Et si la voiture connectée devenait Big Brother ?
Pour ne pas effrayer l'acheteur d'une voiture connectée, des constructeurs adoptent des protocoles pour protéger sa vie privée. Est-ce que ce sera suffisant ?
La voiture communiquer des pans entiers de la vie privée de son conducteur. Les constructeurs s'engagent à ne pas en abuser. Qu'en sera-t-il d'autres opérateurs comme les assureurs?
La voiture de Monsieur Martin est devenue Big Brother qui surveille son conducteur. Ce cauchemar pourrait devenir réalité au fur et à mesure que les véhicules se connecteront davantage. Géolocalisation, informations biométriques du conducteur (que l’on peut déduire des réglages de sièges et du volant), comportements au volant, etc… sont autant d’informations générées par les voitures connectées dont les constructeurs (et bien sûr la police) pourraient prendre connaissance.
Les constructeurs prennent les devants et s'engagent à respecter la vie privée des conducteurs
Mais pour les marques automobiles, pas questions de faire peur à leurs acheteurs! C’est pourquoi, à l’initiative de deux organisations américaines de constructeurs (Alliance of Automotive Manufacturers et Association of Global Automakers), une dizaine de groupes automobiles mondiaux s’engagent à ne pas utiliser les données générées. Il s'agit de BMW, Chrysler, Ford, General Motors, Honda, Hyundai-Kia, Mercedes, Nissan, Toyota et Volkswagen. Les constructeurs français ne font pas (encore?) partie de cette liste car ils ne sont pas présents sur le marché américain.« Où vous allez et comment vous conduisez est votre affaire. Pas la nôtre ! ». C’est en l’occurrence le message que ces constructeurs veulent faire passer auprès de leurs clients. Pour eux, il est vrai que les informations émanant des véhicules seront précieuses pour offrir de nouveaux services sur mesure, mais ils doivent faire attention à ne pas abuser des données personnelles. Ils prendraient le risque d’une levée de boucliers des associations de consommateurs et autres CNIL locales.
Les principes que les constructeurs signataires de l’accord se sont engagés à respecter, prévoient que les constructeurs devront avoir reçu l’autorisation du client pour certaines utilisations de données à partir des modèles de 2017. Seront d’abord concernées des données comme la géolocalisation du véhicule, les informations biométriques du conducteur et les comportements au volant.
Reste à espérer que ces informations privées et sensibles ne tomberont pas entre d’autres mains moins bien intentionnées…Quel jeu joueront les assureurs?