Carlos Tavares (Stellantis) s'inquiète du coût de l'électrification
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Carlos Tavares (Stellantis) s'inquiète du coût de l'électrification

Pour Carlos Tavares, directeur général de Stellantis, l'accélération de la transition vers la voiture électrique voulue par les gouvernements et les investisseurs aurait un coût qui « dépasse les limites » des capacités de la filière automobile, menaçant les emplois et la qualité des véhicules.

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Carlos Tavares, directeur général de Stellantis

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Après s’être inquiété publiquement des futures normes CO2 envisagées par l’Union européenne, Carlos Tavares, directeur général de Stellantis, a exprimé son inquiétude à propos de l’accélération de la transition vers la voiture électrique voulue par les gouvernements et les investisseurs. S’exprimant à l’occasion du sommet Reuters Next organisé mercredi 1er décembre, le patron a mis en garde contre la pression extérieure exercée sur les constructeurs automobiles pour l’électrification de leurs modèles. Cela risque, selon lui, de menacer l’emploi et la qualité en raison du surcoût lié au développement et à la production des technologies électriques.
Pour Carlos Tavares, le coût d’une transition vers l’électrique à une vitesse accélérée aurait un prix qui « dépasse les limites » de ce que la filière automobile peut encaisser. Il affirme que « ce qui a été décidé, c'est d'imposer à l'industrie automobile une électrification qui ajoute 50 % de coûts additionnels à un véhicule conventionnel ». Or il estime « impossible » pour les constructeurs de répercuter « 50 % de coûts additionnels au consommateur final, parce que la majeure partie de la classe moyenne ne sera pas capable de payer ».

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« Digérer 10 % de productivité par an »

Issu de la fusion entre PSA et FCA en janvier 2021, le groupe Stellantis regroupe 14 marques de voitures et de véhicules utilitaires légers, dont Peugeot, Citroën et Fiat.
Si les constructeurs augmentent leurs tarifs et vendent moins de voitures, ou bien s’ils acceptent de baisser leurs marges, il indique qu’ils devront alors réduire la voilure, ce qui pourrait amener la perte de plusieurs milliers d’emplois en Europe et en Amérique du Nord. Carlos Tavares plaide donc pour que les constructeurs obtiennent assez de temps pour tester et s’assurer du bon fonctionnement de la technologie électrique car une accélération serait contre-productive, entraînant « toutes sortes de problèmes », y compris « des problèmes de qualité ».
Pour éviter de diminuer ses effectifs, le patron de Stellantis indique devoir améliorer sa productivité à un rythme plus rapide que prévu. « Au cours des cinq prochaines années, nous devons digérer 10 % de productivité par an, a-t-il déclaré, dans une industrie habituée à délivrer des gains de 2 à 3 % de productivité. »
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