Dans le rouge en Chine, PSA doit réduire la voilure
Selon Reuters, PSA et son partenaire chinois Dongfeng ont décidé de supprimer plusieurs milliers de postes en Chine et de se défaire de deux des quatre sites d'assemblage qu'ils détiennent.
Dans le rouge en Chine, PSA doit revoir son organisation afin de réduire ses coûts fixes.
Le fort repli des ventes de voitures neuves en Chine a fragilisé encore un peu plus la position du groupe PSA sur le premier marché mondial. Selon Reuters, la coentreprise Dongfeng Peugeot-Citroën Automobile (DPCA), basée dans le centre de la Chine (à Wuhan), a décidé de diviser par deux le nombre de ses salariés, pour le ramener à environ 4 000, via la fermeture d’un de ses quatre sites et la vente d’un autre. Ces décisions sont le fruit d’un accord conclu le mois dernier entre Carlos Tavares, président du directoire de PSA, et Zhu Yanfeng, président de Dongfeng.
Cependant, si cet accord ne donne pas satisfaction, Reuters, qui a interrogé deux sources proches du constructeur français, indique que Carlos Tavares pourrait alors mettre un terme au partenariat avec Dongfeng (qui détient 12,2% de PSA), voire de cesser toute activité dans le pays. Une décision qui semble impensable, du moins prématurée, au regard de l'importance de ce marché mais aussi des projets et des investissements conséquents mis en œuvre par PSA, notamment pour le véhicule électrique, les pièces de rechange, le véhicule d’occasion ou encore la mobilité.
Pour redresser le cap, Carlos Tavares s’en remet depuis fin 2017 à Carlos Gomes, qui avait déjà œuvré auparavant en Amérique du Sud dans un contexte tout aussi délicat. « Les résultats sont insuffisants, mais il faut savoir être patient dans certains cas. Carlos Gomes a déjà procédé au changement des directeurs de JV et il est manifeste que le volet RH est capital dans ce dossier, sur le plan des compétences disponibles comme de l’organisation et du management », confiait ainsi Carlos Tavares, lors du dernier salon de Genève.
Des ventes en chute libre
A l’image de la marque DS, qui ne s’est jamais imposée en Chine, les difficultés rencontrées par PSA perdurent depuis plus de quatre ans. En 2018, les ventes de PSA sont tombées à 251 700 unités, contre un pic à 731 000 en 2014.
Sur les six premiers mois de l’exercice 2019, le groupe y a commercialisé 64 169 unités (avec l’Asie du Sud Est), soit une baisse des ventes de 60,6% par rapport à la même période de l’an passé (162 946 unités). Sa part de marché affiche un famélique 0,5% sur la période, contre 1,1% au premier semestre 2018. La chute est vertigineuse et embarque toutes les marques.
Lors de la publication de ses résultats financiers, le 24 juillet dernier, PSA Dongfeng Peugeot-Citroën Automobile prônait « une réduction des coûts fixes de 23% pour la coentreprise » afin d’atteindre le seuil de rentabilité dans la région en 2019.