Fusion PSA-FCA : pourquoi la Commission européenne enquête
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Fusion PSA-FCA : pourquoi la Commission européenne enquête

Bruxelles a annoncé le 17 juin 2020 qu'elle ouvrait une "enquête approfondie" sur la volonté de fusion entre PSA et FCA. Leur mariage mènerait effectivement à une domination sur le marché de l'utilitaire dans certains pays. Explications.

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Usine de fabrication du Fiat Ducato Sevelsud (Italie)

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Les utilitaires de PSA et de Fiat sortent déjà des mêmes usines, les modèles sont identiques. Toutefois, si demain leurs ventes sont consolidées, suite à la volonté de fusion des deux constructeurs, cela causera un problème à Bruxelles : "La Commission craint que l'opération envisagée ne réduise la concurrence en ce qui concerne les véhicules utilitaires légers (camionnettes) de moins de 3,5 tonnes dans l'Espace économique européen (EEE) et, plus spécifiquement, dans 14 États membres de l'UE et au Royaume-Uni", expliquent les autorités européennes.

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Les 15 pays qui inquiètent la Commission européenne sont les suivants : Belgique, Croatie, Tchéquie, France, Grèce, Hongrie, Italie, Lituanie, Luxembourg, Pologne, Portugal, Slovénie, Slovaquie, Espagne et Royaume-Uni.

Une part de marché au delà de 40%

Ainsi, la Belgique, par exemple. Peugeot y a vendu 10 302 utilitaires en 2019, Citroën 9 246, Opel 4 668 et Fiat 7 027. Soit 31 243 ventes cumulées par les quatre marques. Sachant que le marché du véhicule utilitaire a été de 77 936 engins outre-Quiévrain, la part de marché de l'union PSA-FCA serait de 40% en Belgique.

Autre exemple, cette fois-ci en Espagne, toujours sur la foi des statistiques 2019. Citroën (36 239 utilitaires immatriculés), Peugeot (33 152), Opel (9 865) et Fiat (16 952) seraient ensemble à l'origine de la diffusion de 96 208 utilitaires, pour un marché global de 214 927 unités. La pénétration atteindrait donc 44,7%.

L'ensemble PSA-FCA dominerait légèrement moins en France. A lui seul, le groupe PSA détient d'ores et déjà 34,8% du marché de l'utilitaire, selon les statistiques de l'an passé. Si l'on agrège le volume de Fiat avec celui de PSA, l'attelage "pèserait" 204 545 véhicules (sur 479 756), soit une part de marché de 42,6%. Le premier concurrent, Renault, détient quant à lui 30,5% du marché de l'utilitaire en France...

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Un marché des utilitaires peu ouvert aux nouveaux entrants

La Commission européenne est d'autant plus sceptique qu'elle ne croit pas à l'arrivée prochaine d'un nouveau concurrent en Europe : "Le marché des véhicules utilitaires légers semble caractérisé par des barrières relativement élevées à l'entrée et à l'expansion, telle que, par exemple, la nécessité de disposer d'un réseau de services suffisamment vaste, réseau qui ne peut pas être constitué rapidement et facilement. L'entrée d'un nouvel acteur à une échelle significative semble peu probable", précise-t-elle.

Bruxelles devrait théoriquement rendre ses conclusions avant le 22 octobre prochain.

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