Renault. La R5 Prototype expliquée par Gilles Vidal, chef du design
A peine arrivé aux commandes du style Renault, Gilles Vidal découvre, dans les cartons, le projet d'une R5 moderne tout juste validé par le nouveau patron du Groupe, Luca de Meo. Une vision rétro du futur qui doit rappeler des souvenirs à l'ex-chef du design Peugeot.
L'étude R5 est la première présentation de Gilles Vidal sous l'ère Renault.
[Mis à jour le 21/01/2021] Le Groupe Renault a réorganisé son bureau de design. Il n’y a désormais plus une, mais DES marques (Renault, Dacia, Alpine, Mobiliz), chacune dirigée par un directeur de style, le tout, sous la houlette de Laurens van den Acker. Ainsi, la marque Renault est maintenant entre les mains de Gilles Vidal, récent transfuge de chez Peugeot.
Renault joue la carte de la nostalgie

Pour sa première sortie officielle pour la marque au Losange, le designer de 48 ans a présenté une vision très rétro du futur de la marque avec la nouvelle R5. L’aboutissement assez logique d’une campagne de communication lancée fin 2020, et destinée à toucher la fibre nostalgique des fans de la marque. En effet, impossible de ne pas penser à Renault en entendant Johnny and Mary de Robert Palmer, ou en apercevant le fameux slogan sur les voitures à vivre. « Nous avions besoin de nous raccorder de manière évidente à l’histoire », explique Gilles Vidal. Et cela, Luca de Meo, nouveau patron du label français, sait très bien le faire : il est à l’origine du retour de la 500 chez Fiat en 2007. Il fallait donc trouver un véhicule emblématique pour Renault.

Toutefois, si l'histoire du constructeur de Boulogne-Billancourt est riche, « toutes les voitures iconiques n’ont pas le même potentiel pour être traduites dans un objet moderne », affirme le nouveau responsable du style. Il poursuit : « pour ma part je rêverais de faire une néo-Fuego. Elle a un potentiel de ''coolitude'' extraordinaire ». Qui sait… Néanmoins, l’heure n’est pas aux tentatives mais au pragmatisme. Le projet de faire revivre la R5 était déjà dans les cartons de Renault depuis un certain temps, et « lorsque nous l’avons montré à Luca, il a tout de suite flashé dessus », confie Laurens van den Acker, responsable de style de groupe français.
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S’appuyer sur le passé, sans multiplier les modèles iconiques

De là à imaginer une partie de la gamme Renault faite à partir de modèles iconiques, il n’y a qu’un pas que Gilles Vidal nous empêche de franchir : « On ne peut pas avoir la moitié de la gamme sur une démarche rétro-futuriste. Il n’y aura ni trois, ni deux véhicules comme celui-ci ». De quoi doucher les espoirs de renaissance de la 4L ? Pas forcément, car l’idée est de positionner cet éventuel modèle comme une version d’accès à l’offre des citadines électriques. A suivre, donc… Ne comptez toutefois pas retrouver, dans le catalogue Renault à venir, des évocations modernes de la 4CV, de la Dauphine ou de la R14… pour ne citer qu’elles. D’ailleurs, selon les propres mots de Laurens van den Acker : « certaines icônes ne sont pas toujours reconnues pour leur beauté ».
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La Renault R5 expliquée par Gilles Vidal

La largeur est également bien plus importante que celle de l'aïeule : les voies élargies sont encore accentuées par le galbe généreux des ailes. Cette étude n’est pas juste une R5 modernisée : « nous nous sommes permis de mélanger de la R5, de la Supercinq, de la Turbo. Ce qui est important, c’est l’esprit pour obtenir un objet à l’impact visuel fort », affirme-t-il. Et si la voiture rappelle la Renault 5, « dans le langage de forme, rien n’est rétro : si vous regardez n’importe quelle zone de la voiture, tout est traité de manière très minimale, très pure, très projetée dans le futur », assure Gilles Vidal. Certes, mais finalement, la voiture originelle affichait déjà un style très sobre, sans fioriture : une auto qui était assurément en avance sur son temps.
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Renault va décliner le proto en série

Si la R5 sera bel et bien de retour dans la gamme Renault, certains doutent de retrouver un tel objet dans les concessions. Et pourtant, le véhicule de série est très proche de ce qui a été présenté. Selon Gilles Vidal : « notre objectif est vraiment d’obtenir ces proportions, cet impact visuel sur la route ». Et d’ailleurs, pour coller au plus près de la série, cette étude a été réalisée « avec beaucoup de contraintes réalistes », assure le nouvel arrivant.
Et ensuite…

Même s’il ne peut en endosser la complète paternité du projet, Gilles Vidal portera le projet R5 jusqu’à son terme (lancement prévu pour 2023 / 2024). « La vision d'un designer n'est pas de tout casser pour insuffler sa patte, c'est de respecter une histoire et une philosophie », concède-t-il. Mais, il sait qu’il n’a pas été embauché pour s’installer dans une continuité : « nous avons besoin d’accélérer le rythme de l’évolution de la marque et de trouver le coup d’après ». Cela tombe bien car, selon nos informations, le rythme de développement des futures Renault est amené à sérieusement s’accélérer…
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