La République tchèque luttera contre la mort du moteur thermique
La République tchèque, l'un des principaux pays producteurs automobiles du Vieux Continent, s'opposera fermement aux mesures de la Commission européenne, qui prévoit d'interdire la vente de voitures à essence et diesel dès 2035. Renault et Dacia demandent de repousser l'échéance à 2040.
Le Premier ministre tchèque, Andrej Babis, a annoncé qu'il lutterait contre la proposition de l'Union européenne d'interdire la vente des véhicules diesel et essence à partir de 2035. Skoda possède plusieurs usines de production de véhicules en République tchèque
SKODA
Les nouveaux plans de la Commission européenne, qui prévoient notamment d'interdire la vente de voitures neuves à moteur à combustion dès 2035, ne plaisent évidemment pas à tout le monde. Surtout pas à la République tchèque, qui assure vouloir se battre pour lutter contre la mort des thermiques en Europe, en s’opposant fermement aux mesures annoncées par l’UE.
La République tchèque se battra pour empêcher la mort du thermique
Rappelons que le pays est l’un des principaux producteurs de véhicules en Europe et que l’industrie automobile contribue largement à ses revenus. Skoda, Hyundai et Toyota y ont notamment installé des usines. Andrej Babiš, son Premier ministre, ne souhaite donc pas abandonner les voitures à essence et diesel. Il affirme qu’il défendra les intérêts du secteur et de sa nation. « Nous ne serons pas d'accord avec l'interdiction de vendre des voitures à combustibles fossiles, a-t-il déclaré dans un média étranger. Ce n'est pas possible. Nous ne pouvons pas dicter ici ce que les fanatiques verts ont conçu au Parlement européen. » Ce sujet sera même l’une des priorités de la campagne d'Andrej Babiš pour la prochaine élection présidentielle, qui aura lieu au second semestre 2022.
Renault et Dacia veulent retarder l'interdiction
Selon Auto Express, Renault et Dacia chercheraient de leur côté à reporter jusqu'en 2040 l'entrée en vigueur de la mesure qui interdira la vente de voitures équipées d'un certain type de moteurs à combustion en Europe. Le vice-président exécutif de l'ingénierie du groupe Renault, Gilles Le Borgne, a assuré vouloir demander un moratoire à l'échelle européenne. Cette tentative a pour but de continuer à proposer des véhicules abordables, notamment avec la marque Dacia, alors que l'industrie s'oriente vers des voitures entièrement électriques plus chères. Se disant « pas contre l’électrification », il a souligné ce qui suit : « Nous nous battrons pour maintenir la voiture hybride en vie après 2034-2035 car, dans la proposition actuelle de l'UE, nous interdisons totalement les moteurs à combustion interne. » Et d’ajouter : « Nous pensons que ce n'est pas la bonne approche. Nous allons donc nous battre pour proposer une façon de faire les choses de manière plus fluide et conserver une proportion d'hybrides jusqu'en 2040. » Rappelons qu'au sein du groupe Renault, c’est Dacia qui mise le plus longtemps sur le thermique. La marque roumaine ne compte qu’un seul véhicule 100 % électrique, la Spring, et proposera un premier véhicule hybride, le Jogger, en 2023 seulement.