Toyota GR Yaris H2 (2021). La bombinette qui carbure à l'hydrogène
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Toyota GR Yaris H2 (2021). La bombinette qui carbure à l'hydrogène

Toyota présente la GR Yaris H2, une version modifiée de sa turbulente citadine dont le trois-cylindres turbo carbure à l'hydrogène. La conception de ce prototype fait suite à l'expérimentation de cette technologie en compétition, mais aucune production n'est prévue à court terme.

Par MaxK
Publié le Mis à jour le

Cette Toyota GR Yaris a été modifiée pour carburer à l'hydrogène.

Denis Meunier

Depuis le mois de mai 2021, Toyota teste en compétition au Japon une Corolla Sport dotée d’un moteur à hydrogène. Cette compacte de course n’est pas équipée d’une pile à combustible alimentant un moteur électrique comme les quelques voitures à hydrogène du marché (Mirai notamment), mais d’un bloc thermique employant l’hydrogène comme carburant. Ce trois-cylindres 1.6 l turbo à injection directe est une version modifiée du moteur G16E-GTS de la GR Yaris. Comme un retour à l’envoyeur, Toyota présente aujourd’hui un prototype de GR Yaris carburant à l’hydrogène, abritant sous son capot ce même moteur.

Toyota fait courir une Corolla à hydrogène depuis plusieurs mois au Japon à titre expérimental.
Un réservoir d'hydrogène alimente un trois-cylindres turbo à injection directe.

Plein gaz vers l’hydrogène chez Toyota

Pour permettre à cette GR Yaris H2 de rouler à l’hydrogène, le circuit d’alimentation et le système d’injection du moteur ont été modifiés. Les réservoirs proviennent de la Mirai. Plusieurs constructeurs avaient expérimenté l’hydrogène à l’état liquide comme carburant pour moteurs traditionnels par le passé, tels que BMW ou Mazda. Mais pour plusieurs raisons, parmi lesquelles un faible rendement, ces travaux n’avaient pas été jugés concluants. Toyota compense en utilisant ici l’hydrogène sous forme gazeuse, ce qui permet d’offrir des performances proches de celles de l’essence sans plomb selon le constructeur, qui ne révèle cependant aucun chiffre. L'hydrogène brûle plus rapidement que l'essence, ce qui se traduit par une bonne vivacité du moteur, tout en offrant d'excellentes performances environnementales, assure la marque.

Toyota planche sur ce type de motorisation à hydrogène depuis 2017.

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Presque une GR Yaris de série

 

Hormis la livrée et les ouïes latérales, ce prototype H2 ressemble à une GR Yaris de série.

« Les moteurs à combustion d’hydrogène atteignent presque le zéro-émission tout en offrant les mêmes sensations que les moteurs essence. (…) En plus d'être extrêmement respectueuse de l’environnement, la combustion de l'hydrogène a le potentiel d’offrir une expérience de conduite amusante, avec les impressions acoustiques et sensorielles caractéristiques des moteurs à combustion interne », explique la firme nippone. Elle souligne cependant que cette technologie n’est « pas encore prête pour la commercialisation ».

Toyota n'exclut pas une commercialisation de cette technologie, mais pas avant plusieurs années.

Cela induit qu’une mise sur le marché est envisagée à moyen ou long terme en fonction des résultats obtenus. La présentation de cette GR Yaris au look presque d’origine abonde dans ce sens. Au même titre que les carburants de synthèse, il pourrait s'agir d'une piste pour sauver les moteurs thermiques, dont l'Union européenne envisage d'interdire la vente dès 2035. Toyota va poursuivre ses expérimentations en course. Mais pour voir cette solution intéressante percer, il faudrait aussi que la production et la distribution d'hydrogène « vert », sans énergie fossiles, devienne beaucoup moins anecdotique qu'aujourd'hui.

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allmotorsglory Le 04/01/2022 - 12:27
Message à tous ceux qui disent que l'hydrogène est polluant et n'existe pas à l'état naturel, taper "hydrogène naturel" ainsi que tout les milliard dépenser pour trouver un moyen de le récolté. ça c'est le vrai futur et le pétrole du futur du coup également
ChristophedeN Le 06/12/2021 - 09:37
@amicaljm L'électricité existe-t-elle à l'état naturel sur la planète terre ? Non. Du coup vous devriez vous pencher sur comment on la produit pour appréhender le rendement de production de l'électricité. Je vous aide, le rendement est de l'ordre de 30 % pour l'électricité de votre prise. Les lobbyistes de la bagnole électrique nous disent qu'il suffit de développer les énergies renouvelables. Mais comme le fait remarquer Tesener "Les éoliennes trouveront peut-être là leur utilité, elles qui ne produisent pas d'électricité quand on en a besoin et un peu, mais en pure perte (puisque non stockable) quand on a que faire de leur électricité, "vendue" donc à vil prix...et donc subventionnée", il aurait pu parler des panneaux solaires, aux abonnés absents la nuit et en hiver et encore plus subventionnés. Du coup vous devriez vous pencher sur la puissance installée nécessaire pour passer au 100 % EnR. Je vous aide, du fait de l'intermittence, il faudra 3 à 5 fois la puissance thermique nécessaire avec en plus du stockage mais aussi des centrales de secours capables de suppléer en l'absence de vent, de soleil et quand les stockages sont vides. Se pose alors la question des centrales de secours très peu utilisée,s quel investisseur va accepter d'être rémunéré au kWh produit ? C'est bien pour cela que le prix de l'électricité s'envole en Europe, le coût de la production marginale s'envolant avec le développement des EnR. Et pour finir vous devriez vous pencher sur la capacité de stockage intersaisonnier nécessaire pour stocker la production largement excédentaire des panneaux l'été et couvrir la demande plus importante l'hiver (éclairage, mais aussi surconsommation des véhicules électriques par exemple). A ce titre la remarque d'electromeca est judicieuse. En effet si on demande aux producteurs d'arrêter leurs centrales parce que l'on n'a pas besoin de leur production (ce qui est le cas avec certaine éoliennes mais ne l'est pas avec les PV du fait de l'obligation d'achat même en l'absence de besoin), la rentabilité s'effondre. Là aussi les EnR moins chères et moins émettrices de CO2 c'est une fable des lobbyistes de la voiture électrique. Les calculs actuels de rentabilité des PV et d'émissions de CO2 sont faits pour une revente totale, Réduisez leur durée de fonctionnement pour cause de surplus non utilisable et vous augmentez à la fois leur coût et leurs émissions par kWh utilisé.
Tesener Le 06/12/2021 - 00:49
à amicaljm: Il faudrait sortir d'un lobbying effréné pour le VE à batteries, et ouvrir un peu les yeux. Que l'hydrogène soit un vecteur d'énergie, mais c'est justement tout son avantage! Car lui, il peut se stocker (pas facile mais ça se fait), être utilisé quand le client en a besoin, et il sera (bientôt, et déjà un peu) produit en cycle "vert" à partir d'électrolyseurs alimentés en solaire, en nucléaire, ou en éolien: Les éoliennes trouveront peut-être là leur utilité, elles qui ne produisent pas d'électricité quand on en a besoin et un peu, mais en pure perte (puisque non stockable) quand on a que faire de leur électricité, "vendue" donc à vil prix...et donc subventionnée. En plus il pourra être produit presque localement: ça devrait plaire aux "écolos"! Les rendements? Mais on n'en a que faire, puisque le soleil et le vent sont "gratuits"! C'est bien de se projeter un peu vers le futur.
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