Jaguar Land Rover. Thierry Bolloré dévoile son plan d'électrification
Lors d'une conférence de presse diffusée en streaming depuis Gaydon, Thierry Bolloré, récemment nommé P-DG de Jaguar Land Rover, a dévoilé la nouvelle stratégie du constructeur, baptisée « Reimagine ». Électrification des gammes, neutralité carbone et profitabilité figurent au programme.
Thierry Bolloré, P-DG de Jaguar Land Rover, lors de la conférence de presse en streaming diffusée ce lundi 15 février
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Six mois après son arrivée à la tête de Jaguar Land Rover, Thierry Bolloré vient de lever le voile sur le nouveau plan stratégique du constructeur britannique, filiale de Tata Motors depuis 2008, à l’occasion d’une conférence de presse diffusée en streaming depuis le siège de Gaydon. Baptisée « Reimagine », cette feuille de route entend « réinventer le luxe moderne » avec ses deux marques premium.
Outre l’électrification massive de ses gammes, le constructeur, qui a vendu 425 974 véhicules dans le monde en 2020, entend également développer une pile à combustible, réorganiser ses sites industriels, ou encore atteindre la neutralité carbone d’ici 2039, tout en visant un bénéfice avant intérêts et impôts (EBIT) à deux chiffres et un cash-flow positif net de dette d’ici 2025.
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Jaguar se convertit au 100 % électrique
Elément central du plan « Reimagine », l’électrification des gammes est abordée de deux façons différentes. Ainsi, alors que le projet destiné à remplacer la XJ est abandonné, Jaguar adoptera une gamme 100 % électrique dès 2025, développée à partir d’une plateforme commune. De son côté, Land Rover adopte un virage moins radical avec un premier modèle électrique lancé en 2024 et cinq autres d’ici 2026 sur ses gammes Range Rover, Discovery et Defender, via deux nouvelles plateformes MLA et EMA.
À l’horizon 2030, le but consiste à atteindre 60 % de modèles Land Rover électriques vendus.« Mais nous ne nous limiterons pas à l’électrique pur », a déclaré Thierry Bolloré avant de poursuivre : « Notre objectif est d’atteindre une neutralité carbone sur l’ensemble de notre chaîne d’approvisionnement, de nos produits et de nos opérations d’ici 2039. »

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Un investissement de 2,5 milliards de livres par an
En vue de cette échéance, la filiale de Tata Motors s’engage à investir environ 2,5 milliards de livres par an (2,9 milliards d’euros) dans les technologies d’analyses de données, les services connectés, ou encore les technologies d’électrification, parmi lesquelles figure le développement d’une pile à combustible hydrogène.
Des prototypes de véhicules à hydrogène circuleront ainsi « sur les routes britanniques dès les douze prochains mois ». De même, une équipe a été spécialement constituée pour créer « un nouveau standard pour le secteur du luxe » en matière de durabilité.
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Une organisation revue
Avec des véhicules reposant sur seulement trois plateformes, Jaguar Land Rover entend par ailleurs réorganiser, rationnaliser et simplifier les process dans ses différents sites, afin d’établir « de nouveaux standards en matière de productivité et de qualité ». Les unités de production et de montage situées au Royaule-Uni, en Chine, au Brésil, en Inde, en Autriche et Slovaquie seront ainsi préservées, sachant que le site de Solihull (R-U) abritera l’architecture MLA de Land Rover et la plateforme électrique de Jaguar.
Toutefois, dans le cadre du programme « ReFocus », destiné à économiser 6 milliards de livres d’ici fin 2021, le constructeur souhaite « réduire et rationaliser ses infrastructures non-industrielles au Royaume-Uni », à l’image du site unique de Gaydon, où sont déjà rassemblés l’équipe dirigeante et les autres fonctions transversales. Enfin, les relations avec Tata Group seront resserrées, Thierry Bolloré estimant que « c’est une chance unique » de disposer « de tellement de ressources en interne » là ou d’autres « ne peuvent se reposer que sur des partenariats extérieurs avec des compromis ». Ainsi, Jaguar Land Rover compte devenir l’un des constructeurs automobiles de luxe les plus rentables du monde, avec un cash-flow positif net de dette et un bénéfice avant intérêts et impôts (EBIT) à deux chiffres d’ici 2025.