Inflation. Négociations et débrayages chez Renault et Stellantis
habillage
banniere_haut

Inflation. Négociations et débrayages chez Renault et Stellantis

Le retour d'une inflation élevée a déclenché des négociations salariales dans de nombreuses entreprises, et le secteur automobile n'est pas épargné. Alors que le groupe Renault a programmé des négociations le jeudi 22 septembre, des mouvements de grève touchent plusieurs usines Stellantis.

Publié le Mis à jour le

D'ici à fin septembre, Renault et Stellantis vont organiser des négociations salariales avec les syndicats, alors que l'inflation a atteint 5,6 % sur un an glissant à fin août 2022

Groupe Renault

L’inflation est de retour. En France, l’indice des prix à la consommation, calculé par l’INSEE, a atteint + 5,9 % sur un an glissant à fin août 2022, alors qu’il était resté contenu entre 0 % (en 2015) et + 2,8 % (en 2008) au cours des vingt dernières années. En complément, l’Institut national de la statistique et des études économiques chiffre à 3,5 % l’augmentation des prix des produits manufacturés et note une accélération des tarifs des véhicules, à hauteur de 6,3 %.
Dans ce contexte, des négociations salariales ont déjà été engagées dans de nombreuses entreprises, aboutissant parfois à des résultats spectaculaires. C’est notamment le cas chez Air France, qui vient d’annoncer le versement d’une prime exceptionnelle de 1 000 euros à tous ses salariés, ainsi qu’une augmentation généralisée des salaires à hauteur de 5 %. Les constructeurs automobiles se retrouvent également sous la pression des syndicats pour que des négociations salariales anticipées soient ouvertes et pour l'obtention de mesures d’urgence destinées à soutenir le pouvoir d’achat.

À LIRE. Après Renault en 2021, Stellantis est exclu de l'indice CAC 40 ESG

Négociations prévues le 22 septembre chez Renault

Au sein du groupe Renault, une réunion du « groupe de réflexion paritaire », organisée mercredi 14 septembre, a permis aux représentants des salariés d’exprimer leurs attentes. La direction du constructeur automobile français y a répondu favorablement en acceptant l’organisation d’une séance de négociations jeudi 22 septembre. Celle-ci était réclamée depuis plusieurs semaines par les syndicats.
Alors que la CGT réclame des augmentations de salaire, les syndicats CFE-CGC, CFDT et FO souhaitent quant à eux des mesures plus immédiates. FO demande par exemple une monétisation des RTT avec une majoration de 25 %, mais aussi une prime du partage de la valeur (ex-prime Macron) et une prime de transport destinée aux salariés ayant une rémunération inférieure à trois fois la valeur annuelle du Smic. La CFDT évoque de son côté une « prise en compte au maximum des dispositifs de la loi sur le pouvoir d’achat » du 16 août 2022, pour aboutir à l’obtention d’un « bonus net de pouvoir d’achat qui ne devrait pas être inférieur à 800 euros ». Ceci, en plus des négociations annuelles de salaire pour 2023, qui débuteront dès le mois de décembre. Prônant un rapport de force, la CGT appelle quant à elle à une grève interprofessionnelle le jeudi 29 septembre.

À LIRE. Stellantis. Un 1er semestre record malgré un contexte « difficile »

Mouvements de grève chez Stellantis

De son côté, le groupe Stellantis doit organiser une réunion sur le sujet avec les syndicats français le mardi 27 septembre au siège de Poissy (Yvelines). Mais plusieurs usines du groupe sont touchées par des mouvements de grève depuis vendredi 16. Le site de Hordain (Nord), qui fabrique des fourgonnettes dont le Peugeot Expert, a été le premier concerné, avec un mouvement de grève d’environ 500 personnes par jour, selon des sources syndicales citées par l’AFP. La direction de l’usine a confirmé à l’agence de presse que ce mouvement avait « un impact sur la production ». En complément, l’usine de Douvrin (Pas-de-Calais), qui produit des moteurs, a débrayé pendant deux heures samedi matin, tandis que c’était au tour du site de Valenciennes (Nord), spécialisé dans les boîtes de vitesses, d’être touché par un mouvement de grève lundi 19. Un appel à la grève a également été lancé pour ce mardi 20 à Sochaux (Doubs).
Alors que Stellantis avait accordé une enveloppe globale d’augmentation des salaires de 3,2 % au titre de l’année 2022, ainsi qu’une prime d’intéressement s’élevant à 4 300 euros en moyenne, la CGT Stellantis réclame une augmentation générale de 400 euros par mois et une prime de pouvoir d’achat de 6 000 euros. La CFDT Inter PSA estime quant à elle dans un tract que « Stellantis a les épaules et la trésorerie pour protéger le pouvoir d’achat de ses salariés en France ». De son côté, la CFE-CGC revendique une augmentation des salaires, une « prime de partage de la valeur » prévue par la loi du 16 août dernier, une indemnisation non imposable des RTT, ainsi qu’un déblocage exceptionnel de la participation et de l’intéressement.
Tags