Carlos Tavares (Stellantis) s'inquiète des futures normes CO2
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Carlos Tavares (Stellantis) s'inquiète des futures normes CO2

En marge d'une récente visite du site de Douvrin, qui accueillera la future usine de batteries Automotive Cells Company (ACC), Carlos Tavares, patron de Stellantis, s'est inquiété auprès de journalistes des futurs objectifs CO2 que l'Union européenne doit annoncer mi-juillet.

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Carlos Tavares, directeur général du groupe Stellantis

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Il y a quelques jours, Carlos Tavares, directeur général de Stellantis, s’est rendu à Douvrin (Pas-de-Calais) sur le site de la future usine de batteries Automotive Cells Company (ACC) – coentreprise détenue par Stellantis et TotalEnergies via sa filiale Saft –, qui devrait être mise en service en juillet 2023. En marge de ce déplacement et à quelques jours de la présentation du plan d’électrification du groupe Stellantis, prévue le 8 juillet, Carlos Tavares a évoqué auprès d'une poignée de journalistes les futurs objectifs CO2 qui doivent être annoncés mi-juillet par l’Union européenne.
Selon des propos rapportés par l'agence Reuters et le journal La Tribune, le patron du constructeur franco-italien estime que « le nouveau cadre des émissions CO2 sera significativement plus sévère », alors que certains bruits de couloir évoquent – 50 % en 2030 par rapport à 2021 au lieu des – 37,5 % initialement prévus.

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Renault et d’autres constructeurs bientôt dans le capital d’ACC ?

Estimant que l’interdiction des moteurs thermiques devrait être mise en place par les instances européennes dès 2035 et rappelant que de nombreux élus locaux souhaitent anticiper ces futures règles parfois dès 2025, Carlos Tavares appelle à des prises de décision « responsables et anticipées ». Dans ce contexte, le patron de Stellantis indique que son groupe aura besoin d’une capacité de 250 GWh en 2025, soit beaucoup plus que les 48 GWh en construction à Douvrin et à Kaiserslautern en Allemagne. Plus de précisions seront données le 8 juillet, mais Stellantis réfléchirait à implanter une autre méga-usine de production de batteries en Italie.
Pour aider Stellantis à supporter les investissements colossaux dans ces méga-usines, il affirme que plusieurs constructeurs ont manifesté leur intention d’entrer au capital d’ACC, y compris Renault, par ailleurs engagé avec le chinois Envision. « Nous voulons qu'ACC soit la société la plus compétitive du monde dans la production de batteries », a-t-il déclaré tout en précisant : « Nous souhaitons conserver le contrôle de la technologie, de la souveraineté et de la propriété intellectuelle, c'est pourquoi nous voulons garder une approche européenne. »

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Deux freins majeurs au déploiement de la voiture électrique

Carlos Tavares tient toutefois à relativiser le futur poids du marché de l’électrique. Selon lui, « les clients suivront sous deux conditions qui ne sont actuellement pas remplies ».
Il pointe ainsi la nécessité d’une densité suffisante du réseau de recharge alors que « l’Europe est très en retard », mais aussi l’actuel modèle économique des voitures électriques, qui ne permet pas d’offrir des produits à la fois abordables pour les clients et rentables pour les constructeurs.
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