Covoiturage : gains discutables, concurrence au train avérée
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Covoiturage : gains discutables, concurrence au train avérée

Un rapport commandé par l'Ademe au bureau 6T souligne le fait que le covoiturage ne réduit pas vraiment le nombre de véhicules sur la route, et permet de réaliser une économie de 12% d'émissions de CO2 " à l'échelle de l'équipage".

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Pour limiter le nombre de véhicules sur les routes, il faut mieux les remplir ! Une assertion pleine de bon sens, mais qui n'est pas forcément juste si l'on en croit une "Enquête auprès des utilisateurs du covoiturage longue distance" réalisée pour le compte de l'Ademe : "Il a été calculé qu'un kilomètre covoituré par un équipage entraîne une économie de 0,04 kilomètre en voiture particulière. L'impact du covoiturage est donc assez faible sur le nombre de kilomètres parcourus en voiture particulière. Il est plus important sur les usages du train ainsi que de l'avion puisqu'un kilomètre covoituré par un équipage entraîne une diminution de près de 1,97 kilomètre en train" indique ainsi l'étude.

Les gains en matière de CO2 ne seraient pas forcément non plus fameux : "12% des émissions à l'échelle de l'équipage" fait savoir l'Ademe tandis que "le covoiturage a peu d'impact sur l'évolution de la motorisation des ménages : 81% des répondants déclarent que le covoiturage n'a induit aucun changement et seulement 3% déclarent que cette pratique les a amenés à se séparer d'une voiture." En revanche, le rapport explique aussi que la pratique du covoiturage retarderait "l'accession à l'automobile", essentiellement chez les moins de 30 ans.

Il est enfin une donnée fort intéressante : "21% des conducteurs déclarent qu'ils se déplaceraient moins souvent sans le covoiturage". Ce qui signifie donc des émissions de CO2 et des encombrements qui auraient pu être potentiellement évités si ces personnes étaient restées chez elles. Hélas, "le covoiturage engendre un effet rebond qui n'a pas été quantifié" par les auteurs de l'étude...