Enquête CNPA. Les chefs d'entreprise ont le moral en berne
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Enquête CNPA. Les chefs d'entreprise ont le moral en berne

Selon une enquête du CNPA, les conséquences de la crise sanitaire sur le secteur automobile sont importantes et les trois-quarts des chefs d'entreprise affichent un moral dégradé ou fragile. Dans ce contexte, le CNPA réclame une adaptation du couvre-feu à 18h et une prolongation des aides.

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Parmi les propositions formulées par le CNPA figure une remise en question du couvre-feu à 18h qui a un impact significatif sur l'activité des entreprises du secteur

PATRICK BERNARD

Pour mesurer l’impact de la crise sanitaire sur le secteur et mieux connaître les attentes pour les prochains mois, le Conseil national des professions de l’automobile (CNPA) a lancé une enquête auprès de 1 200 entreprises. Il en ressort que la crise économique liée à la situation sanitaire a eu un impact significatif sur l’activité et l’emploi dans les services automobiles et qu’elle continue de produire ses effets en 2021. Ainsi, 75 % des chefs d’entreprise déclarent avoir « un moral dégradé ou fragile », alors qu’ils ont des doutes quant à leur capacité à surmonter cette crise.
De même, ils sont 63 % à penser que la situation continuera à se dégrader dans les prochains mois et 34 % à penser qu’elle n’évoluera pas. Ainsi, 73 % d’entre eux ressentent un moral « fragile voire dégradé » au sein de leurs équipes et ils sont 71 % à se demander s’ils seront capables de passer la crise. Cette morosité ambiante est évidemment liée à la chute des activités, puisque 54 % des entreprises du secteur ont constaté une dégradation de leur trésorerie en janvier 2021 par rapport à janvier 2020.


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Plus de suppressions d’emplois que d’embauches

Certains secteurs sont évidemment plus touchés que d’autres par une baisse d’activité. C’est le cas des loueurs, qui constatent en moyenne une baisse des réservations de 60 %, voire 75 % dans les aéroports. Les concessionnaires de véhicules industriels, les centres de lavage et les stations-service ont quant à eux subi une perte moyenne de chiffre d’affaires de 10 à 25 %, quand les concessionnaires auto et moto ont limité la casse avec respectivement – 9 % et – 4 %. Quant aux écoles de conduite et aux centres de contrôle technique, ils sont 57 % et 60 % à déplorer l’impact de la crise sur leur trésorerie.
Alors que 63 % des entreprises du secteur estiment que l’actuel couvre-feu à 18h constitue un frein à leur activité, 19,5 % d’entre elles ont été contraintes de se séparer de collaborateurs, cette proportion montant à 27 % pour les concessionnaires automobiles et les carrossiers. En conséquence, elles sont à peine 10 % à souhaiter embaucher dans les prochains mois, quand 18 % d’entre elles envisagent de baisser leurs effectifs.


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Le CNPA interpelle le gouvernement

Même s’il souhaite « redonner une perspective aux entreprises » du secteur et « retrouver une dynamique collective », Francis Bartholomé, président du CNPA, a déclaré son intention, lors d’une visio-conférence organisée ce mercredi 17 février, d’interpeller le gouvernement sur plusieurs sujets. « Les mesures du couvre-feu depuis décembre posent un réel problème dans nos entreprises, aussi bien sur la partie commerciale et les activités de réparation », s’inquiète-t-il, pour demander au gouvernement « de revoir dès que possible cette mesure pour la réadapter à notre activité ».
En complément, il appelle les autorités à clarifier « les modalités de soutien aux entreprises au cours des prochains mois ». Il souhaite ainsi la mise en place d’un accompagnement des TPE et PME via un « prêt de consolidation » garanti par l’État et amortissable sur 10 ans, ou encore la possibilité, pour les Prêts garantis par l’État (PGE) non consommés, de les « rembourser sans intérêt à l’issue de la période de différé de deux ans ». En effet, seulement 30 % des entreprises ayant eu recours à un PGE seront en mesure de le rembourser cette année et 30 % ne savent pas encore si elles en seront capables. Or le recours au PGE a été massif, puisque par exemple 73 % des concessionnaires et 80 % des parcs de stationnement en ont eu besoin.
Enfin, le CNPA souligne que le Plan de relance peut être, par exemple, un accélérateur de la digitalisation des activités, mais seules 17 % des entreprises pensent que les aides de ce plan sont adaptées à leurs besoins. L’instance représentative a ainsi lancé un « important programme d’actions » pour promouvoir des projets éligibles au Plan de relance.

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