Contrat Stellantis. Quels effets sur les agents et l'activité VO ?
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Contrat Stellantis. Quels effets sur les agents et l'activité VO ?

Le groupe Stellantis informe que les réparateurs agréés seront peu affectés par l'adoption du nouveau contrat et continueront d'être commissionnés sur la vente de voitures neuves. S'il n'entend pas reprendre à son compte le business VO des agents, le constructeur déterminera le prix des reprises.

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Avec le nouveau contrat d'agent commissionnaire, le prix des voitures d'occasion reprises par le réseau sera fixé par le constructeur

LAURENT LACOSTE., Laurent Lacoste

Les distributeurs des réseaux de marque du groupe Stellantis qui ont reçu une lettre d’intention de la part du constructeur devraient signer le nouveau contrat d’agent commissionnaire en début d’année 2023. Ce changement de modèle aura des répercussions sur l’activité commerciale des concessionnaires, ainsi que sur la représentation des marques au sein des villes. Le réseau primaire qui commercialise des voitures neuves sera directement concerné par la réduction de l’empreinte immobilière prévue par Stellantis. En revanche, le constructeur assure que le maillage des réparateurs agréés, en particulier ceux qui représentent les marques Peugeot et Citroën, ne devrait guère évoluer dans les prochaines années.

« Nous savons que les agents ont manifesté leur inquiétude mais, paradoxalement, il s’agit de la population qui est la moins concernée par cette transformation, répond Guillaume Couzy, responsable de Stellantis pour la France. Pourquoi ? Parce que leur relation contractuelle avec le constructeur repose sur un contrat de réparateur agréé. Et celui-ci va très peu changer. Les rares modifications apportées seront plutôt en leur faveur, puisque nous allons diminuer le niveau des standards et des exigences. Il suffit qu’ils soient de nouveau candidats pour rester réparateurs agréés et qu’ils respectent ces standards, ce qui est le cas aujourd’hui, pour être automatiquement éligibles et continuer à développer leur activité. Même si nous ne l’avons pas encore quantifié, nous considérons qu’ils auront l’opportunité de représenter plusieurs marques à l’après-vente au sein d’une même installation. Demain, les agents Peugeot ou Citroën pourront devenir réparateurs agréés Fiat, Opel, DS. »

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Voitures neuves : le modèle de vente intermédiaire préservé 

En France, les agents de marque sont à l'origine d'environ 25 % des ventes de voitures neuves. Cette activité, dont la profitabilité s’est dégradée au cours des dernières années, demeure essentielle pour ces acteurs. « Notre objectif est de continuer à leur proposer de vendre des voitures neuves et qu'ils soient commissionné sur cette transaction par l’agent de référence, de la même façon qu’ils sont aujourd’hui commissionnés par le concessionnaire. Ce sujet est en cours d’élaboration, mais les règles seront relativement proches de celles que nous connaissons aujourd’hui, car notre volonté est de pérenniser de modèle de vente intermédiaire », complète Guillaume Couzy.

Le changement contractuel en cours n’affectera pas non plus l’activité après-vente des futurs agents commissionnaires du réseau primaire Stellantis. Si le groupe a développé des offres forfaitisées sur de nombreuses opérations d’entretien et de maintenance, il indique que le taux de main-d’œuvre restera distinct selon les villes et les agglomérations.

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Stellantis va reprendre les véhicules d’occasion et fixer les prix

Sur le plan contractuel, l'activité après-vente au sein des réseaux de Stellantis ne devrait pas subir de profonds changements.

Pour les concessionnaires comme pour les réparateurs agréés Stellantis, le business de l'occasion constitue un élément clé de leur rentabilité depuis déjà plusieurs années. En cette période de transformation de la distribution automobile, certains observateurs redoutent également une reprise en main par les constructeurs de la vente de voitures d’occasion, activité considérée comme l’un des rares « espaces de liberté » par les opérateurs.

« En aucun cas nous ne voulons reprendre à notre compte l’activité véhicules d’occasion. Au contraire, l’idée est de la développer à travers notamment la location avec option d’achat, affirme Guillaume Couzy. En revanche, le nouveau modèle nous oblige à fixer un prix de rachat sur les véhicules d’occasion et à nous engager sur ce montant afin d’éviter à l’agent commissionnaire de courir un risque. L’offre de reprise est donc élaborée par le constructeur, mais il est bien évident que nous allons systématiquement donner la priorité à l’agent qui reprend l’auto. Si ce dernier n’est pas intéressé par le véhicule, c’est Stellantis qui le reprendra et le proposera au reste de son réseau. » Selon ce schéma, le futur agent commissionnaire et le réparateur agréé ne seront donc plus totalement maîtres de leur politique en matière de rachat des véhicules d’occasion.

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