Trois ans après, que devient Qoros ?
Mars 2013, salon de Genève. Une nouvelle marque fait son apparition en grande pompe. Qoros. Sa particularité ? Son origine chinoise. Trois ans après, que sont devenues ses ambitions ? Pas grand-chose en fait puisque la marque s'est clairement repliée sur son marché national.
Dernier modèle de Qoros, le SUV Qoros5 aide à relancer les ventes. En Chine.
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L'histoire de Qoros débute en 2007, sous le nom de Chery Quantum Automobile Corporation. Une coentreprise entre le groupe chinois Chery et le fonds d'investissement Israel Corporation renommée Qoros en 2011. Le but avoué est de donner naissance à une marque chinoise capable d'affronter les constructeurs occidentaux, en Chine, mais aussi en Europe.
L'investissement de départ se monte à 1,5 milliard de dollars, et la nouvelle entreprise commence rapidement à débaucher ingénieurs, designers et spécialistes du marketing chez les grands constructeurs européens...
Les grands débuts publics se font donc au salon de Genève 2013. La marque y dévoile ses trois premiers modèles, les Qoros 3 berline 4 portes, berline 5 portes et break. L'ambition est de les vendre rapidement en Europe. Une présence européenne censée donner de la crédibilité à la marque en Chine.
Qoros en Europe
Il faut attendre le début de l'année 2014 pour voir les premières Qoros effectivement commercialisées en Europe. Du moins dans un point de vente en Europe, puisque la marque se contente d'ouvrir une unique concession à Bratislava en Slovaquie. Il s'agit en fait plus précisément d'un espace dédié au sein d'une grande concession multimarques.
Un unique point de vente, une marque inconnue à l'origine pas forcément rassurante, un prix élevé comparable à celui de ses rivales installées... Le verdict est sans appel. Les ventes de Qoros en 2014 ne dépassent pas les 50 unités. Et comme les choses ne se passent guère mieux en Chine, la marque décide d'abandonner toute ambition européenne (pour l'instant officiellement) pour se concentrer sur le potentiel de son marché national.
Et en Chine?
Car les ventes en Chine ne sont pas non plus au niveau des espérances. 6 686 voitures vendues en 2014. Catastrophique pour un constructeur qui a dimensionné son outil industriel avec des ambitions de 150 000 unités annuelles. Et si l'arrivée du City SUV en 2014 (une version "cross" de la Qoros3 5 portes) arrange un peu les choses, on est toujours loin du compte en 2014 : 14 247 ventes. Dont 7 617 pour le nouveau modèle.
Machine arrière toute... Chery et son partenaire Israel Corp exigent des résultats et changent tout. La stratégie centrée sur l'Europe est abandonnée, l'équipe dirigeante en place est largement remaniée. Et les prix revus à la baisse. Oubliée l'idée de vendre au même prix que Hyundai, Buick ou Honda. Qoros revient sur terre et baisse ses tarifs de 10 à 20 %.
Le résultat n'est pour l'heure pas totalement concluant. Sur les neuf premiers mois de l'année, la gamme Qoros3 s'est écoulée à 9 601 unités. Un rythme inférieur à celui de l'année précédente donc. En revanche, le lancement du SUV Qoros5 en début d'année a augmenté les ventes globales de la marque avec ses 6 204 unités. A ce rythme, la marque pourrait passer les 20 000 ventes en fin d'année.
Pas encore de quoi pavoiser donc. Surtout sachant que dans le même temps au sein du groupe Chery, le Tiggo5 a trouvé près de 44 000 clients depuis le début de l'année. Et le Cowin X3 lancé il y a 3 mois en est déjà à 11 575 ventes.
Quel avenir pour Qoros
Un niveau de vente clairement insuffisant, qui remet en cause la plupart des projets. L'idée d'un nouveau modèle tous les 6 mois n'est plus à l'ordre du jour. Et de tous les projets, la priorité a été mise sur un nouveau petit crossover compact, le Qoros2. Ainsi que sur l'électrification. Car comme tout constructeur chinois, Qoros se doit de proposer des modèles hybrides rechargeables ou électriques. Un Qoros5 électrique semble donc prévu pour 2017.
