Covid-19. Renault doit-il sa survie au prêt garanti par l'État ?
Dans son dernier rapport, la Cour des comptes estime que Renault « a particulièrement souffert » de la crise sanitaire en 2020, et que le soutien de l'État via un PGE de 5 milliards d'euros s'est « révélé indispensable à la continuité de l'activité du groupe ». Le constructeur est plus nuancé.
La Cour des comptes estime que Renault a « particulièrement souffert » de la crise sanitaire, au même titre que Air France-KLM, EDF et la SNCF
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Dans ce contexte, les sages de la rue Cambon affirment que Renault – l’un des « fleurons du portefeuille de l’Agence des participations de l’État » – a « particulièrement souffert » de la crise sanitaire, au même titre que Air France-KLM, EDF et la SNCF.
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Renault à court de liquidités dès le mois de mai 2020

Malgré la mise en place d’un plan d’économie de 2 milliards en mai, le constructeur estimait une dégradation de ses flux de trésorerie de 3,9 milliards pour l’ensemble de l’année 2020, ce qui l’a conduit à demander un PGE de 5 milliards à l’État « à des conditions dérogatoires du droit commun ». Les pouvoirs publics le lui ont accordé car « Renault n’était plus en état d’emprunter sous sa seule signature sur le marché obligataire, voire bancaire » car l’agence Standard & Poor’s a dégradé sa notation à BB+/B’ dès le 9 avril, ce qui signifie que les financements standards sont considérés comme étant à risque avec des perspectives négatives.
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Des mesures « déterminantes » pour sauver Renault

La Cour des comptes estime donc que le PGE s’est « révélé indispensable à la continuité de l’activité du groupe en 2020, même s’il n’a pas résolu le problème plus structurel de sa rentabilité ». De toutes les grandes entreprises aidées par l’État en 2020, les rapporteurs estiment même que les mesures d’urgence « ont été déterminantes en particulier pour assurer la continuité de l’activité d’Air France-KLM et de Renault ». À noter que les coûts budgétaires supportés par l’État en 2020 en tant qu’actionnaire dans le cadre de la crise sanitaire sont estimés à 20 milliards d’euros par la Cour des comptes. Ceci sans compter le montant consacré aux bonus écologiques et déploiement des bornes électriques (1,335 milliards d’euros en 2020), ni les 950 millions d’euros injectés dans les fonds de soutien à la filière automobile, qui ont principalement bénéficié à Renault et à l’ex-PSA devenu Stellantis.
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Renault estime que sa survie n’était pas en jeu

Le président du conseil d’administration admet également que le PGE « a joué un rôle important pour maintenir à court terme la liquidité de Renault, et par voie de conséquence, la confiance des investisseurs et la capacité du groupe à investir pour préparer l'avenir ». Toutefois, il estime que « ce n’est donc pas exactement la survie de Renault qui était en jeu mais le maintien de réserves de liquidités du groupe à un niveau suffisant ».