Ringardes, les voiturettes ? Longtemps d’actualité, cette image s’est aujourd’hui bien estompée. Le succès de la Citroën Ami auprès des jeunes est venu secouer le segment. La catégorie a ainsi vu ses ventes progresser de 26,8 % entre 2020 et 2021. Mais le quadricycle aux chevrons ne doit pas espérer profiter tout seul du gâteau des microcars électriques trop longtemps. Au Mondial de Paris 2022, son absence est compensée par la présence de nombreuses modèles inédits. Avec des carrosseries et des technologies très variées, qui montrent que ce secteur est aujourd’hui en pleine ébullition. L’argus vous propose un tour d’horizon de ces nouveautés qui ne sont pas seulement destinées aux grandes métropoles.
Une largeur variable pour la CT-1


Malgré son succès mitigé, le Twizy aura bien un successeur. Présenté au Salon, le Duo est désormais badgé Mobilize, jeune marque du groupe Renault consacrée aux nouvelles formes de mobilité. Il conserve le principe des deux places en tandem, mais ajoute à la recette de véritables portières. Son lancement est annoncé pour fin 2023, uniquement à la location. Pour en savoir plus, nous vous invitons à relire l’article que nous lui avons récemment consacré ou à visionner notre vidéo.
Mais le Duo ne sera plus seul à mettre ses passagers l’un derrière l’autre. Le constructeur israélien City Transformer utilise en effet le même principe sur sa CT-1, tout en ajoutant à l'équation une solution digne d’un concept-car : la possibilité de faire varier la largeur du véhicule ! Pour se garer ou circuler en ville, les roues sont rentrées dans la carrosserie. La largeur est alors limitée à 1 m et la vitesse à 40 km/h. Pour grimper à 90 km/h, il faut faire sortir les roues afin de gagner en stabilité. La CT-1 atteint alors 1,40 m de large. Rançon de cette sophistication, le prix est assez élevé. Il est fixé à 16 000 € hors taxes, même si un « tarif Salon » de 12 500 € HT est proposé jusqu’au 30 octobre. Notez aussi que le permis B est nécessaire, alors que le Duo et la quasi-totalité des concurrents sont accessibles dès 14 ans en version bridée à 45 km/h.
À LIRE. Voitures sans permis : quels sont les modèles accessibles dès 14 ans
La XEV Yoyo s’attaque à Smart

D’autres modèles peuvent faire penser au Twizy par leur look, mais ils conservent des sièges accolés. C'est le cas de la XEV Yoyo, dont environ 200 exemplaires ont déjà été livrés en France depuis un an. Dessinée en Italie et produite en Chine, cette microcar se distingue notamment par ses batteries amovibles. Des stations d’échange ont ainsi pu être mises en place à Turin ou à Rome, pour repartir avec des accumulateurs pleins en moins de 5 minutes. En attendant une future implantation de ce type d’infrastructure dans l’Hexagone, la Yoyo se recharge de manière classique grâce à une prise. Malgré son jeune âge, l'auto accueille déjà d’importantes évolutions au Mondial. En plus d’un look remanié, elle reçoit de nouvelles cellules pour ses trois batteries. Elle serait ainsi capable d’atteindre 150 km d’autonomie en utilisation réelle, soit plus du double de ce que propose une Ami. Mais c’est plutôt à la Smart Fortwo que la XEV Yoyo s’attaque, d’autant que 98 % de ses clients actuels ont le permis B. Dotée d’un écran de 7 pouces en série, cette propulsion débute sa gamme à 15 890 €, sans déduire le bonus de 900 €. Un prototype proposant une conduite autonome de niveau 3 est même visible au Salon, en partenariat avec le spécialiste italien Teoresi.
La Silence S04 nous vient d’Espagne


La Silence S04 est, elle, d'origine espagnole et présente des points communs avec la Yoyo. À commencer par la possibilité d’échanger ses deux batteries dans des stations dédiées, qui n’existent pour l’instant que dans la péninsule Ibérique. Ces accumulateurs présentent aussi la particularité d’être partagés avec la gamme de deux-roues électriques déjà proposée par la marque. La S04 sera lancée chez nous en début d’année prochaine et produite à Barcelone, dans une partie d'une ancienne usine Nissan qui assemblait le pick-up Navara. Facturé 15 000 €, ce quadricycle annonce une autonomie homologuée de 149 km, soit plutôt 120-125 km en usage réel. Il reçoit en série la climatisation, des vitres électriques ou encore un démarrage sans clé. En revanche, contrairement à la Yoyo, il se contente d’un petit écran qui fait office d’instrumentation numérique. Sa fiche technique diffère également. Plutôt qu’un seul moteur arrière, on en retrouve ici deux, de 7 kW chacun (environ 9,5 ch), intégrés directement dans les roues. De quoi atteindre 85 km/h pour la version avec permis B1 (catégorie L7e).
Quatre moteurs pour la Weez

Fabriquée en France, dans les Alpes-de-Haute-Provence, la Weez d’Eon Motors comprend également des moteurs dans chacune des roues arrière. Mais elle en ajoute deux autres à l’avant, afin de disposer de quatre roues motrices.Une vraie particularité dans le segment. Encore à l’état de concept, la version City-4 sera lancée l'année prochaine et pourra accueillir deux passagers pas trop grands à l’arrière. Là encore, avec une longueur de 3 m, c’est assez inhabituel. Cette microcar est donc bien plus originale que son look ne peut le laisser penser. D’autant qu’elle dispose de petites portes arrière à ouverture antagoniste, façon Mazda RX-8… ou Ferrari Purosangue. Ces ouvrants restent même présents sur la variante utilitaire City Pro, dont la commercialisation débute au Mondial. Ils facilitent l’accès aux espaces de rangement aménagés de chaque côté de l’habitacle. Cette déclinaison profite en outre d’un coffre de 600 l, au seuil de chargement toutefois très haut perché. Sa vitesse maximale est de 90 km/h, et son autonomie homologuée atteint 100 km. Accessible avec le permis B, l'auto est facturée à partir de 14 000 € hors taxes. Enfin, le programme d’Eon Motors comprend aussi une Weez City Duo, pour les particuliers qui peuvent se contenter de deux places.
Aixam relance la marque Mega

Au Mondial 1992, Aixam, l'un des spécialistes français de la voiturette, avait lancé la marque Mega. En commençant par proposer la spectaculaire Track, une supercar à moteur V12 capable de s’aventurer en tout-terrain ! Malgré la commercialisation de la Club, bien plus raisonnable avec ses airs de Citroën Méhari moderne, l’aventure s'est arrêtée dans les années 2000. Mais pour fêter son trentième anniversaire, le petit constructeur a droit à une renaissance. C’est en effet sous ce label que sera lancé début 2023 l'e-Scouty, un nouveau quadricycle électrique. Très proche techniquement de l’Aixam eCity, il conserve un moteur de 6 kW (environ 8 ch) à l’avant et une autonomie d’environ 75 km. La principale différence est esthétique, avec son look bien plus baroudeur qui peut évoquer l’Ami Buggy. Contrairement à la Citroën, il n’est ici pas question de série limitée. Mais le tarif de 15 899 € ne s’adresse pas à tout le monde malgré tout. C'est d'ailleurs surtout grâce à ses modèles thermiques qu'Aixam est resté le premier constructeur de quadricycles en France en 2021 devant Citroën, avec 8 404 immatriculations, contre 5 949 pour les Chevrons.
À LIRE. Essai Citroën Ami Buggy : bientôt de retour
Une vraie citadine chez e.Go

Avec ses 3,36 m de long, l'e.Wave X peut aussi être considérée comme une « microcar ». Mais elle n’appartient pas à la catégorie des quadricycles. Il s’agit d’une véritable voiture, capable de transporter quatre personnes même si elle mesure 25 cm de moins qu’une Renault Twingo. Sa capacité de batterie de 30,1 kWh est d’ailleurs supérieure à ce que propose la version E-Tech électrique de la citadine française, et elle lui confère une autonomie de 163 km sur le cycle WLTP. L’entreprise allemande e.Go lui a également offert un moteur électrique de 86 kW (environ 117 ch), qui lui permet d’atteindre 135 km/h. Tandis que le châssis en aluminium aide le poids à rester sous les 1 300 kg, conducteur de 75 kg inclus. Les deux larges écrans juxtaposés façon Mercedes, dont la taille totale atteint 23 pouces, confirment qu’on ne joue plus vraiment dans la cour des voiturettes. Tout comme le tarif qui débute à 25 000 €, avec des livraisons prévues fin 2022 ou début 2023. En contrepartie, cette e.wave X aura droit à un bonus écologique pouvant monter à 7 000 € sous conditions de ressources en 2023, contre 900 € maximum pour un quadricycle.
À LIRE. Hausse du bonus écologique, leasing social... les annonces d'Emmanuel Macron
Duel de styles pour la Microlino et la Bagnole


Le tour d’horizon ne serait pas complet sans mentionner deux modèles dont nous vous avons déjà parlé. Un peu isolée dans un hall 3 pauvre en nouveautés, La Bagnole de la petite entreprise Kilow aura même droit à un nouveau coup de zoom sur notre site dans les prochains jours. Nous reviendrons donc bientôt plus en détail sur son style de 4 x 4 de poche craquant, sa fabrication dans les Alpes et ses tarifs serrés. Son prix de base inférieur à 10 000 € bonus déduit offre un sacré contraste avec un autre quadricycle au look atypique, la Microlino 2.0, commercialisée entre 15 000 et 23 000 €. Proposé par la société suisse Micro, cet « œuf à roulettes » ne doit pas être confondu avec une autre Isetta modernisée, l’Evetta. Alors que cette dernière est vendue par l’entreprise allemande ElectricBrands, absente du Mondial, c’est la société suisse Micro qui est présente dans le hall 6 du Salon. Elle lancera aussi l’année prochaine une version Lite, accessible sans permis, et une série limitée Spiaggina évoquant les Fiat 500 Jolly.
À LIRE. Micro retouche sa Microlino et présente un scooter Microletta
Chatenet mise sur l’hydrogène

Le segment des microcars semble ainsi retrouver une vitalité qu’il n’avait presque plus connue depuis l’époque de l’Isetta, dans les années 1950. Mais les constructeurs traditionnels de voiturettes ne sont pas tous convaincus que l’électrique soit la solution. Dans le hall 3, sur le stand de l’équipementier Capgemini, vous pourrez donc découvrir un prototype de Chatenet doté d’une pile à combustible. Il annonce 250 km de rayon d’action et pourrait même aller jusqu’à 500 km en stockant l’hydrogène sous 700 bars au lieu de 350 bars aujourd’hui. Tout cela avec des temps de ravitaillement quasi aussi rapides que pour un modèle thermique. La marque compte ainsi répondre aux inquiétudes de certains de ses clients. Pour l’heure, la pile à combustible demeure cependant bien trop onéreuse pour être compatible avec une commercialisation. Sans parler de la rareté des stations qui distribuent de l’hydrogène. C’est donc un quadricycle 100 % électrique à batterie bien plus classique qui débarquera dans la gamme au printemps 2023. Mais Chatenet, qui n’est pas présent de manière officielle, n’a pas voulu profiter du Salon parisien pour le dévoiler.
Une Vespa 400 avec un moteur moderne! Pourquoi pas? Rien que d'y penser, les souvenirs et la nostalgie donnent la chair de poule... Les gymkanas avec une de ces voitures (bleue), pneus avant bien dégonflés et un frein à main 'affuté': elle devenait un 'crapaud' assis sur la piste! On a ramassé quelques coupes à l'époque, malgré sa TRES faible puissance...