Goodyear. Un plan de modernisation sur 5 ans pour l'usine d'Amiens
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Goodyear. Un plan de modernisation sur 5 ans pour l'usine d'Amiens

Le groupe américain Goodyear prévoit d'investir dans son usine de production de pneumatiques à Amiens sur les cinq prochaines années pour la moderniser et préserver l'emploi. Si l'industriel compte injecter 100 millions d'euros, l'État lui accorderait une subvention de 44,6 millions d'euros.

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Goodyear prévoit d'investir 148 millions d'euros au total dans son usine de pneumatiques d'Amiens

Goodyear

Le Premier ministre Jean Castex était en visite le 17 mars 2022 sur le site industriel Goodyear d’Amiens-Sud, menacé de fermeture, et ce, pour faire part d’un projet qui pourrait être une bonne nouvelle pour les 800 salariés. En effet, un plan d’investissement s'étalant sur cinq années a été annoncé par le fabricant de pneumatiques américain Goodyear, qui vise selon lui « à renforcer la compétitivité de l’usine grâce à un haut niveau de digitalisation, d’automatisation et de modernisation des équipements pour une production plus durable et innovante de pneumatiques premium à haute valeur ajoutée pour les véhicules de tourisme, y compris ceux pour les voitures électriques et hybrides ».

145 millions d'euros au total pour l'usine Goodyear d'Amiens

Il s’inscrit dans le cadre du Plan de relance automobile du gouvernement français destiné à réindustrialiser le territoire et à favoriser l'innovation. Si le manufacturier prévoit d’y investir environ 100 millions d’euros, l’État pourrait accorder une subvention de 44,6 millions d'euros avec l’approbation de la Commission européenne attendue d’ici fin avril 2022. Le principe d'un prêt à taux bonifié accordé a aussi été acté, mais son « montant n'est pas fixé » selon le ministère de l'Économie. Bercy a soutenu que ces fonds publics devraient permettre de remettre l’usine aux standards. Pour le groupe, c’est l’assurance de préserver l'emploi pendant au moins les dix prochaines années et d’intégrer un programme de formation ambitieux visant à développer les compétences des équipes. « Nous travaillons avec les pouvoirs publics depuis plus d'un an sur ce projet, confirmant l’engagement de Goodyear pour promouvoir les opportunités pour ses équipes et l’attractivité de la région », a souligné Pierre-Jean Eraud, président de Goodyear France. De son côté, Jean Castex a assuré lors d’un discours sur place qu’ « investir dans [notre] industrie c'est retrouver [notre] souveraineté, c'est être moins dépendant ». Et d’ajouter en référence à la guerre en Ukraine : « Voyez ce qui se passe en ce moment où un pays décide unilatéralement d'agresser une démocratie. Évidemment, on prend des sanctions. Celles-ci montrent la dépendance dans laquelle on se trouve (...) surtout sur les segments industriels ».

Le site aurait fermé sans subvention

Les syndicats avaient été informés de cet investissement lors d'un CSE la veille. Sans cette subvention, le site aurait fermé d’ici quatre ou cinq ans en raison de la concurrence en Europe de l'Est, ont-ils affirmé. Le secrétaire du CSE, Laurent Douillet (Unsa), s'est félicité auprès de l'AFP d'une « très bonne nouvelle », relevant que la montée en gamme allait permettre de « dégager plus de bénéfices ». Un tel investissement, « ça ne se voit pas beaucoup en ce moment dans les usines », s'est également réjoui Christophe Giffard, du syndicat FO.
Rappelons qu’en janvier 2014, un autre site Goodyear de la ville, l'usine d'Amiens-Nord, spécialisée dans la fabrication de pneus agricoles, avait fermé ses portes, après un bras de fer de plus de six ans entre personnel et direction, entraînant le licenciement de 1 143 personnes. Goodyear est l'un des principaux manufacturiers de pneumatiques au monde. La société, dont le siège mondial est à Akron, aux États-Unis, fabrique des pneumatiques dans 57 usines réparties dans 23 pays et emploie plus de 72 000 personnes.
 

 
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