Et si l'on mesurait les émissions sur la durée de vie du véhicule ?
Un rapport parlementaire a analysé "les scénarios technologiques permettant d'atteindre l'objectif d'un arrêt de la commercialisation des véhicules thermiques en 2040". Parmi les 31 recommandations édictées, certaines ont un air de déjà-vu.
thomas.antoine/ACE Team, THOMAS ANTOINE/ACE TEAM
Hugette Tiegna, députée, et Stéphane Piednoir, sénateur, ont réalisé un imposant rapport au nom de L'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques. Tout ou presque a été disséqué sur le fonctionnement de la filière automobile actuelle.
Les élus en ont tiré 31 recommandations, mais sans doute la première est-elle la plus intéressante... "Respecter la neutralité technologique, en fixant des règles et des objectifs, mais en laissant aux industriels la responsabilité de proposer aux clients finaux les technologies les plus appropriées et aux clients de choisir celles répondant le mieux à leur besoin" conseillent les députés à l'exécutif. Une assertion entendue chaque année de toutes parts, alors que le gouvernement continue, à l'instar de ceux qui l'ont précédé, à soutenir ostensiblement le seul véhicule électrique.
Deuxième recommandation, "mettre en place une évaluation des émissions tout au long du cycle de vie des véhicules, et non plus seulement à l'échappement". Une idée elle aussi déjà entendue à maintes reprises. Selon l'Office en effet, "un véhicule électrique, souvent qualifié de zéro émission, ne l’est pas réellement. En fonctionnement, il n’émet qu’une très faible quantité de particules, par frottement des pneumatiques sur les routes et par abrasion des plaquettes de freins, la masse du véhicule étant le facteur le plus déterminant pour évaluer les émissions d’un véhicule électrique. Il en va tout autrement au stade de la fabrication, de la production de l’électricité qui l’alimente, ou encore à l’étape du recyclage, en particulier celui de la batterie."
Toujours sur cette même lancée, le deux députés proposent de "créer un label" spécifique aux véhicules qui permettrait, en un clin d'oeil, d'envisager à la fois le coût total de possession d'une auto de même que ses émissions sur toute la durée de son cycle de vie.
L'Office parlementaire ne s'est pas positionné contre le véhicule électrique pour autant. Il demande aussi un maintien du bonus écologique (6000€) "jusqu'à atteinte de la parité de prix à l'achat des véhicules électriques avec les véhicules thermiques" de même qu'un maintien de l'exonération de la TVS à destination de ces mêmes véhicules.
Entre autres recommandations, les deux élus ont aussi eu une idée toute simple pour accélérer le renouvellement du parc : "Proposer une prime à la conversion exceptionnelle" suggèrent-ils...