'électrique pour la prochaine génération.

L'actuelle génération est dotée d'un unique trois-cylindres essence de 72 ch.
Le même modèle existe chez Citroën depuis 2005, avec la petite C1.

Dans un entretien à nos confrères anglais d'Autocar, Anne-Lise Richard (responsable des véhicules basses émissions de Peugeot) affirme en effet qu'il y a une forte probabilité que les véhicules du segment A soient électrifiés lors de leur renouvellement, mais que la décision n'est pas encore totalement actée.

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La future Toyota Aygo sur une base différente

C'est le cas notamment de la future Peugeot 108, mais aussi de la Citroën C1, toutes deux basées sur la même plateforme partagée avec la Toyota Aygo. Cette dernière deviendra en revanche indépendante lors de son renouvellement prévu pour 2021, et opterait, quant à elle, pour un dérivé de la plateforme de la nouvelle Yaris. Elle devrait également reprendre un trois-cylindres essence classique et une potentielle version hybride selon les premières informations.

Sur la même base technique que les Peugeot 107/108 et Citroën C1 depuis 2005, la Toyota Aygo abandonnera ses consoeurs pour sa prochaine génération.
Elle aura droit à une plateforme dérivée de la nouvelle Yaris, et devrait garder un petit trois-cylindres essence pour le moment. Une version hybride est envisagée.

 

Des micro-citadines sur base de Fiat 500 ?

Selon Anne-Lise Richard, l'électrification des Peugeot 108 et Citroën C1 n'est pas encore effective car "il est difficile de trouver le bon équilibre entre l'autonomie et le prix" sur ce segment souvent peu rentable pour les constructeurs. C'est pourquoi les mises en commun sont légion.

Grâce à sa fusion avec le groupe FCA, PSA pourrait récupérer la technologie de la nouvelle Fiat 500, uniquement proposée en version électrique.
La nouvelle Fiat 500 pourrait en effet prêter sa base technique aux futures petites citadines de PSA si un accord est trouvé selon Jean-Philippe Imparato, PDG de Peugeot.

Ainsi, avec la récente fusion avec le groupe italien FCA, PSA dispose dans son escarcelle des éléments provenant de chez Fiat, et pourrait réutiliser la base technique de la nouvelle Fiat 500, uniquement vendue en motorisation électrique. Jean-Philippe Imparato, patron de Peugeot, avait évoqué l'idée en mars à nos confrères d'AutoExpress, en nuançant sur le fait que les négociations avec FCA étaient encore en cours et que rien ne serait fait avant un véritable accord.

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chuchede986 Le 06/08/2020 - 11:13
"Mais les règles dogmatiques mises en œuvre obligent PSA à électrifier ce segment ou à le faire disparaître", actuellement toute 108 ou C1 vendue éloigne PSA de son objectif CO2 européen. En effet, avec leur masse contenue de 840 kg pourtant très pertinente en terme de CO2 et de pollution, chaque 108 et C1 vendue en Europe fait baisser l'objectif CO2 européen de PSA qui est bien inférieur aux 95 g/km (de l'ordre de 91 kg du fait d'une masse moyenne inférieure à 1379,88 kg). Hors actuellement les émissions de CO2 (selon la méthode de calcul choisie) d'une 108 ou C1 sont supérieures à l'objectif assigné à ce véhicule en fonction de sa masse (77 g). Une hybridation pour atteindre 77 g augmenterait le prix du véhicule. Par contre l'électrique, avec sa masse de batterie permet trois gains : - valeur de 0 pour le calcul, c'est qui est pourtant faux puisqu'il faut fabriquer le véhicule et produire l'électricité pour le faire avancer, - masse en augmentation donc objectif en augmentation, - bonus pour tout véhicule à moins de 50 g / km.
chuchede986 Le 03/08/2020 - 12:39
Quel usage de ce type de voitures ? J'en vois 2 : 1- en seconde voiture d'un couple de navetteurs roulant potentiellement en ville, 2- en voiture principale d'urbains possédant une petite place de stationnement. Pour le cas 1, typiquement en pavillon, une version électrique peut convenir même avec 100 km d'autonomie. Pour le cas 2, typiquement en appartement, la voiture n'étant pas utilisée tous les jours et uniquement pour les trajets où il n'y a pas de moyens plus pertinents, pour qu'une version électrique convienne il faut une autonomie importante. On arrive déjà sur deux capacités de batterie différentes. Mais les exemples existants montrent que même dans le cas de possibilité de capacités différentes, c'est le pack le plus gros qui est le plus vendu. Il y a même des cas où la batterie la plus petite est en fait la même mais bridée. La pollution n'étant pas uniquement le fruit de l'échappement, il est plus qu'urgent de faire un comparatif entre une 108 actuelle pesant 840 kg et sa remplaçante 100 % électrique. Pour avoir 300 km d'autonomie, cela veut dire une batterie d'environ 46 kWh utiles qui va peser à minima 300 kg, ce qui entraînera une masse plus importante d'au moins 300 kg. Dans ce cas, la version électrique émettra plus de particules que la version thermique actuelle. Même en terme de CO2, cela se regarde et d'autant plus si la version thermique est alimentée en carburant renouvelable. Une batterie de 46 kWh utiles ce sera au moins 5 t de CO2 à la fabrication en plus. Il faut presque 50 000 km pour l'annuler par rapport à l'essence, presque 70 000 km pour l'annuler par rapport à l'E85 mais jamais annulable par rapport au biogaz, autant dire à minima 10 ans pour les urbains du cas 2. Mais les règles dogmatiques mises en œuvre obligent PSA à électrifier ce segment ou à le faire disparaître, pourtant une réduction drastique de l'usage de la voiture est bien plus efficace pour réduire la pollution et atteindre la neutralité carbone.
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