Il y a des raisons assez simples mais pas très jolies. Au tournant des années 1990-2000 Renault possédait un patrimoine immobilier exceptionnel dans Paris, Boulogne-Billancourt, Issy les Moulineaux, Meudon, Rueil Malmaison, accompagné d'une collection d'art moderne et contemporain de premier ordre ainsi que de cette fameuse réserve, qui était stockée sur le site du Trapèze à Boulogne (à l'emplacement du bâtiment actuel de L'Equipe). Au fur et à mesure de la passation de pouvoir entre les énarques peut-être rigides mais patriotes à des financiers sans foi ni loi qui voulaient empocher leurs bonus en générant du cash flow et à contre courant de tous les constructeurs qui valorisent leur histoire et cultivent leurs racines pour promouvoir leur image, Renault a bazardé l'intégralité des son immobilier en 10 ans et se retrouve aujourd'hui sans aucun écrin dans son lieu de naissance historique pour présenter sa collection. La dernière aberration a été la vente de l'usine modèle quai de Satlingrad, transformée par la suite en Square Com. Il y avait là tout pour faire un musée vivant et magnifique, au pied d'une station de métro et face à la Seine, avec un parking vaste. Mais on a préféré financer des jets privés, des réceptions à Versailles, des parts variables pour les cadres dirigeants et donner des dizaines de millions d'euros aux amis de Publicis pour des campagnes d'image sans aucun impact. Et on ne sait pas ce qu'il est advenu de la collection d'art moderne ...