Renault Arkana (2021). Le SUV coupé face à la nouvelle Citroën C4
Premier SUV-Coupé de Renault, l'Arkana est bien seul sur le marché. A qui pourrait-il donner la réplique ? Et pourquoi pas à la nouvelle Citroën C4, dont l'esthétique originale entre berline et SUV, la positionne comme une rivale potentielle. La preuve avec ce premier match.
Dès le printemps 2021, l'Arkana sera lancé sur le marché et croisera la route de la nouvelle Citroën C4 commercialisé en janvier.
LAURENT LACOSTE.., Laurent Lacoste
[Mis à jour le 08/03/2021] L'Arkana sera disponible à la commande dès le 10 mars 2021. Renault a d'ailleurs précisé les tarifs de son modèle et nos essayeurs ont, d'ores et déjà, pu tester les capacités de la version TCe 140 en finition R.S. Line. Découvrez leur avis ci-dessous :
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Le Renault Arkana face à la Citroën C4… Certains estimeront que ces deux véhicules ne jouent pas dans la même catégorie. L’une appartient aux berlines compactes, certes légèrement rehaussée, et l’autre à celle des SUV tendance coupé. Cela n’a rien à voir… Oui, et non… Si concernant les dimensions, nos deux modèles du jour affichent une vraie différence, dans l’esprit, ils sont bien plus proches.
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Chacune dans sa dimension


Il y a 20 cm d’écart en longueur entre les deux modèles. Le critère des dimensions ne joue assurément pas en faveur de ce comparatif. D’un côté, la Citroën C4 (4,36 m) se classe en bas de la catégorie des compactes, quand, l’Arkana (4,57 m) se positionne plutôt dans la fourchette haute des véhicules compacts. Malgré cette différence « de taille », l’écart sur l’empattement n’est que de 5 cm, en faveur du Renault… En hauteur, l’Arkana affiche 4 cm de plus que la C4 III, mais cela correspond à la différence de garde au sol entre les deux autos : environ 16 cm pour la Citroën, et environ 20 cm pour le SUV Renault. Mais ce ne sont pas tant les dimensions de ces modèles qu’il faut regarder que leur silhouette et leurs éléments de style. Par ailleurs, cette garde au sol est également très instructive.
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Un style qui les rapproche


Dans l’esprit, l’Arkana et la C4 nouvelle génération se ressemblent : outre cette garde au sol rehaussée par rapport à la majorité des berlines, les accastillages de bas de caisse et de passage de roues évoquent fortement l’univers du SUV. Ce n’est pas une surprise pour l’Arkana, sachant que Renault assume parfaitement le positionnement de son modèle au sein de la catégorie des SUV. En revanche, malgré tous ces éléments de protection plastiques, la C4 se définit plus comme une berline surélevée. Ajoutez à cela deux silhouettes affichant une ligne de pavillon très fuyante se terminant sur des lunettes très inclinées pour obtenir un effet dynamique, voire coupé. Une fois encore, Renault assume proposer en Europe le premier SUV-Coupé généraliste du marché. Une fois encore, Citroën contourne le sujet en évoquant une aérodynamique travaillée.
Elles sont très tactiles, mais pas que...

Ce qui est certain, c’est que dans les deux cas, l’accès à bord est aisé : « on ne tombe pas ». Même dans la C4, la position de conduite est plus haute que dans la majorité des berlines. Elle est, bien sûr, encore plus haute dans l’Arkana. C’est un atout certain pour de nombreux acheteurs. Concernant la présentation, les propositions peuvent apparaître très différentes, de prime abord. Les deux modèles ont certes leur style très personnel, mais ils font la part belle aux écrans (un pour l’instrumentation un autre pour l’info-divertissement) et au tactile, mais ils disposent également de commandes physiques pour le réglage de certaines fonctions, comme celles de la climatisation.

L’agencement et l’ergonomie sont propres à chacun des modèles. Renault privilégie un écran tactile à la verticale et s’il ne fait que 9,3 pouces de diagonale dans sa version la plus grande, il permet de visualiser l’ensemble de la cartographie du GPS. Ce n’est pas le cas du système de la C4 qui repose certes sur une dalle de 10 pouces, mais dont une partie est grevée par les chiffres de la température. Concernant l’instrumentation, la C4 propose, de série, un écran numérique, mais il ne fait que 5 pouces de diagonale. Quand celui de l’Arkana va de 5 à 7 pouces, en fonction des finitions, mais il n’est pas proposé sur l’entrée de gamme.
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Des choix judicieux, certains discutables


Une C4 petite mais habitable


Au rayon de l’habitabilité, les dimensions plus généreuses de l’Arkana serviront assurément sa cause. Commençons par le volume du coffre : il atteint 513 l dans le SUV Renault (cela descend à 478 l pour la version hybride), quand celui de la C4 n’affiche que 380 l. Y compris pour l’aisance proposée aux passagers arrière, l’Arkana devrait dominer son adversaire. Ce n’est pas le cas, du moins pas en espace au niveau des jambes, car la banquette est implantée différemment : elle est pile dans l’axe de l’encadrement pour le Renault, alors qu’elle est légèrement en retrait de celui-ci dans la C4. La Citroën propose ainsi un rayon au genou confortable, au vu de ses dimensions, et une garde au toit acceptable. Mais cela se fait au détriment du volume du coffre.

A bord de l’Arkana, les passagers disposent d’un bel espace au niveau des jambes, mais la garde au toit est limitée pour les plus grands gabarits. En revanche, les ingénieurs de Renault ont creusé les contre-portes, aussi bien à l’avant qu’à l’arrière, offrant ainsi une aisance en largeur plus avantageuse. Difficile de croire que l'on se trouve à bord d’une auto similaire au Captur 2.
A chacune son idée de l’électrification

En effet, l’Arkana européen repose sur la même plateforme CMF-B que celle utilisée pour les Clio 5 et Captur 2. Tout comme la C4 reprend la base technique CMP utilisée pour les Peugeot 208 et 2008. Dans les deux cas, les modèles adoptent les empattements les plus longs proposés par ces plateformes. Ce choix technique oriente la stratégie mécanique de nos deux protagonistes du jour.
En effet, l’Arkana disposera du système hybride simple de la Clio affichant 140 ch. Techniquement, il n’y a aucune contre-indication pour intégrer la technologie hybride rechargeable du Captur, et selon nos informations, cela se fera dans un second temps. En attendant, le SUV disposera également de versions plus conventionnelles avec le bloc 1.3 TCe disponible en 140 et 160 ch, épaulé par hybridation légère (une première pour une Renault) avec une batterie 12V (et non 48V) placée sous le siège du passager avant, et un alterno-démarreur. La boîte EDC7 est au programme.

Une stratégie similaire sur la C4 qui reprend la plateforme CMP pour pouvoir disposer d’une offre 100% électrique. Une batterie de 50 kWh alimente un électromoteur d’une puissance maximale de 100 kW (136 ch) et offre une autonomie de 350 km. Le catalogue complet comprendra une offre plus hétérogène que l’Arkana, avec une offre essence composée des 1.2 PureTech de 100, 130 et 155 ch, et une offre diesel 1.5 BlueHDi en version 110 et 130 ch. La boîte automatique à 8 rapports est bien sûr disponible.
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Quasiment les mêmes équipements


Au rayon de la dotation en équipements, nos deux modèles sont également très proches. Dans les deux cas, la conduite semi-autonome de niveau 2 est disponible, tout comme l’accès mains-libres, le frein de stationnement électrique, la surveillance des angles morts, le freinage automatique d’urgence, la reconnaissance des panneaux de limitation de vitesse, la caméra de recul avec vue panoramique ou encore le chargeur sans fil de téléphone… La C4 ajoute un affichage tête haute, qui ne sera pas de trop au vu de la taille de ses compteurs, ou encore ses suspensions à double butées hydrauliques pour un meilleur confort.
Quant au critère du prix, la fourchette proposée par la C4 va de 20 900 à 35 600 €. Elle est plus réduite pour l’Arkana, dont l’offre débute à partir de 29 700 €, pour culminer dans les mêmes sphères que sa rivale d'un jour, à 36 200 €.
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Bilan : bien plus proches que prévu

Face à un Arkana qui assume parfaitement ses choix, la nouvelle C4 présente une opposition très convaincante. Elle se permet même de faire quasiment jeu égal sur le plan de l’habitabilité, malgré une carrure moins généreuse. En revanche, l'ergonomie est critiquable en raison d’une interface homme-machine qui gagnerait à être modernisée. De son côté, Renault propose un premier SUV-Coupé qui n’a rien d’une caricature et qui pourrait bien faire de l’ombre à un Kadjar en fin de vie. Quant à l’offre mécanique, si Renault a été l’un des pionniers du tout électrique, c’est vers l’hybride qu’il se tourne aujourd’hui, alors que la diversité est à l'avantage de la C4.