Ineos, ce nouvel entrant qui détonne dans l'automobile
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Ineos, ce nouvel entrant qui détonne dans l'automobile

Le groupe Ineos, un des leaders mondiaux du secteur de la chimie, prépare l'arrivée sur le marché automobile de son 4x4 Grenadier. Les premiers concessionnaires seront connus en fin d'année tandis qu'un partenariat a été conclu avec Bosch Car Service.

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Le constructeur britannique vise un volume de 5 000 ventes en France sur une année pleine

Tandis que la marque Skoda suivait le Tour de France avec une gamme de voitures hybrides et électriques, le constructeur Ineos profitait de l’événement sportif français, sur lequel il était engagé avec son équipe cycliste, pour y dévoiler son gros 4x4 Grenadier. À contresens des mouvements en cours dans l’industrie automobile et contrairement aux marques chinoises, qui investissent le marché automobile européen avec des voitures 100 % électriques, le groupe britannique a décidé de faire son entrée sur ce nouveau marché avec un 4x4 équipé de moteurs thermiques. Un contrepied incarné par le Grenadier, révélé pour la première fois en 2020, et dont les précommandes ont débuté le 30 septembre 2021 (un acompte de 450 euros est demandé pour le réserver). « Plus de 70 000 personnes ont déjà manifesté leur intérêt au niveau mondial », informait fin septembre Shashi Vaidyanathan, directeur général d’Ineos pour la France et le Benelux.

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Hambach, le cœur du Grenadier

Avec ce premier modèle, Ineos entend couvrir cinq régions dans le monde, parmi lesquelles l’Amérique du Nord et l’Europe, qui devraient représenter le gros du volume de vente. Comme le groupe dirigé par Jim Ratcliffe a décidé de ne pas faire comme tout le monde, la production mondiale du Grenadier sera assurée en France, au sein de l’ancienne usine Smart de Hambach. Le rachat du site mosellan par le spécialiste de la chimie, a été acté en janvier 2021 en présence d’Agnès Pannier-Runacher, la ministre déléguée à l’Industrie. Les premiers modèles de pré-série devraient sortir des chaînes de montage d’Hambach en fin d’année 2021 et les livraisons aux clients sont annoncées à compter du troisième trimestre de 2022. Les dirigeants d’Ineos annoncent une capacité de production de 32 000 Grenadier sur une année pleine. Le constructeur prévoit un volume de 5 000 ventes en France, qui sera vraisemblablement son cinquième marché en Europe en termes de volume derrière le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie.

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Des places qui coûtent cher 

Shashi Vaidyanathan, directeur général d'Ineos pour la France et le Benelux

Avec son Grenadier, dont les émissions de CO2 dépassent les 224 g/km (soit la dernière tranche), Ineos se heurte en France à la barrière du malus, presque rédhibitoire sur le plan commercial. En effet, selon la grille votée fin 2020, la version cinq places du véhicule sera accompagnée l’an prochain d’un malus de 40 000 euros, porté à 50 000 euros en 2023 (à compter de l’année prochaine, le malus sera toutefois plafonné à hauteur de 50 % du prix du véhicule). « Nous regarderons à travers notre configurateur en ligne si les gens sont intéressés ou pas par cette version », souligne Shashi Vaidyanathan, qui ne se fait guère d’illusions.

Les ventes vont logiquement s’orienter sur le modèle en deux places, homologué en version utilitaire afin d’échapper au malus. Le moteur diesel devrait dès lors recueillir le gros des suffrages (il est également proposé en essence). Le modèle sera commercialisé à partir de 59 500 euros (TTC).« C’est un utilitaire, à fond, en France, en Europe et dans le monde », précise le dirigeant. À l’occasion de la Foire du Tout-Terrain Valloire Galibier, qui s’est tenue en août dernier, les équipes de la marque ont pu ainsi prendre le pouls auprès d’une cible d’acheteurs potentiels composée d’artisans, d’agriculteurs, de patrons d’entreprises, de pompiers… « Un Grenadier est un outil de travail qui s’achète à vie, nous doutons que les utilisateurs le revendent rapidement », entrevoit Shashi Vaidyanathan. L’offre du constructeur britannique va s’enrichir par la suite d’un pick-up, qui ne sera pas non plus malussé, tandis que les versions futures pourront être animées d’un moteur à hydrogène dans le cadre du partenariat conclu entre Ineos et Hyundai.

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Concessionnaires Mercedes-Benz et BMW

Dans un premier temps, Ineos prévoit de s'appuyer sur 5 à 8 points de vente en France

Pour accompagner le lancement de son Grenadier, les équipes s’attèlent actuellement à la constitution du réseau de vente et d’après-vente. Ineos prévoit de s’appuyer dans un premier temps sur 5 à 8 points de vente en France, en ciblant des « partenaires qui ont notre ADN, détaille Shashi Vaidyanathan. Nous avons reçu beaucoup de demandes de la part de concessionnaires qui distribuent les marques Mercedes-Benz, BMW mais aussi de spécialistes de la vente de véhicules d’occasion. Nous recherchons des opérateurs qui parlent la langue du tout-terrain et qui connaissent bien ce marché. Nous ne demandons pas des concessions extravagantes nécessitant un investissement important dans les standards. La représentation sera très simplifiée ».

Le nom des opérateurs devrait être connu en fin d’année 2021. Pour compléter son maillage, Ineos a signé un partenariat au niveau mondial avec le réseau Bosch Car Service, qui dénombre plus de 15 000 centres dans 150 pays (dont 652 garages en France). L’enseigne du groupe Bosch interviendra en complément pour assurer uniquement les activités d’entretien et d’après-vente. Le constructeur britannique n’a pas encore déterminé précisément le nombre de concessions et de points service qui le représenteront en France dans les prochaines années mais assure que sa « couverture sera nationale ». Enfin, Ineos informe que des discussions ont été engagées pour désigner un partenaire financier pour couvrir l’ensemble des principaux marchés européens.

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