La chute du diesel moins virulente en France qu'ailleurs en 2018
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La chute du diesel moins virulente en France qu'ailleurs en 2018

Avec une baisse de 8,2 points de la part des véhicules diesels neufs dans les immatriculations, la France a l'impression de vivre une "dé-diésélisation" plutôt rapide. Le pays est en réalité en dessous de la moyenne européenne. Tout le détail.

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Pas une semaine ne passe désormais sans que le diesel ne suscite des débats homériques. La dernière polémique en date en France date de début février : faut-il laisser les diesels les plus récents arborer une vignette Crit'air 1 ? Le débat oppose ministères de l'Ecologie et de l'Economie, au point que chacun de ses représentants livre successivement son opinion sur les plateaux de télévision... En Allemagne, le 1er février dernier, ce sont des citoyens qui ont livré leur opinion. Réunis dans les rues de Stuttgart (mais pas uniquement), ces manifestants affublés de gilets jaunes entendaient prévenir leurs pouvoirs publics qu'ils ne laisseraient pas interdire leur véhicule diesel dans les centres ville.

La dé-diésélisation est en marche partout en Europe à l'heure actuelle. Alors que PSA et dans une moindre mesure Renault ont toujours été les champions des moteurs à gazole, les Français en sont sans doute arrivés à croire qu'ils habitent le pays le plus diésélisé d'Europe, voire du monde. Les chiffres de l'Association des constructeurs d'automobiles en Europe (ACEA) portant sur les immatriculations de voitures neuves livrent une autre vision du phénomène, pourtant.

Sur 24 pays d'Europe, la part des ventes de diesels neufs a été de 35,9% en 2018, un chiffre en recul de 9,2 points par rapport à 2017. Ce qui signifie qu'il s'est vendu proportionnellement plus de diesels en France qu'en Europe (38,8% l'an passé), mais que la chute européenne est plus importante que celle vue en France. Les diesels neufs ont perdu 8,4 points dans l'Hexagone en 2018.

Car dans certaines nations, le moteur à gazole recule à très grand pas. Le champion d'Europe de la "dé-diésélisation" est à l'est, il s'agit de la Roumanie : -15,3 points de parts de marché sur un an, avec 40,6% des immatriculations qui sont le fait d'un diesel.
Deuxième pays à voir ses ventes de diesels s'effondrer, la Slovénie : -13 points de parts dans les ventes neuves en 2018, avec un taux de 30,5%. En troisième position, deux pays ex aequo. La Lettonie (-12,5 points, 24,3% des immatriculations au gazole) et surtout l'Espagne, qui observe la même baisse qu'en Lettonie, mais avec des ventes de véhicules à gazole qui représentent encore 35,8% des choix des acheteurs.

Parmi le quintette de pays où il se vend le plus de véhicules neufs en Europe, l'Espagne est donc celui où la chute est la plus accentuée. Le recul a aussi été à deux chiffres en Angleterre l'an passé (-10,3 points, 31,6% de parts), tandis que la France pointe donc en 3e position avec un recul de 8,4 points. Le diesel a enfin baissé dans une moindre mesure en Allemagne (-6,5 points, 38,8% des ventes) et en Italie (-5,2 points, 56,4%).

Il est enfin des pays d'Europe où les ventes de voitures à gazole n'ont presque pas bougé : Au Danemark (-2 points, 33% des immatriculations) ou encore en Estonie (-0,7 point, 47,7%).