Automobile. Le déficit de la balance commerciale atteint un niveau record en 2022
La valeur des importations de véhicules et d'équipements auto a augmenté bien plus fortement que celle des exportions en 2022. La balance commerciale du secteur s’est encore dégradée l’an passé, accusant un déficit record de 19,9 milliards d’euros.
Le déficit commercial du secteur automobile en France s'est élevé à 19,9 milliards d'euros en 2022.
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Selon le dernier rapport de la Direction générale des douanes et droits indirects (DGDDI), publié le 7 février 2023, le solde commercial de la France s’est établi à – 163,6 milliards d’euros l’an passé*, concédant 78,1 milliards d’euros par rapport à 2021. Jamais le déficit n’avait été aussi important. Celui-ci atteint près du double par rapport au montant record relevé en 2021 (– 85,5 Md€) et se révèle deux fois et demi supérieur au solde moyen constaté sur la période 2011-2020. Les importations ont ainsi augmenté de 29,1 % en 2022, à 758,1 Md€, tandis que les exportations ont augmenté de 18,5 %, à 594,5 Md€.
« Le recul inédit du solde en valeur s’explique principalement par la chute du solde des produits énergétiques et, dans une moindre mesure, par celle des produits manufacturés comme ce fut le cas l’année précédente », analyse dans son rapport la direction rattachée au ministère de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique. La hausse des approvisionnements en énergie (+ 129,2 %) explique la moitié de l’augmentation des importations françaises.
Un déficit qui se creuse en 2022 pour l'auto
Le secteur automobile n'a pas franchement contribué au rééquilibrage de la balance commerciale. Celui-ci a exporté pour 48,3 Md€ de biens (+ 9,4 %), dont 33,6 Md€ de véhicules et 14,7 Md€ d’équipements auto. Dans le même temps, il a importé à hauteur de 68,2 Md€ (+ 9,6 %), dont 49,2 Md€ de véhicules et 19 Md€ d’équipements. La balance commerciale de l’automobile affiche donc un solde négatif de 19,9 Md€ sur l’exercice 2022, soit près de 2 milliards de plus qu'en 2021 (– 18 Md€) et 4,4 Md€ de plus qu'en 2020 (– 15,5 Md€). À titre de comparaison, le déficit n’était que de 3,7 Md€ en 2010, tandis que le solde était excédentaire en 2000 (+ 9,4 Md€).
Le déficit s’élève à 15,6 Md€ pour les véhicules et à 4,3 Md€ pour les équipements.
Chute des exportations vers la Russie
La France a notamment vu ses exportations de voitures vers la Russie fondre l’an passé par rapport aux années précédentes. Le poids de l’automobile dans les exportations totales de la France est descendu à 8,3 % en 2022, contre 10 % en 2010 et près de 14 % en 2000. Le secteur auto a pesé 8,9 % des importations l’an passé, une part relativement stable depuis vingt ans (10 % en 2000).
Selon les données de l’ACEA, la France a fabriqué 940 690 voitures particulières neuves en 2022, soit un volume en progression de 10,3 % par rapport à 2021. Elle pointait au cinquième rang des pays producteurs d’automobiles en Europe, derrière l’Allemagne, l’Espagne, la République tchèque et la Slovaquie. En 2019, ce sont 1,59 million de voitures qui étaient sorties des chaînes de montage des usines des constructeurs en France.
* franco à bord (FAB)