Renault convertit l'usine de Flins à l'économie circulaire
Le groupe automobile Renault va transformer son usine de Flins en un site entièrement dédié à l'économie circulaire et à la mobilité. Cette Re-Factory se concentrera sur quatre nouveaux pôles d'activité comme le recyclage de batteries et le reconditionnement de véhicules d'occasion.
Renault conserve l'usine de Flins (Yvelines), mais réoriente son activité. La production de voitures neuves, c'est terminé !
Luca de Meo a-t-il transformé l’essai en ce qui concerne l’usine Renault de Flins ? Car entre fermeture et reconversion, l’avenir de ce site industriel des Yvelines, qui fabrique notamment la Zoé électrique et la Nissan Micra, ainsi que de ses quelque 2 600 salariés, était en suspens.
La reconversion en tous points chez Renault

Ce mercredi 25 novembre 2020, le constructeur automobile Renault a détaillé le plan de transformation de son site de Flins : un nouvel élan est donc donné à cette usine emblématique, dont le but n’est plus d’y assembler des véhicules dès 2024 (la nouvelle Zoé y sera donc bien produite jusqu'à cette échéance), mais bien d’y transférer d’autres activités : « La Re-Factory est un nouveau souffle pour Renault et ses salariés. Ce projet s’appuie sur notre engagement pionnier dans l’économie circulaire, sur nos valeurs, sur nos savoir-faire et répond pleinement à notre ambition de transformer positivement notre industrie », a souligné Jean-Dominique Senard, président du conseil d’administration du groupe Renault. Pour Luca de Meo, DG de Renault, cette reconversion va permettre à l’usine de Flins de « devenir une référence européenne en matière d’économie circulaire ».
En clair, Renault va cesser de produire des véhicules neufs et va se lancer dans le recyclage de batteries et le remarketing de véhicules d'occasion.
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Mais qu’est-ce que cette Re-Factory ?

Le constructeur automobile présente la Re-Factory de Flins comme la première usine d'Europe dédiée à l’économie circulaire et à la mobilité, dont l’objectif est d’être neutre en CO2 d’ici à 2030. Pour mener à bien ce projet, elle compte également générer plus de 3 000 emplois sur le site d’ici dix ans. Un programme d’accompagnement de compétences et de formation sera ainsi déclenché dès l'année prochaine.
C’est donc entre 2021 et 2024 que le projet Re-Factory se déploiera, il s’articulera autour de quatre pôles d’activité (Re-Cycle, Re-Trofit, Re-Energy, Re-Start), qui intégreront des domaines allant de l’approvisionnement, à l’écoconception, en passant par l’économie de la fonctionnalité, la maintenance, le réemploi, la durabilité des batteries, le remanufacturing ou encore le recyclage. Cette reconversion s’appuiera notamment sur un large réseau de partenaires multisectoriels (start-ups, partenaires académiques, grands groupes, collectivités locales…).
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Re-Cycle
Cette division a vocation à intégrer les activités de l’usine de Choisy-le-Roi. Il s'agira d'un condensé de compétences contribuant à une gestion de la ressource et de ses flux pour favoriser un approvisionnement de pièces et matières en boucles courtes. L'installation d'une ligne de démantèlement de véhicules hors d’usages et de recyclage des matériaux est par exemple prévue.
A noter que Renault a décidé de fermer le site de Choisy dans le cadre d’un plan de deux milliards d’euros d’économies sur trois ans.
Re-Trofit
En coordination avec le Re-Cycle, le pôle Re-Trofit permettra l’allongement de la durée de vie des véhicules du groupe Renault, le but étant d’assurer la gestion des pièces et des matières usagées au sein d’un même site. Le point névralgique y sera, semble-t-il, la Factory VO pour le reconditionnement de véhicules d’occasion issus du réseau de distribution du groupe Renault, mais aussi des loueurs de longue durée. Renault affirme être en mesure, via ce site, de reconditionner plus de 45 000 véhicules par an à partir de septembre 2021.
Ce pôle comprendra aussi une activité de « retrofit » pour la conversion de véhicules thermiques en électriques ou encore un service de réparation des flottes de véhicules et des nouvelles mobilités.
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Re-Energy
Cette activité concernera principalement les batteries pour véhicules électriques. Le site travaillera sur l'optimisation de la première vie des batteries, de la seconde vie de ces composants, ainsi que de leur recyclage. Elle s'occupera également de l'élaboration de solutions techniques et d’approvisionnement pour les nouvelles énergies comme l’hydrogène.
Re-Start
Il doit héberger un incubateur ainsi qu’un pôle universitaire de formation dans le but de valoriser, de développer le savoir-faire industriel et d’accélérer la recherche et l’innovation en matière d’économie circulaire.
Le groupe Renault précise que « ces quatre pôles auront vocation à interagir avec leur environnement et fonctionneront de manière interconnectées et complémentaires. Ainsi le pôle Re-Trofit pourra envoyer des pièces usagées au pôle Re-Cycle et s’y fournir en pièces rénovées ou de réemploi en retour. Et le pôle Re-Cycle approvisionnera les autres pôles en pièces et matières, et sourcera le pôle Re-Energy en batteries usagées pour une préparation à une nouvelle utilisation en seconde vie ».
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