Des vitrines de la mobilité en plein confinement
Des enseignes ouvrent des magasins, agences et autres stores qui proposent en un seul lieu un panel complet de solutions de mobilité à la carte, de la location de voitures aux formules d'abonnement, en passant par l'autopartage et l'électrique. FCA, ALD et Midas sont parmi elles.
Chez ALD, le concept Mobility Center va s'étendre aux anciens sites de Parcours.
Mercredi 4 novembre 2020, soit près d’une semaine après l’allocution du président de la République annonçant le reconfinement du pays pour un mois minimum. Une date qui semblait mal choisie pour lancer in situ de nouveaux services de mobilité. Pourtant, Giacomo Carelli, PDG de FCA Bank, la captive financière de Fiat Chrysler Automobiles, et président de Leasys, l’entité LLD du groupe, a bien, comme prévu, inauguré le premier Mobility Store français, à Lyon. « Que vous vient-il à l’esprit quand vous pensez à la mobilité du futur ?, amorce le dirigeant au début de sa présentation. Location de voitures sans doute ou, mieux, autopartage, possibilité de paiement à l’usage, véhicules électriques avec bornes de recharge. Combinez ce que je viens de citer et vous avez la formule magique de nos Leasys Mobility Stores.»
Le premier Leasys Mobility Store en Italie en 2019
Dans cette première agence française ainsi estampillée, les clients disposeront de solutions de mobilité, c’est-à-dire des offres de location de longue, moyenne et courte durée, flexible ou par abonnement, de la gestion de flottes, des services d’autopartage entre particuliers et un accès à des voitures électriques et à des bornes de recharge, ainsi qu’à des outils technologiques et numériques de pointe. L’Italie compte déjà 400 Leasys Mobility Stores, intégrant 1 200 stations de charge. Le premier a ouvert ses portes en 2019.

Contrairement à ses concurrents directs, BMW, Daimler et même son futur allié PSA, qui se sont renforcés sur le marché de la mobilité avec des applications mobiles, FCA pense avoir formulé, à travers ses magasins physiques, la meilleure réponse quant aux nouvelles habitudes de consommation de la clientèle, qui tendent davantage vers l’usage que vers la propriété, comme il est habituel de dire actuellement.
« Il faut bien que le client aille quelque part pour récupérer sa voiture. Autant que ce soit dans un endroit accueillant, complète Denis Vitellaro, directeur général de Leasys Rent France. C’est aussi une opportunité pour proposer d’autres services. »
Le dirigeant nourrit de très fortes ambitions concernant le développement du réseau Leasys Mobility Store dans l’Hexagone. Après Lyon, Paris, Nantes, Montpellier et d’autres villes encore devraient accueillir prochainement une agence de nouvelle génération, portant le maillage à 50 d’ici à la fin de 2020 et à 150 un an plus tard. Sur les cinq principaux marchés européens (Allemagne, France, Italie, Espagne et Royaume-Uni), FCA Bank et Leasys comptent atteindre la barre des 1 500 établissements équipés de 3 500 bornes avant 2022, gérant un parc de 450 000 véhicules, dont 40 000 en France avec pour moitié des modèles électrifiés.
«Via ces Leasys Mobility Stores, nous voulons anticiper l’évolution du marché, en nous tournant vers les utilisateurs qui regardent au-delà de la notion de propriété », insistent les deux dirigeants.
L’après-vente des véhicules électrifiés
La mobilité change chez FCA, qui se donne les moyens d’avoir pignon sur rue. Sauf que le groupe n’est pas le seul à monter ses vitrines et à y exposer son savoir-faire. La mobilité, c’est tendance aujourd’hui ! L’enseigne Midas a compris le phénomène et va aussi surfer sur cette vague. Au cours d’une visioconférence, Bertrand Cormier, son directeur général, a évoqué, outre une offre de scooters et l’installation de corners dédiés aux véhicules électrifiés, l’existence d’un concept de site urbain en plein cœur de Madrid, où l’enseigne expérimente actuellement un centre de nouvelle génération consacré aux services après-vente des nouvelles mobilités. Ce Midas City répare et entretient des vélos, des scooters et trottinettes électriques et d’autres engins connectés, pour « répondre à une plus large gamme de besoins que les véhicules thermiques », selon Bertrand Cormier. Midas France dit n’être actuellement qu’au stade de l’observation, mais si l’expérimentation dans la capitale espagnole se veut concluante, ce type de centre pourrait se dupliquer en France prochainement. Nous n’en saurons pas plus.

Le loueur ALD Automotive est aussi bien avancé sur le sujet des nouvelles mobilités. Il y a peu, sa maison mère, la Société générale, a souhaité lier les marques spécialisées dans la location de voitures, ALD et Parcours (enseigne acquise en 2016), sous un seul et même programme de services de mobilité pour tous ses clients professionnels et particuliers et ce, pour éviter qu’elles avancent et communiquent chacune de leurs côtés sur des produits finalement similaires. Ce programme se nomme ALD Demain. « À l’époque, nous avons décidé de conserver les deux marques, mais à l’usage, nous nous sommes rendu compte de la limite de l’exercice, explique Gilles Bellemère, directeur général d’ALD Automotive France. Nous sommes agrégateurs de services et nous voulions fusionner pour proposer un seul processus commercial, en conservant le meilleur des deux mondes, la capacité industrielle de l’un, la proximité relationnelle et le modèle particulier de l’autre. »
La partie physique de la stratégie digitale d'ALD

De cette fusion est né un nouveau réseau, composé de 25 points de contact, dont 18 sites physiques appelés Mobility Center, le reste étant des représentations commerciales. Deux nouvelles structures, à Rennes et à Lille, devraient voir le jour début 2021. « Nous sommes en train de créer une expérience automobile phygitale de mobilité et nous voulons être le leader, indique Gilles Bellemère. Le plus intéressant dans cette fusion et la création de ce nouveau réseau est de pouvoir proposer aux clients une offre basée sur un certain nombre d’outils digitaux et un point de contact pour permettre de se rencontrer. Il s’agit d’un endroit où se trouvent de la location de longue durée ou flexible, un atelier, une activité de vente aux particuliers de véhicules d’occasion, des services de livraison et de convoyage à domicile, des espaces de “coworking” ou dédiés à l’électrique, avec des bornes. C’est toute la partie physique de notre stratégie digitale globale, à savoir la conception d’un site “one stop shop” reliant parfaitement les capacités digitales et physiques. » Selon lui, même si les clients sont pour la plupart enclins aux nouvelles technologies, ils ressentent encore le besoin de discuter et de venir sur place. Aussi, par ces vitrines, ALD compte montrer toute l’étendue de ses offres et son savoir-faire.
« Les clients sont encore un peu désemparés face à la transition énergétique et à la proposition électrique et hybride en France, il y a encore des choses à expliquer. Pour l’activité VO, il y a aussi des clients qui ont besoin de venir sur place pour voir le produit », affirme le dirigeant. La transformation des centres Parcours avec les nouvelles couleurs d’ALD Mobility Center sera terminée d’ici au milieu du premier trimestre de 2021.
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Des vitrines de mobilité pour répondre aux questions
Toutes les questions que se posent les clients sur la mobilité, la transition énergétique, la flexibilité des offres, l’usage du véhicule, l’écosystème électrique... prennent de l’ampleur. Et le fait de disposer de vitrines de mobilité comme les ont construites ces trois enseignes, ainsi que la marque Seat, semble un très bon moyen pour répondre à leurs questions. Le confinement joue un rôle d’accélérateur sur des tendances lourdes qui étaient déjà en route. Tous les acteurs de l’automobile croient beaucoup à la digitalisation, mais beaucoup misent aussi toujours sur le contact physique.