Depuis la Zoe, sortie en 2012, l’offensive électrique de Renault est lancée. La Mégane E-Tech est venue récemment en renfort, tandis qu'une Renault 5 et une Renault 4 compléteront l’offre en 2024 et 2025. Pour autant, lorsqu’on regarde dans le rétroviseur, il y a une Renault wattée que nous avions totalement oubliée. Et ce n’est pas la R5 électrique de 1972. Non, il s’agit de la Renault Dauphine Kilowatt, créée en 1959 et qui fut produite jusqu’en 1964.
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Dauphine, la berline idéale pour l'électrique

L’initiative est peu connue puisqu’elle émane de l’association de deux entreprises américaines : la National Union Electric Corporation et Euroka Williams. En 1959, l’Américain Russell Feldman, président de la National Union Electric Corporation – propriétaire des établissements de carrosserie Henney et des batteries Exide – commande à la Régie nationale des usines Renault cent Dauphine dépourvues d’éléments mécaniques. L’industriel américain a porté son choix sur la berline française pour trois raisons :
- Primo, son stock existe aux États-Unis, où l’auto peine à trouver son public.
- Secundo, plus frêle que ses concurrentes américaines, la Dauphine est plus légère et sera donc plus efficiente une fois électrifiée.
- Tertio, la position du moteur à l’arrière permet de monter très simplement une machine électrique (pour l'essentiel des General Electric empruntés à des Fenwick) sur l’essieu assurant la propulsion du véhicule.
Baptisée Henney Kilowatt, la Renault Dauphine électrique est née !
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Des batteries à la place du coffre

L'auto commence sa carrière en embarquant 12 batteries de 6 V. Ainsi équipée, elle affiche une autonomie de 64 km et une vitesse maximale de 64 km/h. Huit exemplaires de ce type auraient été fabriqués. Par la suite, la Dauphine connut une évolution en recevant 14 batteries de 6 V, portant le rayon d’action à 75 km et la vitesse maximale à 80 km/h. Mais, dans les deux cas, le matériel occupait beaucoup de place aussi bien sous le capot avant – ce qui condamnait l’usage du coffre – que sous le capot arrière. Devant une si faible autonomie, on n'avait pas l'intention partir avec des valises ou des bagages. Finalement, son seul avantage était d’avoir un poids contenu, entre 950 et 1 100 kg selon les versions.


À l’instar de son homologue carburant à l’essence, cette Dauphine à batteries ne connut pas le succès commercial. Seuls 47 clients écologistes avant l’heure passeront commande. De cette très faible production, 32 unités ont été vendues à des compagnies électriques. Les clients particuliers avaient également la possibilité d'acheter l'auto directement chez Henney. Mais, à l’époque, quel eût été leur intérêt d’opter pour une « petite » berline française électrique souffrant d’une piètre qualité de fabrication et d’un réseau de distribution quasi inexistant au pays de l’Oncle Sam ? Non, l’usage idéal était pour les collectivités ou encore les autorités de l’État du Tennessee, qui sélectionnèrent la Dauphine électrique comme véhicule de service. Aujourd’hui, on ne connaît que deux exemplaires encore roulant. Une dizaine de Dauphine électriques seraient encore aux États-Unis, dont cet exemplaire laqué d’une teinte rouge Montijo exposé au musée Petersen de Los Angeles. La palette colorée laissait aussi le choix entre une peinture grise et une teinte noire. Seules deux Dauphine Kilowatt sont actuellement en France, l’une étant conservée au Patrimoine Renault, à Flins (Yvelines).
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@Patasel Vous avez parlé de lac du Jura et de CHRU, cela me fait penser alors soit à Besançon soit à Dijon mais dans les deux cas le CHU es accessible en tramway électrique. Mais il est vrai qu'à Besançon entre le temps d'attente et de trajet on peut arriver à 40 minutes entre la gare et le CHRU qui est malheureusement maintenant en dehors du centre-ville. Ce qui n'est pas le cas de Dijon (moins de 20 minutes). Non je ne dis pas que l'on pollue davantage en ville, c'est même plutôt le contraire : recours à la voiture moins systématique, logements avec mitoyenneté moins consommateurs, etc. Oui je milite pour l'arrêt de l'urbanisation par densification des villes et reprise des zones commerciales par l'agriculture ou la nature. Oui je milite pour le repeuplement des bourgs de campagne mais sans consommation d'espaces agricoles ou naturels (donc en rénovant les bâtiments existants) et évidemment à la condition que les habitants ne soient pas dépendants de la bagnole.
Merci d'accepter de sauver ma Saab ! Vous aviez cité les "EDPM", donc j'ai mis trottinette mais il est inenvisageable de faire 8 km avec, sur route ouverte. Donc voiture obligatoire... une gare au centre-ville c'est normal, un CHRU à l’extérieur, c'est normal aussi; le lobby anti-VE n'y est pour rien et les transports en commun sont adapté à la taille d'une ville de province. Votre combat est d'éradiquer la "bagnole" en ville et du coup l'arrivée massive de la VE vous exaspère. Moi aussi mais pas pour les mêmes raisons; les "zécolos" ont gagné la (première) partie en l'imposant par le porte-monnaie et dans les têtes également. cf "spinteur" et sa Zoe. Je serais heureux de savoir que vous militez aussi contre l'urbanisation, la désertification des campagnes pour que l'on n'atteigne pas 70% d'urbains. Vous le dites, en ville on pollue d'avantage, même si des solutions seront trouvées. Ne pas vouloir vivre dans une métropole est un choix qui m'a couté une promotion mais je ne regrette rien; j'ai continué mon métier et parcouru 40.000km par an, je ne culpabilise pas pour autant. Beaucoup moins aujourd'hui car on peut faire à distance ce qu'on faisait avant en présentiel. Les transports ne sont pas responsables de tout, j'ai, comme sprinteur, une maison qui ne consomme quasiment rien, nous privilégions les circuits courts et au final ça ne changera strictement rien : il y a bientôt 8 milliards d'habitants sur terre, les français en représente 0,9 % et polluent à hauteur de 1,1%, alors...
@sprinteur "une ZOE d'occasion première génération ça ne sauve pas le monde", c'est bien le problème. "Avec 70 % de citadins attendus en 2050, les villes sont vitales dans la lutte contre le réchauffement climatique, selon les scientifiques qui esquissent le portrait idéal d’une ville « compacte », verte et dans laquelle on se déplace à pied." "Le but ultime : "Limiter au maximum les voitures et réduire la nécessité pour tous les foyers de posséder une voiture"." " j'ai aussi une deuxième voiture, monospace diesel Euro6 qui sort pour les vacances" Alors que fait-on?