Avec Spoticar, PSA va prendre la main sur la garantie des véhicules
Le groupe, qui entame le déploiement de son label Spoticar, va mettre un terme aux partenariats avec ses garantisseurs en 2021 et gérer en interne ces activités. Entretien avec Serge Habrant, vice-président de l'activité VO France de PSA.
Le label Spoticar se décline en trois niveaux : Premium (0 à 7 ans et jusqu'à 150 000 km), Advanced (3-10 ans ; 200 000 km) et Essential (3-15 ans, 200 000 km)
L’argus. Quelles sont les principales caractéristiques de Spoticar ?
SH. Ce label s’est construit depuis deux ans en concertation avec le réseau, via la création d’une commission qui représente l’ensemble des marques. Il se décline en trois niveaux : Premium (0 à 7 ans et jusqu’à 150 000 km), Advanced (3-10 ans ; 200 000 km) et Essential (3-15 ans, 200 000 km). Nous avons élargi la couverture, à la demande du réseau, et ajouté deux nouveaux engagements :
« satisfait ou remboursé », au lieu de « satisfait ou remplacé », et les frais de remise en état inclus pendant 1 an et 15 000 km. Spoticar coiffe également les utilitaires, les véhicules électriques mais nous n’avons pas voulu segmenter notre offre sur le parc avec des labels distincts, autrement le client s’y perd. Or, ce dernier a besoin de lisibilité. L’enjeu pour PSA est de devenir un acteur majeur du marché de l’occasion en France. Notre projection est de vendre 2,5 VO à particulier pour 1 VN. Nous avons déjà une offre de 50 000 voitures en ligne sur notre site, ce qu’aucun autre acteur de la distribution propose.
« Identifier l’ensemble des points de vente en 2020 »
L’argus. Quel est le calendrier du déploiement de Spoticar ?
SH. Nous nous sommes fixés pour objectif d’identifier l’ensemble des points de vente en 2020, avec une accélération sensible sur le premier semestre. Concernant la communication, nous avons démarré en octobre dernier une première phase de transition et d’accompagnement auprès des clients dans la presse spécialisée. La deuxième étape sera axée sur la communication dans les médias de masse, incluant notamment de la télévision. La troisième phase, dite « Drive-to-store », reposera sur des opérations commerciales en local.
Spoticar va être déployé dans les points de vente des concessions, mais également au sein de l’enseigne de réparation Euro Repar Car Service et dans le réseau d’agents.
L’argus. Quelle part des ventes pourraient représenter les occasions de plus de 5 ans ?
SH. Je ne peux pas vous répondre. En revanche, nous commençons à reprendre des voitures d'occasion de 3 ans et 40 000 km dans des proportions de plus en plus importantes. Ces produits, de retour de LOA, nous ne voulons pas les vendre, mais les louer dans un nouveau cycle de trois ans, via la captive du groupe.
« Nous avons pour projet d’internaliser la partie garantie »
L’argus. Allez-vous continuer le partenariat avec les garantisseurs des anciens labels ?
SH. Nous allons le poursuivre en 2020 avec Cirano pour Peugeot et Icare pour Opel et Citroën. Ensuite, nous avons pour projet d’internaliser la partie garantie, via une structure interne au groupe. Des tests seront menés au second semestre 2020 et un lancement définitif est prévu pour l’année prochaine. Les clients n’achètent plus seulement une voiture aujourd’hui mais des services, et il est important d’avoir la main sur ces offres ainsi que la maîtrise de notre relation avec le client.
L’argus. Le groupe Gemy va arrêter son label Easy Gemy en faveur de Spoticar. Est-ce une demande exprimée par PSA ?
SH. Notre rôle n’est pas de détruire ou d’arrêter les enseignes développées par les groupes. Gemy avait créé son propre label car, à l’époque, nous ne proposions tout simplement pas d’offre équivalente. Les investisseurs sont des gens très pragmatiques. Spoticar offrira une telle puissance et un tel trafic sur le Net que développer un autre label en parallèle se révélera plus compliqué d’un point de vue économique.
