Contrôle technique : la réforme n'a pas bouleversé le parc
Selon un premier bilan du groupe SGS (Sécuritest, Autosécurité), le taux de contre-visites n'a pas explosé, tandis que le pourcentage de véhicules dotés d'une défaillance critique est inférieur à 2%.
CEDRIC LECOCQ, Cédric Lecocq
Tout ça pour ça ! La très redoutée réforme européenne du contrôle technique mise en place en mai dernier n'a pas condamné une immense partie du parc français à se diriger vers les centres de VHU. Selon Laurent Palmier, président du réseau Sécuritest (groupe SGS), "nous sommes à 21% de taux de refus", soit un résultat tout à fait conforme à ce qui passait avant la mise en place de la réforme. En 2017, le taux de contre-visites pour les véhicules particuliers avait été de 18,5%. La progression est sensible, mais eu égard à l'inflation des défauts qui peuvent mener à une contre-visite, elle ne s'apparente pas à une flambée.
Le président du réseau SGS se veut toutefois prudent : "Le taux de contre-visite n'est pas encore stabilisé" annonce-t-il, moins de quatre mois après l'entrée en vigueur de la réforme. Explication : "Sur les deux réseaux du groupe SGS, nous avons passé un million de véhicules supplémentaires entre janvier et mai, et depuis, l'activité a baissé de manière aussi brutale" annonce-t-il. Il est donc fort probable que les propriétaires des véhicules les moins pimpants aient anticipé leur contrôle pour se donner toutes les chances de rouler sans encombre pendant deux années encore. De ce fait, les voitures qui passeraient aujourd'hui pourraient être les plus récentes...
L'autre point qui cristallisait les peurs tient à l'apparition du fameux défaut critique. Lorsqu'un véhicule est frappé d'une telle défaillance, il se voit interdit de circuler le jour même à partir de minuit : "La défaillance critique touche peu de personnes" continue Laurent Palmier, qui indique un taux de 1,8%, conforme à celui annoncé par le CNPA à L'argus voilà deux mois. "Cela concerne essentiellement des problèmes de pneus usés jusqu'à la corde, de freinage, d'éclairage. Soit des soucis tellement faciles à expliquer aux clients que pour l'instant, il n'y a pas eu de problème..." se rassure le président de Sécuritest.
Il est en revanche un domaine qui a connu une certaine inflation : le prix moyen de la visite technique periodique s'établirait aux alentours de 80 € d'après M. Palmier, "environ 9 € de plus hors taxes" selon lui.