La fraude au kilométrage : l'ACA réagit
Le rapport de la DGCCRF sur le commerce douteux des VO a fait réagir. L'Automobile club association appuie donc ces révélations par des données européennes : jusqu'à 12% des ventes sont touchées.
CLEMENT CHOULOT
Suite aux révélations de la DGCCRF qui a pointé du doigt les pratiques douteuses du commerce du véhicule d’occasion, la réaction de l’ACA ne s’est pas faite attendre. Tout comme la répression des fraudes, l’Automobile club association dénonce la falsification des compteurs kilométriques sur le marché de l’occasion. Pour Didier Bollecker, président de l'ACA, elle est même "une arnaque du quotidien".
Selon les données de l’association, l’Europe est un territoire touché de plein fouet par la fraude au compteur (excepté la Belgique, lire l’article). Elle touche en moyenne 5 à 12% des ventes de VO ; sur les ventes transfrontalières, la fraude pourrait atteindre les 30%. L’impact économique annuel sur ce marché est évalué entre 5.6 et 9.6 milliards d’euros. Sur le sol européen, les cas révèlent un abaissement des compteurs pouvant aller jusqu’à 60 000 km.
La France n’est pas épargnée par ce trafic. La fraude au kilométrage porterait sur 280 000 à 625 000 véhicules d’occasion. Là aussi, le préjudice se fait ressentir sur l’économie, il serait estimé entre 488 000 millions et un milliard d’euros.
"Rajeunir un compteur kilométrique, est une fraude facile, pas chère et souvent indécelable. Les données des compteurs kilométriques sont devenues plus accessibles avec l'interface OBD (diagnostic embarqué). Les dispositifs pour trafiquer un compteur kilométrique peuvent s'acheter sur Internet pour moins de 150€" souligne Didier Bollecker.
Lourde de conséquences pour l’automobiliste, la fraude au kilométrage devient l’une des principales luttes de l’ACA. Cette dernière demande désormais aux constructeurs de protéger leur compteur pour empêcher toute falsification. Elle souhaite également que l’Europe créer un système d’échange de données et le renforcement de sa législation. Ce qui devrait être chose faite une fois la directive sur le contrôle technique mise en place à l'horizon 2018.