Consignation et réparation d'une voiture électrique selon le Cesvi
A l'occasion d'un crash test choc avant et arrière de la nouvelle Zoé, le technocentre Cesvi France (groupe Covéa) a ouvert ses portes à ses partenaires et aux journalistes pour dévoiler les dessous de la mise en consignation d'un véhicule électrique et de la réparation d'une batterie.
Un Toyota C-HR prêt à être consigné
« Notre technocentre a à cœur d’être toujours à la pointe de la technologie, c’est pourquoi nous avons consacré une journée au véhicule électrique, entre crash tests et ateliers dédiés, car il est clairement le sujet principal en cette fin d’année et encore plus celui de demain », prévient Christophe Petrynka, directeur du Cesvi France, en marge d’une journée presse consacrée au crash test de la nouvelle Zoé, le mardi 29 septembre 2020.
45 000 véhicules électriques vendus en six mois

A cette occasion, le dirigeant du technocentre automobile de Poitiers, propriété du groupe Covéa, a jugé bon d’organiser plusieurs ateliers autour du véhicule électrique. Notons qu’en 2009, une douzaine de véhicules électriques avaient été immatriculés en France, un chiffre qui est passé à environ
42 800 unités en 2019 et près de 45 000 en seulement six mois, de janvier à juin 2020. Il s’agit d’une ascension remarquable estimée à +231% sur un an. Le Cesvi rappelle ainsi l’importance de la formation sur ces sujets de demain pour les professionnels de la réparation automobile. Pour pouvoir approcher un véhicule électrique et le réparer en toute sécurité, il est obligatoire qu’au moins un réparateur d’un même garage soit habilité.
A LIRE. Véhicules électriques : carrossiers en attente.
La mise en consignation d'un véhicule électrique
Le premier atelier concerne donc la mise en consignation d’un véhicule électrique avant toute opération. Tout mécanicien apte à réparer un VE doit se doter, en premier lieu, d’une
« attestation de consignation/mise hors tension ». Les étapes du procédé sont les suivantes :
- Mettre en place un périmètre de sécurité.
- Couper le contact et laisser les calculateurs se mettre en veille. La clé de la voiture est isolée dans un endroit sûr pour éviter tout démarrage du véhicule inopiné.
- Contrôle des EPI (équipements de protection individuelle) et s’équiper : retirer tout objet métallique comme une montre, se vêtir d’une blouse, d’une visière et des gants isolés 1 000 volts.
- Débrancher la batterie et déconnecter le shunt (gros fusible relatif à la charge qui permet au courant de passer d'un point à un autre d'un circuit électrique). Ce dernier est cadenassé puis déposé dans un endroit sûr comme un coffre-fort.
- Vérifier l’absence de tension, dit la VAT.
Une mise en consignation peut prendre 10 à 20 minutes suivant le véhicule. La déconsignation du véhicule, à savoir la remise en fonctionnement du VE après avoir réalisé une réparation, reprend exactement les mêmes étapes, mais dans le sens inverse. Soit un délai d'intervention similaire à celui de la consignation.

Réparation d'une batterie
Le deuxième atelier aborde la composition et la réparation d’une batterie. Là aussi, d’autres niveaux d’habilitation sont requis pour pouvoir procéder à sa réparation. La chaîne de traction d’un VE se compose d’une batterie de traction, c’est un réservoir qui stocke l’énergie nécessaire au fonctionnement du véhicule ; d’un onduleur qui génère un courant alternatif triphasé à partir d’un courant continu et vice versa ; d’un moteur électrique, qui transforme l’énergie électrique en énergie cinétique pour déplacer le véhicule, et permet, également, de recharger la batterie.
Les étapes de la remise en état d’une batterie de traction
- Diagnostic électronique.
- Consignation du véhicule (lu précédemment).
- Dépose de la batterie de traction.
- Ouverture du carter de batterie.
- Identification de l’élément défectueux (cellule, connecteur,…).
- En cas de remplacement de cellule, prévoir une charge isolée avec un chargeur de cellule.
- Repose du carter de batterie (collage, étanchéité,…).
- Repose de la batterie de traction.
- Déconsignation du véhicule.
- Diagnostic de fin.
- Essai du véhicule.
- Traitement des déchets.
Les éléments néfastes à la réparation d’une batterie
- Le cyclage (cycle d’utilisation trop répété).
- La surcharge (une charge trop intense ou trop rapide).
- La chaleur : au-delà de 60 degrés, le vieillissement des cellules devient plus critique. A 70 degrés, elles se désintègrent.
- L’utilisation intensive (conduite sportive).
A noter que si une batterie passe sous la barre des 80% de sa capacité (espérance de vie), elle est considérée comme HS (hors service) car son autonomie n’est plus correcte à ce stade.