Renault Kadjar 2 (2022). Peut-il rattraper le Peugeot 3008 ?
Renault a présenté le 8 mars 2022 l'Austral, remplaçant du Kadjar. Il n'aura pas de mal à faire oublier la première génération, mais aura-t-il les atouts pour rivaliser avec le ténor de la catégorie, le 3008 II ? Récemment restylé, le SUV de Peugeot semble ne craindre personne.
En 2022, le nouveau Renault Kadjar pointera le bout de son capot pour venir taquiner plus sérieusement un 3008 qui devrait arborer le nouveau logo de Peugeot.
L'argus
[Mis à jour le 08/03/2022] Renault fait table rase du passé puisque son SUV compact ne s'appelle plus Kadjar mais Austral. Cette nouvelle génération a été présentée le 8 mars 2022. L'argus était présent lors de la révélation du modèle. L'occasion de s'atteler sur le nouveau venu dans le détail. Quels sont ses atouts et ses faiblesses ? Réponse en vidéo.
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Renault a eu le nez creux de sortir son Kadjar première génération (printemps 2015) avant que Peugeot ne renouvelle son 3008 (automne 2016). En effet, durant un peu plus d’une année, le SUV compact au losange fait bonne figure : il réussit même à passer, sur l’année 2016, devant son cousin technique, le Nissan Qashqai deuxième du nom. Le modèle n’a toutefois jamais atteint le Top 10 des ventes en France. Et il n’y parviendra d’ailleurs jamais. La faute à un 3008 II qui a clairement tapé dans l'œil et dans le cœur des Français, au point de monter sur le podium des meilleures ventes de voitures neuves dans l’Hexagone dès 2018. Ainsi, alors que le Kadjar avoisinera péniblement les 40 000 unités sur une année (en 2016), le 3008 tutoiera les 85 000 immatriculations à son apogée (2018). Pour la deuxième génération de ce SUV, Renault a une belle marge de progression, mais cela sera-t-il suffisant pour mettre à mal l’hégémonie du modèle Peugeot ? L’argus vous livre un premier match virtuel entre les deux modèles.
Renault Kadjar II : le 3008 comme exemple
Courant 2022, Renault lancera la deuxième génération de son Kadjar. Première leçon tirée de la première mouture : s’écarter au maximum de l’esthétique du Nissan Qashqai. Certes, la base technique sera toujours celle du SUV japonais, récemment renouvelé, mais l’équipe de design du constructeur français a eu beaucoup plus de temps pour développer un style plus « Renault ». L’inspiration est claire et vient directement du rival du jour. Pour développer son 3008 II, Peugeot est parti d’une feuille blanche et a élaboré un design percutant fait de lignes tendues, d’arêtes vives. Le Kadjar II prendra la même direction, sans toutefois tomber dans les mêmes excès. Depuis son arrivée à la tête du style Renault, Laurens van den Acker a fait des courbes sensuelles sa marque de fabrique. Le SUV compact s’affirme désormais plus comme un grand frère du Captur. Il reprend également des éléments du langage de style de la nouvelle Mégane E-Tech Electric. Le Kadjar se fait ainsi plus homogène avec le reste de la gamme.
De son côté, le 3008 manquait de largeur depuis ses débuts. Le restylage reçu fin 2020 a corrigé cet écueil grâce à un nouveau masque avant fait de lignes horizontales. Pour le reste, les évolutions sont discrètes tant le modèle originel était bien né. Toutefois, d’ici à quelques mois, Peugeot devrait apporter de nouvelles modifications portant sur la signature de marque : le nouveau logo devrait ainsi faire son apparition sur le 3008, aussi bien au centre de la calandre que sur le hayon ou encore le volant.
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Un intérieur plus « Renault »
À bord, le Kadjar I souffrait des mêmes critiques que pour l’extérieur : l’impression d’être dans un Qashqai était prégnante. L’agencement, certains matériaux, certaines commandes trahissaient les origines nippones de ce modèle, faisant dire à quelques mauvaises langues : « Pourquoi acheter la copie plutôt que l'original ? »... Point de cela dans la nouvelle version. Pour son Kadjar II, Renault s’appuiera sur sa nouvelle présentation, qui sera inaugurée par la Mégane E-Tech Electric au Salon de Munich (du 7 au 11 septembre) : un ensemble en L recouvrira la console et le cockpit. Il fera la part belle au numérique et au tactile. Le système d’info-divertissement reposera sur la nouvelle technologie MyLink développée en partenariat avec Google. Mais surtout, selon nos informations, la qualité des matériaux utilisés traduira la volonté de montée en gamme du nouveau patron de la marque, Luca de Meo.
Au moment de son restylage, le 3008 a amélioré la présentation de son écran tactile. Il fait désormais 10 pouces. En revanche, les parties latérales dévolues en permanence à la climatisation grèvent le reste des informations, qui sont cantonnées à un espace de 8 pouces. Le petit volant et l’instrumentation numérique participent toujours à donner à cet habitacle une ambiance toute particulière qu’aucun concurrent n’est parvenu, à ce jour, à égaler. Cela ne peut certes pas convenir à tous les conducteurs, mais Peugeot assume clairement ce choix.
Le Kadjar proposera un large choix de motorisations
Comme évoqué plus haut, le Kadjar II reposera toujours sur la base technique du Nissan Qashqai. Ce dernier ayant opté pour une évolution de la plate-forme CMF-C, le Renault adoptera, de fait, les mêmes changements, ainsi que les mêmes moteurs. Ainsi, sous son capot, le Kadjar disposera du bloc 1.3 TCe disponible en 140 et 160 ch associé, dans les deux cas, à une solution hybride légère (batterie 12 V, comme sur le récent Arkana). La boîte automatisée proposée en option sur le premier, et de série sur le second, sera une CVT. Une version 4 x 4 est également au programme. Comme sur le Qashqai, point de diesel au catalogue. Mais le Kadjar disposera également de certaines spécificités : des roues arrière directrices et un nouveau 3 cylindres 1.2 TCe, actuellement en phase finale de développement. Ce bloc sera forcément électrifié via un système hybride léger (48 V), simple (environ 200 ch) ou rechargeable (280 ch avec un électromoteur sur l’essieu arrière). Cette dernière version n’est toutefois pas attendue avant 2024, ce qui laisse le 3008 PHEV 300 ch tranquille pour un moment… En revanche, le SUV Peugeot sera bien démuni face aux offres hybrides diversifiées de son rival, n’ayant dans son portefeuille actuel qu'un trois-cylindres essence et un diesel en plus de ses deux onéreuses variantes hybrides rechargeables. Pour répliquer, le modèle du lion devra attendre son renouvellement (projet P64) et l’utilisation de la nouvelle plate-forme STLA Medium, qui lui ouvrira les portes de l’univers 100 % électrique.
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Un Kadjar, trois carrosseries
Avec son nouveau Kadjar, Renault n’entend pas proposer un seul SUV, mais trois. Ainsi aux côtés du modèle présenté ici, une version 7 places (code interne RHN) est également au programme. Elle prendra la place du Koleos, au gabarit proche mais doté de seulement 5 places, qui n’est jamais parvenu à s’implanter sur notre marché. De quoi affronter de manière plus directe le 5008 chez Peugeot. L’autre version (code interne DHN) offrira un look plus dynamique. Le SUV-Coupé étant à la mode, Renault double la mise après l’Arkana. Ce Kadjar coupé se positionnera au sommet de la gamme avec les moteurs les plus puissants. Seul bémol, il se fera attendre jusqu’en 2024… Mais que pourra bien mettre Peugeot en face ? Si un projet de 3008 Coupé a bel et bien été envisagé, il semble aujourd’hui abandonné, sans doute pour laisser la place à un autre projet, P54, bien plus avancé. Il s’agit certes d’un modèle de la famille 308 (P5). Mais, au vu de ses dimensions (environ 4,70 m), il n’aurait aucun mal à se positionner face à son rival de Renault. Par ailleurs, avec ce modèle, Peugeot aurait un coup d’avance : la commercialisation de ce « P54 » est prévue pour 2022…
Bilan : Le Kadjar n’a pas dit son dernier mot
Renault a appris des erreurs de son premier Kadjar. Le style extérieur, comme la présentation intérieure du futur modèle, feront moins « Nissan Qashqai ». Il n’y aura certes pas l’effet waouh du 3008 II lors de sa présentation en 2016, mais le Kadjar II pourra compter sur une esthétique plus valorisante et sur une qualité à bord revue à la hausse. Au rayon mécanique, le Losange sortira l’artillerie lourde : hybride léger, simple, rechargeable, roues arrière directrices, transmissions intégrales soit mécanique (origine Nissan), soit électrique (avec un second électromoteur sur l’essieu arrière). Voilà qui pourrait déstabiliser l’offre Peugeot bien en place. Les premiers matchs s’annoncent intéressants...
