Christophe Prevost (Peugeot) : « On joue gagnant en 2022 »
Pour la première fois de son histoire, Peugeot s'impose en leader du marché français, tout en plaçant 5 voitures en tête de leurs segments respectifs. Jugeant que ce n'est pas lié à la défaillance de Renault, Christophe Prevost, directeur du commerce de Peugeot France, se montre ambitieux pour 2022.
Christophe Prevost, directeur du commerce de Peugeot France
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En 2021, Peugeot a immatriculé 285 934 voitures particulières sur le marché français. Ce résultat place, pour la première fois de son histoire, le constructeur tricolore en tête devant Renault (268 957 unités), même si cela se fait dans des conditions inhabituelles. Pour Christophe Prevost, directeur du commerce de Peugeot France, ce leadership constitue « une très bonne nouvelle », d’autant que la marque au lion a réussi à placer « cinq véhicules en tête de leur segment », à savoir les 208, 2008, 3008, 508 et 5008. Cerise sur le gâteau, la Peugeot 208 est également la voiture la plus vendue en 2021 dans l’Hexagone avec 88 037 unités immatriculées, contre 85 371 unités pour la Renault Clio, tandis que le SUV Peugeot 2008 se hisse dans le top 5, en quatrième position avec 75 476 unités écoulées.
Autres sources de satisfaction, Peugeot « a le leadership pour la première fois en France » sur les technologies électriques et hybrides rechargeables (ndlr : en combinant les deux catégories). « On y tient, parce qu’on y met beaucoup d’énergie », dit-il sans mauvais jeu de mots. En parallèle, Christophe Prevost souligne « un gain de 0,2 % de part de marché » sur le créneau des VUL.
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« Ce n’est pas parce que notre concurrent a été plus faible »

Il compte pour cela sur la livraison des portefeuilles de commandes qui sont « bien fournis », puisqu’ils ont « été multipliés par deux en une année » chez Peugeot. En effet, même si Christophe Prevost ne souhaite pas indiquer le nombre de Peugeot non fabriquées en 2021 en raison de la pénurie (ces données sont sous embargo tant que le groupe Stellantis n’aura pas publié ses résultats annuels), le constructeur a été touché par la pénurie de puces comme l’ensemble de l’industrie. « Les concessionnaires ont un niveau de stock disponible à la vente six fois plus faible qu'au début de 2021 », détaille-t-il. Ce qui explique au passage « la contraction du canal des particuliers », un « phénomène complètement atypique sur le marché français » auquel la marque s’est heurtée à partir de juillet 2021. À cela s’ajoute la confusion et la fébrilité des clients face aux nouvelles motorisations hybrides, hybrides rechargeables, micro-hybrides ou électriques, ce qui entraîne « une forme d’hésitation et de report d’achat qui n’est pas évaluée mais qui est très réelle » car « remontée par le réseau », explique notre interlocuteur.
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Retour en force de la 308 en 2022

Le directeur du commerce indique toutefois que, depuis le lancement de la nouvelle 308 en octobre, « le niveau de commandes est conforme, voire supérieur » à ses plans. Et Peugeot devrait pouvoir livrer ce portefeuille de commandes « à partir de janvier 2022 » grâce à la mise en place d’une seconde équipe à l’usine de Mulhouse, qui « permettra d’augmenter fortement la capacité de production ». Ainsi, quand on lui demande s’il s’attend à voir Peugeot redevenir leader du segment C en France grâce à la nouvelle 308, il répond sans hésitation : « Absolument ! » Christophe Prevost va même plus loin en espérant aller chercher de nouveau le « leadership en 2022 » avec « une 308 qui revient à son niveau », sachant que les délais de livraison s’élèvent « à trois ou quatre mois » sur ce modèle-phare, comme sur l’ensemble de la gamme Peugeot.
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« Moins de 15 % » de commandes sur stock

Quant à la rémunération des vendeurs automobiles, qui a beaucoup baissé à cause des délais de livraison rallongés, le directeur du commerce estime que le constructeur « n’a rien besoin de dire aux concessionnaires ». Selon lui, « ce sont des chefs d’entreprise » qui « ont mis en place les mesures qu’il fallait pour conserver leurs équipes commerciales parfaitement motivées et présentes sur les sites ». Il indique que les effectifs sont « globalement restés en place et accompagnés » par le réseau. « Nous avons accompagné notre réseau de distribution. C’est à présent à lui d’accompagner ses équipes, et il l’a fait », conclut-il.