Renault 5 (2024). Premières infos techniques, beaucoup d’indiscrétions
Un an avant sa révélation officielle, la future Renault 5 a débuté sa mise au point en France et en Laponie. L’occasion pour le constructeur au Losange de commencer à lever le voile sur les spécificités techniques de sa citadine électrique, vendue sous les 25 000 €. L'argus vous en dit plus.
Un an avant sa présentation, Renault commence à dévoiler les caractéristiques de la nouvelle R5 qui sera lancée à l'automne 2024.
Renault
Le compte à rebours à commencer pour l’équipe à la tête du projet baptisé « Echo 5 » en interne. Fait rarissime chez les constructeurs, Renault a décidé de communiquer sur son futur modèle un an et demi avant sa commercialisation (en septembre 2024) et d’autres étapes sont à venir. Mais la R5 n’est pas un modèle comme les autres et la marque nourrie de grandes ambitions pour celle qui doit démocratiser l’électrique chez Renault.
Première phase de tests terminée
La mise au point et les essais d’endurance ont débuté depuis quelques mois en France dans les centres de Lardy (bancs d’essais mécaniques) et d’Aubevoye (tests dynamiques sur le sec et le mouillé). Mais aussi en Laponie suédoise, durant l’hiver dernier, afin de tester le comportement sur la neige et le verglas ainsi que le bon fonctionnement des équipements (chauffage…) et des éléments de châssis (freinage, amortisseurs, ESP…). Des roulages réalisés avec neuf « mulets » qui, sous leur carrosserie de Clio 5, cachent la plate-forme CMF-B EV, le moteur et la batterie de la future R5 de série. C’est surtout le moyen de vérifier le comportement des cellules de la nouvelle batterie à des températures flirtant avec les -30°C. Tout comme tester les solutions techniques déployées sur le système de freinage régénératif pour éviter les gênes (latence, difficultés à doser…) au niveau de la pédale. En cet fin mars débute, selon les ingénieurs, la phase de pré-industrialisation avec les premiers prototypes complets disposant de la carrosserie définitive de la R5. Que l’on surprendra cet été, lourdement camouflés, sur les routes andalouses, terrain de jeu idéal pour les tests par fortes chaleurs (plus de 50°C).
Dynamisme et optimisation
Les ingénieurs ne s’en cachent pas : la R5 est dans la lignée de la Mégane E-Tech par son dynamisme. Direction avec une faible démultiplication, réactivité de la chaîne de traction, réglages des suspensions… elle « doit donner le sourire à son conducteur ». Ajoutant « que ce dernier ne doit pas sentir le poids de la voiture », une gageure. Pour des raisons de coûts, l’emploi de l’aluminium a été limité et la plate-forme CMF-B EV emprunte 70% des pièces de la CMF-B de la Clio. Par conséquent, la masse a été optimisée au niveau de la batterie et du moteur électrique mais aussi de la plate-forme dimensionnée pour la taille du véhicule. En ce qui concerne l’accumulateur, c’est 15 kilos de moins comparativement à la Zoé avec 4 grands modules au lieu de 12 petits. Idem pour le moteur (synchrone à rotor bobiné) qui s’allège de 20 kg grâce à une nouvelle architecture "3 en 1", plus compacte, comprenant le convertisseur, le chargeur et le pilotage de la distribution du courant. Néanmoins, l'ingénierie Renault a fait le choix de développer un nouveau train arrière multibras, plus onéreux qu'une simple traverse déformable. Une solution au bénéfice des prestations routières et de confort et qui permet d'offrir plus d'espace pour la batterie.
Ce que Renault ne dit pas encore
Si le constructeur annonce une baisse du coût de fabrication de 30% par rapport à la Zoé, il n’avance officiellement aucun prix si ce n’est qu’il « sera inférieur à celui des concurrents ». Selon nos sources, le ticket d’entrée sera juste sous la barre des 25 000 € et montera à plus de 30 000 € en haut de gamme, notamment dans la livrée Esprit Alpine. Fabriqué à partir de 2024 à Cléon en Normandie, le nouveau moteur ePT 100 kW se déclinera en 125 et 150 ch avec deux puissances de batterie : environs 42 et 52 kWh, soit une autonomie aux alentours de 420 km pour cette dernière. Ce prix de base sera d’autant plus compétitif que les concurrentes de la R5 (Cupra Urban Rebel et Volkswagen ID.Polo en 2025, ou Peugeot e-208 en 2027) disposeront d’une batterie LFP (lithium-fer-phosphate) moins coûteuse mais avec une moindre densité énergétique. Les batteries produites par Envision AESC à Douai pour Renault disposeront d’une chimie classique NMC (nickel-manganèse-cobalt). Selon l’équipe de développement, la R5 réserve bien des surprises qui font l’objet de brevets. L’une d’elles est la technologie bidirectionnelle V2G qui permet d’utiliser l’énergie de la batterie pour alimenter sa maison. Des caractéristiques que l'on retrouvera aussi sur les futures Renault 4 et Nissan Micra à partir de 2025.