Bosch accusé d'avoir eu un rôle clé dans le scandale Volkswagen
L'équipementier aurait participé au développement du logiciel incriminé et du dispositif mis au point pour le rendre indétectable par les autorités de contrôle.
Selon les plaignants américains, Bosch aurait été un participant actif, pendant une décennie, à la conspiration avec Volkswagen.
Bosch passera-t-il entre les gouttes du scandale Volkswagen ? Non, si l’on en croît les avocats américains de certains possesseurs de véhicules équipés du logiciel truqueur.
Selon ces derniers, l’équipementier allemand a joué un rôle clé dans ce scandale en développant le dispositif incriminé dès la fin des années 1990. Il aurait donc été un participant actif, pendant une décennie, à la conspiration avec Volkswagen.
L'objectif était bien de cacher le dispositif aux autorités
Des preuves, obtenues par des possesseurs de véhicules Volkswagen montrent que Bosch a participé non seulement à la mise au point du système truqueur mais aussi du dispositif pour le rendre indétectable par les autorités de contrôle. C'est ce que révèle une plainte déposée devant une cours de justice fédérale à San Francisco, le 16 août 2016.
Le dispositif ingénieusement conçu par Bosch était doté d’un logiciel qui avait pour vocation de reconnaître quand le véhicule était testé dans un laboratoire ou une station de contrôle. Dans ce cas, le système antipollution était automatiquement activé, ce qui permettait de respecter les normes américaines.
D'un côté Bosch équipait des millions de véhicules de son dispositif permettant d'homologuer, dans les meilleures conditions, les modèles concernés.
D'un autre côté, il faisait la promotion de ses technologies de diesel propre aux Etats-Unis. Il participait en effet à un puissant lobbying face à l’administration américaine.
Des documents confidentiels destinés au client Volkswagen
Les documents déposés pour étayer les accusations portées à l’encontre de Bosch sont considérés comme confidentiels par Volkswagen et ne peuvent être divulgués.
Ces documents comprennent des enregistrements et des communications entre Bosch, Volkswagen et l’administration américaine. Un email de 2011 a toutefois été divulgué. Il émane de Bosch qui s’adresse au Conseil de ressource de l’air californien, qui démontre :
« la profonde compréhension de ce que l’administration américaine permettait et n’aurait pas permis, et ce que Bosch a fait pour aider Volkswagen à obtenir approbation… »
Bosch a provisionné 650 millions d'euros pour faire face à l'Affaire
Bosch aurait pris ces accusations très au sérieux et coopère dans plusieurs enquêtes.
En janvier 2016, Volkmar Denner, le patron de Bosch, avait dit avoir ordonné une enquête interne et qu’il coopérait avec les autorités.
En avril 2016, l’équipementier a provisionné 650 million d’euros pour faire face à de potentiels coûts légaux, y compris dans le cadre de l’affaire Volkswagen. Il n’est pas impliqué dans l’accord intervenu entre Volkswagen et les autorités américaines en juillet 2016.