Réparations de carrosserie. Une hausse du prix des pièces inédite en 2022
Dans un contexte d’inflation galopante, les accidents de voiture ont été plus chers que jamais à réparer l’an dernier. Le prix des pièces a augmenté de près de 10 % et celui de la main-d'œuvre de plus de 5,2 %, d’après une étude du SRA. De mauvais augure pour vos futures primes d'assurance…
D'après le SRA, association qui fait référence auprès des assurances, jamais le prix des pièces de carrosserie n'avait augmenté autant qu'en 2022.
Laurent Lacoste
Les voitures ou le carburant sont loin d’être les seuls à avoir subi de fortes augmentations de prix en 2022. D’après l’association SRA (Sécurité et Réparation Automobiles), dont font partie toutes les compagnies d’assurances automobiles, le tarif des pièces de rechange a aussi grimpé de 10,9 %. Une observation réalisée à modèle constant, sur la base d’un panier de 50 à 60 composants de carrosserie, de systèmes de refroidissement et de trains roulants avant. Elle n’inclut pas les organes mécaniques car l’organisme à l’origine de cette étude s’intéresse uniquement au coût des réparations en cas d’accident. Mais la hausse atteint même 12,7 % en pondérant le résultat selon un indice un peu complexe qui tient compte de la diffusion des nouveaux modèles sur le marché, ainsi que de la variation des prix et du nombre des pièces lors de chaque changement de génération. D’après le SRA, ces « variations à deux chiffres sont historiques » et bien supérieures à l’inflation moyenne de 5,2 % constatée en 2022 en France d’après l’INSEE.
Une hausse des primes d'assurance à craindre
5,2 %, c’est justement l’augmentation moyenne relevée pour les taux de main-d'œuvre, qui sont calculés deux fois par an. Quant aux ingrédients de peinture, ils ont flambé de 10,5 % au second semestre et de 9,1 % en moyenne sur l’année entière. Au total, le coût de réparation d’un sinistre n’a jamais été aussi élevé. Voilà qui risque, par ricochet, de pousser les compagnies d’assurances à relever encore leurs cotisations dans les années à venir. Dès 2023, le comparateur Assurland avait déjà tablé sur 2,5 à 3 % de plus, après deux années de stabilité. En se basant sur les 15 894 références qu’il a suivies, SRA fournit par ailleurs un prix moyen hors taxes pour certaines pièces.
Le hayon est la pièce la plus chère, à 682 € HT, mais il est suivi de près par les portes avant, qui ont augmenté plus fortement, à hauteur de 13 %. On retrouve le même pourcentage d’évolution pour les portes arrière, à peine moins onéreuses, et pour le capot. En revanche, les boucliers avant n’ont grimpé « que » de 8 %, et les optiques avant ou arrière de 10 %. Entrée en vigueur depuis le 1er janvier, la fin du monopole des constructeurs sur les éléments de carrosserie visibles pourrait toutefois permettre d'inverser un peu la tendance en 2023.
Des constructeurs plus sages que d'autres
Si on regarde les tarifs moyens par marque cette fois, la « palme » peu convoitée de la plus grosse inflation revient à Opel. Le prix des pièces s’est envolé de 20,33 % chez la marque au blitz. Attention, toutefois, l'étude du SRA porte ici sur un panier de pièces à modèles constants. Une pondération est donc appliquée en fonction des fréquences de remplacement de chaque élément et de la représentativité de chaque véhicule. En reprenant les mêmes critères, un autre label du groupe Stellantis, Fiat, termine deuxième avec + 17,90 %, alors que Citroën et Peugeot figurent aussi dans le top 5. Seul Mazda empêche ce mariage entre PSA et Fiat-Chrysler de réaliser un grand chelem ! A contrario, le concurrent au losange, Renault, est resté bien plus raisonnable, avec 9,45 % de hausse et même à peine 2,95 % pour sa filiale roumaine à vocation économique Dacia. Mais c’est Mini qui a été le plus modéré, avec seulement 1,26 % d’augmentation, soit beaucoup moins que l’inflation moyenne. Même en pondérant en fonction des changements de génération, la marque britannique du groupe BMW resterait sous la barre des 2 %. Sa maison mère, BMW, fait également partie des meilleurs élèves. Tout comme Audi et surtout Mercedes. Une fois n’est pas coutume, les constructeurs premium ont été majoritairement plus sages que leurs concurrents généralistes.