Fusion FCA-PSA : la classe politique valide
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Fusion FCA-PSA : la classe politique valide

Le projet de fusion entre les groupes FCA et PSA a été bien accueilli par les hommes politiques italiens, mais aussi français, le gouvernement assurant ne pas avoir privilégié PSA à Renault.

Par Alexandre Guillet
Publié le Mis à jour le

Le projet de fusion ente PSA et FCA ne suscitent pas beaucoup de critiques et semble avoir le blanc-seing des dirigeants politiques en France comme en Italie

Invitée sur BFM Business, Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’Etat à l’économie, assure que le gouvernement a eu une position ouverte sur le projet de fusion entre PSA et FCA et que tel avait déjà été le cas lors des négociations avec Renault : « On a la même position que sur Renault, c'est-à-dire que nous avons accueilli favorablement le projet. On est dans un moment de transformation profonde de la filière automobile, transformation avec un certain nombre de menaces très fortes, et une consolidation de ce secteur. Donc passer du rang de 8ème ou 9ème acteur, ce qui est le cas de Fiat et de Peugeot, au rang de 4ème acteur, c'est très important à un moment où il faut faire la voiture autonome et faire l'électrification des motorisations, ce qui suppose des investissements énormes qu'on doit pouvoir redistribuer sur un maximum de voitures si on veut tenir la compétition. Donc on est favorables à ça ».

Conditions sociales et financières

Elle ajoute que les conditions que pose l’Etat sont les mêmes que lors des négociations avec Renault et Jean-Dominique Senard : « l'empreinte industrielle pour PSA, sur laquelle on a eu une réponse favorable, la question de la valeur patrimoniale, de la valorisation, puisque nous sommes indirectement actionnaires au travers de la BPI. Donc on fait notre travail, on demande « comment vous valorisez l'entreprise ». C'est aussi la participation au projet stratégique européen de batterie électrique. (...) On ne peut pas se permettre d'être dépendants des acteurs asiatiques, chinois et coréens, et la gouvernance ». La référence à « l’Airbus des batteries » n’est pas anodine, car chacun sait que l’adhésion de Carlos Tavares à ce sujet, comme à l’électrification des véhicules, n’est pas ferme. Il est encore important de relever que le discours est aussi orienté sur la question sociale que sur le volet financier du rapprochement. Certes, Bruno Le Maire a déjà posé comme postulat qu’il ne fallait pas de fermetures d’usines. Engagement obtenu, mais qui peut vite devenir caduc, sur la durée ou face à un retournement conjoncturel…

La question du rôle de l’actionnaire DongFeng

Toujours en France, Hervé Marseille, président du groupe interparlementaire d’amitié France-Italie (à dominante LR), s’est réjoui de l’opération. « Après l’échec de la fusion initialement envisagée entre FCA et Renault, la naissance de ce géant industriel marque la poursuite d’une succession d’opérations récentes. Ainsi, la fusion entre Luxottica et Essilor est l’une des opérations les plus importantes de tous les temps sur le marché italien des fusions et acquisitions. L’alliance entre Naval Group et Fincantieri devrait permettre de sauver l’industrie navale européenne face à la « concurrence féroce », chinoise et russe en particulier. Sans oublier les autres opérations en cours ou réalisées dans de nombreux autres secteurs (Lactalis-Parmalat, BNP-BNL, etc.) », est-il indiqué dans un communiqué. Et Hervé Marseille de renchérir : « La création de géants industriels européens est une bonne façon de tirer l’Union européenne vers le haut. Je forme le vœu que la nouvelle stratégie de l’Union européenne, plus pragmatique en matière de concurrence, fasse enfin passer les intérêts économiques et sociaux de notre continent au premier plan ».
En Italie, la perspective de l’opération a suscité peu de critiques ou d’inquiétudes, même si certains partis politiques et certains syndicats scruteront de près « la garantie sociale », surtout quand on connaît le taux d’utilisation de certaines usines du groupe Fiat en Italie. Enfin, aux Etats-Unis, Larry Kudlow, conseiller économique de Donald Trump, a fait savoir que Washington regarderait « de très près » le mariage annoncé entre PSA et FCA, en raison de la présence au capital de PSA d'un grand actionnaire chinois, DongFeng.
 

 
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