Financement : quel avenir pour les captives des constructeurs?
Le cabinet Deloitte a réalisé une étude sur les sociétés de financement des constructeurs et sur les scénarios d'évolution d'un secteur qui va être questionné par le repli de la propriété des véhicules et l'essor des mobilités servicielles.
Cédric Lecocq, CEDRIC LECOCQ
Si le panorama est engageant, les dirigeants des captives se posent néanmoins des questions sur les orientations qu’ils doivent envisager aujourd’hui pour bien anticiper les changements de leur écosystème. Et dans ce registre, les mutations sont à la fois profondes et rapides. « Les bouleversements sont légion : réglementations plus denses, digitalisation, évolutions technologiques, montée en puissance des motorisations alternatives, changements sociétaux induisant de nouveaux usages... Nous avons donc envisagé plusieurs possibilités d’évolution, en n’excluant pas, à la demande de nos interlocuteurs, des scénarios extrêmes, détaille Charlotte Vandeputte. Avec les captives, on parle d’un double champ, le financement des véhicules et celui des réseaux, sous l’angle des stocks et des pièces. Autant dire que leur impact sur la rentabilité des marques est très important. »
Services de mobilité et fonds propres

Promises à forte croissance
Si on met de côté le troisième scénario, on réalise que les perspectives sont plutôt engageantes pour les captives. Ainsi, les scénarios 1 et 4 riment avec une forte croissance des performances financières, sur des bases d’activité plutôt stables, malgré un net essor des services dans le premier cas. Le scénario 2 marque aussi une amélioration significative des résultats, mais aussi un changement de paradigme, les services prenant largement le pas sur les actifs. Dans tous les cas de figure, l’enjeu de la gestion des ressources humaines est central, car les organismes de financement doivent intensifier l’intégration de profils à fortes compétences digitales.
« Ensuite, il s’agit d’intégrer ces talents dans les services financiers traditionnels. Cette démarche globale passe parfois par l’achat de start-up, mais il y a aussi des échecs », souligne Charlotte Vandeputte, avant de lister les six domaines incontournables d’action stratégique des captives pour les années à venir : « La flexibilité du cœur de métier actuel et la préparation aux ventes directes, ainsi qu’aux services aux clients à la demande. Les services de paiement, en complément des services de mobilité. Les solutions de mobilité urbaine, via la gestion d’un portefeuille de services continus de mobilité. L’excellence opérationnelle à travers l’exploitation de plateformes très évolutives et l’optimisation des processus. Le développement de la gestion de flottes, notamment sur de nouveaux marchés. Et enfin, la collecte et l’utilisation des données sur les clients et les véhicules, en conformité avec une réglementation ».